La Libye a annoncé officiellement la création d'une «zone de recherche et de secours», selon la formule employée en conférence de presse, le 10 août, par le général Abdelhakim Bouhaliya, commandant de la base navale de Tripoli.
«Aucun navire étranger n'a le droit d'y accéder, sauf demande expresse de la part des autorités libyennes», a-t-il déclaré. «Par cette annonce, nous souhaitons envoyer un message clair à tous ceux qui portent atteinte à la souveraineté libyenne et manquent de respect aux gardes-côtes et à la marine», a ajouté le général.
«Vous devez respecter notre volonté [et] obtenir l'autorisation de l'Etat libyen même pour les opérations de secours», a-t-il conclu en s'adressant aux ONG.
De son côté, un porte-parole de la marine a affirmé que la décision visait explicitement «les ONG qui prétendent vouloir sauver les migrants clandestins et mener des actions humanitaires».
Le 7 août, un accrochage avait eu lieu en mer Méditerranée entre un navire d'une ONG et la garde côtière libyenne, accusée d'avoir effectué des tirs de sommation et menaçant de prendre pour cible les humanitaires s'ils revenaient dans la zone pour embarquer des migrants.
Des trafiquants profitent du chaos qui règne en Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 pour faire passer chaque année des dizaines de milliers de migrants à destination de l'Italie, en leur demandant d'importantes sommes d'argent.
Avec des capacités diminuées dans un pays divisé et affaibli, la marine libyenne n'est pas en mesure de sécuriser ses frontières maritimes et a récemment sollicité l'aide de l'Italie.
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