17 août 2017

Jusqu’à 3000 djihadistes du groupe Etat islamique pourraient déferler sur l'Europe


Entre 1200 et 3000 Européens ayant vécu ou combattu avec l'organisation Etat islamique en Irak et en Syrie pourraient revenir en Europe, selon une étude de la Commissions européenne.

Les analystes appellent les pays concernés à se préparer minutieusement. Ils seraient jusqu'à 3000 djihadistes ayant combattu sous la bannière de l'Etat islamique et qui souhaiteraient revenir en Europe, selon un rapport réalisé par le Réseau européen de sensibilisation à la radicalisation (Radicalization awareness network, RAN), créé par la Commission européenne.

«La plupart des pays membres de l'Union européenne», dont la France, «s'attendent à une augmentation lente mais progressive des retours de combattants» de l'EI et du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ancien front al-Nosra, lié à Al-Qaïda), souligne le rapport. Le nombre de ces «revenants» devrait notamment augmenter si le «califat» autoproclamé de l'EI, qui a beaucoup cédé de territoire en Syrie et Irak ces derniers mois, «est vaincu militairement ou s'effondre», notent les analystes.

Diverses estimations prévoient «entre 1200 et 3000 retours» d'Européens aux «antécédents différents», en grande partie «des femmes et des enfants», ajoute le RAN, qui estime qu'«environ 30%» sont déjà rentrés. Ceux qui décident de le faire au su des autorités sont alors souvent arrêtés tandis que certains le font clandestinement. Selon le RAN, «plus de 42 000 combattants terroristes étrangers», ont voyagé pour joindre Daech depuis plus de «120 pays» entre 2011 et 2016 dont «plus de 5 000» d'Europe. Un afflux d'une ampleur inédite dans l'histoire du djihad dans le monde, que ce soit chez les Talibans ou en Tchétchénie.

Le spectre du 13 novembre

Ces derniers sont pour beaucoup partis «de Belgique, de France, d'Allemagne et du Royaume-Uni, d'Autriche, du Danemark, de Finlande, d'Italie, des Pays-Bas, d'Espagne et de Suède».15 à 20% sont morts sur place, 30 à 35% sont déjà rentrés et environ 50% sont encore en Syrie et en Irak, selon l'Union européenne. Cette perspective de retours importants est «une préoccupation sérieuse et croissante» en Europe.

Les auteurs de l'étude rappellent que certains «revenants» ont participé aux attaques de novembre 2015 à Paris et de mai 2014 et mars 2016 à Bruxelles. Au-delà du constat, le rapport présente un catalogue de mesures pour encadrer au mieux ces retours, notamment une évaluation rapide des niveaux de dangerosité, un traitement complet et individualisé de chaque cas mettant l'accent sur la normalisation et la resocialisation.

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