La nouvelle formule du Levothyrox passe mal. Depuis mars 2017, le laboratoire Merck, à la demande de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de la santé (ANSM), a changé l’excipient principal de ce médicament à destination des personnes qui souffrent de problèmes de la thyroïde.
Auparavant composé avec du lactose, le Levothyrox contient aujourd’hui de l’acide citrique et du mannitol. Ce changement est un moyen « de garantir une stabilité plus importante de la teneur en substance active, la lévothyroxine, tout le long de la durée de conservation du médicament », explique l’ANSM. « Il pouvait exister des différences de teneur en lévothyroxine non seulement d’un lot à l’autre mais aussi au cours du temps pour un même lot. Ces fluctuations étaient à l’origine de perturbations de l’équilibre thyroïdien chez les patients », justifie-t-elle.
« Une décision sans prendre l’avis des patients concernés »
Sauf que depuis cette modification, de nombreux patients se plaignent d’effets secondaires indésirables, tels des maux de tête, maux de ventres, ou encore des diarrhées. Certains font aussi face à une grosse fatigue et des pertes de cheveux, comme le rapporte Le Parisien. Une pétition pour tirer la sonnette d’alarme « contre le nouveau Lévothyrox dangereux pour les patients ! » a même été lancé sur Internet. Elle a déjà récolté plus de 45 000 signatures. « Les laboratoires ont pris cette décision sans prendre l’avis des patients concernés », écrit l’internaute à l’origine de la pétition.
« Là actuellement il y a des patients qui sont dans une phase de transition où ils vont moins bien, explique, de son côté, Beate Bartès, présidente de l’association « Vivre Sans Thyroïde », à RTL. Ils doivent rechercher le bon dosage alors que certains avaient mis longtemps à le trouver, et c’est quand même très embêtant ».
« Dans la grande majorité des cas, il n’est pas attendu d’effet indésirable lié à la modification de formule pour le patient », répond l’ANSM, dans une notice disponible en ligne. Toutefois, cette hormone thyroïdienne de synthèse a une « marge thérapeutique étroite », précise l’agence. Qui reconnaît que « l’équilibre thyroïdien du patient peut être sensible à de très faibles variations de dose ».
« Dans la mesure où les hormones thyroïdiennes interviennent dans quasiment toutes les fonctions de l’organisme, un déséquilibre, même léger, peut donc largement impacter la qualité de vie du patient », rappelle Le Figaro santé.
Un changement de formule "définitif"
Pour limiter ces risques de désagréments, les signataires de la pétition réclament, eux, un retour à l’ancienne formule. Ce que n’envisage pas l’ANSM : « le changement de formule est définitif, il n’y aura pas de retour à l’ancienne formule qui était de qualité inférieure à la nouvelle formule ».
L’agence conseille plutôt de se référer à son médecin traitant pour réajuster la posologie et de déclarer tout effet indésirable suspecté d’être lié à un médicament sur le portail de déclaration du ministère en charge de la santé : signalement-sante.gouv.fr.
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