Clausewitz de cour de récréation et Napoléons au biberon : au royaume du Kaiser Donald
Washington doit soit commencer une guerre en Corée, soit se laisser prendre de haut par le Nord, ses porte-avions ignorés, ses bombardiers « envoyant des signaux » et faisant des « démonstrations de force » sans résultat. Pour l’Empire c’est perdre la face, et sa crédibilité, c’est un exemple pour d’autres que l’Amérique peut être défiée.
L’Iran ne s’est pas couché face aux menaces et aux sanctions de Washington, et il est clair qu’il ne le fera pas. Un autre échec stratégique, et un grand, à moins – semblent penser les faucons – qu’on n’y remédie par une guerre. L’Iran veut commercer avec l’Europe, et l’Europe aime cette idée. Pire, l’Iran est en train de devenir un pion essentiel de l’objectif chinois d’intégrer économiquement Europe et Asie. Pour l’Empire, tout cela sent la mort. Qui est effrayé arrive au désespoir.
La Chine ne montre aucun signe de vouloir reculer en mer de Chine du Sud. Pour Washington c’est soit la guerre maintenant, quand il pense pouvoir gagner, soit passer au second plan tandis que la Chine progresse.
La Russie a récupéré de manière irrévocable la Crimée, elle est en train d’absorber discrètement une partie de l’Ukraine, et il semble que le côté qu’elle soutient va l’emporter en Syrie. Trois échecs humiliants pour l’Empire. Perdre le contrôle du Moyen-Orient serait un désastre stratégique pour Washington.
La poursuite du contrôle sur l’Europe est absolument vitale. Les gouvernements européens sont à plat ventre, mais même eux s’agitent maintenant au sujet des sanctions de Washington contre la Russie, et les hommes d’affaire européens veulent davantage de commerce avec l’Est. La croissance du commerce avec l’Asie menace de desserrer les chaînes de l’Europe. Washington ne peut pas permettre cela.
Quand des politiciens militairement stupides écoutent des soldats à l’assurance pathologique, le grabuge est probable. Tous ces gens pourraient se dire qu’il est bien rare que les guerres se passent comme l’espéraient ceux qui les déclenchent. Il n’est pas rare que des généraux conseillent d’éviter une guerre, mais une fois qu’elle commence, ils aboient à l’unisson. Ils ne savent que rarement dans quoi ils s’engagent. Notez :
- La guerre de Sécession était supposée se terminer en une après-midi à la première bataille de Bull Run. Faux, il s’en est fallu de quatre ans et 650 000 morts.
- Les Allemands pensaient que la Première Guerre mondiale serait une guerre de mouvement rapide, terminée en quelques semaines. Faux, il s’en est fallu de quatre ans et d’un fantastique massacre, ce fut une guerre de tranchées totalement inattendue, qui s’acheva par une reddition sans condition. Ce n’était pas dans la présentation Powerpoint.
- Quand l’armée japonaise recommandait d’attaquer Pearl Harbor, leurs objectifs de guerre n’incluaient pas deux villes réduites en ruines radioactives ni des GI dans les bars de Tokyo. Mais c’est ce qu’ils eurent.
- Quand la Wehrmacht envahit la Pologne, les GI et l’Armée rouge à Berlin était sans doute une conséquence qui n’avait pas été discutée. Pas du tout discutée.
- Quand les Français ré-envahirent le Vietnam après la Seconde Guerre mondiale, ils ne s’attendaient pas à ce que les Jaunes 1 les écrasent à Dien Bien Phu, fin de la guerre. C’est ce que firent les Jaunes.
- Quand les Américains envahirent le Vietnam, après avoir vu ce qui était arrivé aux Français, l’idée ne leur est pas venue que la même chose pourrait leur arriver aussi. Elle leur arriva.
- Quand les Soviétiques envahirent l’Afghanistan, après avoir vu ce qui était arrivé aux Américains dans une guerre contre des paysans, ils ne s’attendaient pas à perdre. Ils perdirent.
- Quand les Américains attaquèrent l’Afghanistan, après avoir vu ce qui était arrivé aux Soviétiques au même endroit, ils ne s’attendaient pas à se retrouver englués et progressivement défaits. C’est ce qui leur arrive.
- Quand les Américains attaquèrent l’Irak, ils ne s’attendaient pas à se retrouver bloqués dans une conflagration régionale interminable. C’est là qu’ils en sont.
Est-ce qu’il n’y aurait pas une structure répétitive, là ?
De ce qui précède on pourrait conclure que lorsque des Grrr-ouaf-ouafs commencent des guerres, ils ne prévoient que rarement la nature de la guerre ou son résultat. C’est particulièrement vrai des militaires, qui semblent n’avoir que peu de compréhension de leur profession. Quelqu’un d’autre pourrait-t-il faire mieux, peu importe. Les généraux, non.
La classe politico-militaire de son pays, vue par l’auteur. Une meute de Grrr-ouaf-ouafs, et un Kaiser vaniteux à leur tête
Pourquoi ? Une raison est que la guerre, par nature, n’est pas très prévisible. Souvent, le côté adverse s’avère peu coopératif, et encore imaginatif et plein d’initiatives. Une autre raison est que les armées inculquent une confiance déraisonnable dans leurs propres capacités. On ne peut pas dire aux militaires qu’ils sont de médiocres soldats, qu’ils pourraient perdre, que la population pourrait ne pas soutenir la guerre, que l’adversaire pourrait s’avérer supérieur. C’est pourquoi on leur dit, et ils se disent, qu’ils sont la force la mieux entraînée, la mieux armée, la plus létale qu’on puisse imaginer. Ils se disent qu’ils ont un superbe esprit combatif – cran, bushido, oorah. Et alors, pensent-ils, comment pourraient-ils ne pas gagner ?
En ce moment même, les habituels fichus idiots à Washington et New York envisagent des guerres contre la Russie en Syrie, la Chine en mer de Chine du Sud, la Corée du Nord, la Russie en Ukraine, et l’Iran. Toutes présentent de très bonnes chances de désastre et de conséquences inattendues.
Une attaque contre la Corée du Nord sera appelée « frappe chirurgicale ». « Chirurgical » est un terme publicitaire suggérant qu’aucun civil ne sera tué, que la guerre sera rapide et bon marché. Vous savez, du gâteau, comme l’Irak. Cette idée n’a que peu de rapport avec la réalité militaire. Les hypothèses seront que le renseignement américain sait vraiment où sont les missiles et les armes nucléaires du Nord, que la Corée du Nord est trop stupide pour les enterrer profondément, que Kim Jong-un ne répondra pas avec une attaque massive sur le Sud, qu’il n’a pas d’avions 2 capables de porter une arme nucléaire sur une courte distance – disons jusqu’à Séoul, ou sur le groupe naval d’un porte-avions, ou sur les quartiers des 28 000 GI stationnés en Corée du Sud – que l’infanterie nord-coréenne ne peut pas faire cinquante kilomètres jusqu’à Séoul, forçant les États-Unis à bombarder et ruiner la capitale sud-coréenne.
Ce qui fait beaucoup d’hypothèses.
Nous entendons de même que l’armée américaine pourrait dévaster l’Iran. Aujourd’hui, « l’armée américaine » cela veut dire des avions. Les forces terrestres américaines sont petites 3, ne peuvent être déployées rapidement et sont – si je peux m’égarer dans un franc-parler rural – efféminées, obsédées par l’homosexualité, les filles au combat, trans-ceci et trans-cela, et les quotas raciaux dans le corps des officiers. Le Pentagone a du mal à trouver des recrues physiquement aptes au combat.
Simulateur de grossesse, que des féministes obligent les soldats américains à porter. L’intention évidente est d’humilier, et ça a réussi. Le problème est premièrement, que nos soldats soient prêts à supporter cela, deuxièmement et bien pire encore, que les généraux, qui savent parfaitement les conséquences de ce genre d’humiliation, aient laissé l’armée devenir le terrain de jeu de féministes, homosexuels, travestis, transgenres, mères célibataires, etc. Ils préfèrent leur carrière à l’intérêt de l’armée.
Les Iraniens sont des musulmans, ne sont pas des mauviettes et n’ont pas peur de mourir. Ils pourraient ne pas se coucher sous les bombardements – je dirais qu’ils ne se coucheront certainement pas. Ils pourraient fermer le détroit d’Ormuz (« Mince ! Mon commandant, j’étais pourtant sûr que nous pourrions détruire tous ces missiles qu’ils ont installés sur des camions. »). Ils pourraient lancer des attaques d’infanterie dispersées dans divers pays voisins. Les en faire sortir serait fichtrement plus difficile que les y avoir laissé entrer.
Dans tous ces projets de guerre, on retrouve la croyance au Coup Décisif, c’est-à-dire qu’après que les États-Unis ont vaincu l’armée de l’air russe en Syrie, ce qu’ils pourraient faire, la Russie mettrait les mains en l’air, rentrerait chez elle sans rien faire d’autre – plutôt que, disons, occuper le Caucase, ce qu’elle pourrait faire 4. L’hypothèse est toujours que l’adversaire se comportera comme les grrr-ouaf-ouafs pensent qu’il le fera.
Les gens tendent à imaginer les pays comme des entités surhumaines dotées d’esprits rationnels. Nous disons « la Russie a fait ceci » ou « les États-Unis ont décidé cela ». Mais les pays ne décident rien. Ce sont les hommes (en général) qui décident. Vous savez, McCain, Hillary, les généraux, les néoconservateurs, et Trump, qui ressemble de manière inquiétante au Kaiser Guillaume, un autre naïf militaire titubant qui aurait eu bien besoin d’une braguette 5. Ces égos démesurés ne sont guère disposés à reculer ni à concéder avoir fait une erreur.
Cet égotisme est un facteur important. Les vanités de Washington ne pourraient pas accepter d’être humiliées, ni que quelque pays que ce soit démontre que résister à l’Amérique est possible.
Supposez que la Marine américaine coule un navire chinois en mer de Chine du Sud, s’attendant à ce que Pékin roule sur le flanc les pattes en l’air, comme il l’aurait fait il y a trente ans – mais que Pékin ne le fasse pas, et incendie plutôt un porte-avions américain. C’est loin d’être impossible. Les porte-avions peuvent être étonnamment fragiles, et la Chine a concentré ses ressources sur cet objectif précis de pouvoir vaincre la Marine américaine dans ce qu’elle considère comme ses eaux territoriales. La flotte américaine n’a pas connu de guerre depuis 1945. Elle ne sait pas vraiment à quel point ses armes seront efficaces contre les leurs.
Les Iraniens sont des musulmans, ne sont pas des mauviettes et n’ont pas peur de mourir. Ils pourraient ne pas se coucher sous les bombardements – je dirais qu’ils ne se coucheront certainement pas. Ils pourraient fermer le détroit d’Ormuz (« Mince ! Mon commandant, j’étais pourtant sûr que nous pourrions détruire tous ces missiles qu’ils ont installés sur des camions. »). Ils pourraient lancer des attaques d’infanterie dispersées dans divers pays voisins. Les en faire sortir serait fichtrement plus difficile que les y avoir laissé entrer.
Dans tous ces projets de guerre, on retrouve la croyance au Coup Décisif, c’est-à-dire qu’après que les États-Unis ont vaincu l’armée de l’air russe en Syrie, ce qu’ils pourraient faire, la Russie mettrait les mains en l’air, rentrerait chez elle sans rien faire d’autre – plutôt que, disons, occuper le Caucase, ce qu’elle pourrait faire 4. L’hypothèse est toujours que l’adversaire se comportera comme les grrr-ouaf-ouafs pensent qu’il le fera.
Les gens tendent à imaginer les pays comme des entités surhumaines dotées d’esprits rationnels. Nous disons « la Russie a fait ceci » ou « les États-Unis ont décidé cela ». Mais les pays ne décident rien. Ce sont les hommes (en général) qui décident. Vous savez, McCain, Hillary, les généraux, les néoconservateurs, et Trump, qui ressemble de manière inquiétante au Kaiser Guillaume, un autre naïf militaire titubant qui aurait eu bien besoin d’une braguette 5. Ces égos démesurés ne sont guère disposés à reculer ni à concéder avoir fait une erreur.
Cet égotisme est un facteur important. Les vanités de Washington ne pourraient pas accepter d’être humiliées, ni que quelque pays que ce soit démontre que résister à l’Amérique est possible.
Supposez que la Marine américaine coule un navire chinois en mer de Chine du Sud, s’attendant à ce que Pékin roule sur le flanc les pattes en l’air, comme il l’aurait fait il y a trente ans – mais que Pékin ne le fasse pas, et incendie plutôt un porte-avions américain. C’est loin d’être impossible. Les porte-avions peuvent être étonnamment fragiles, et la Chine a concentré ses ressources sur cet objectif précis de pouvoir vaincre la Marine américaine dans ce qu’elle considère comme ses eaux territoriales. La flotte américaine n’a pas connu de guerre depuis 1945. Elle ne sait pas vraiment à quel point ses armes seront efficaces contre les leurs.
Une seule roquette air-sol de type Zuni détonna accidentellement, frappant un avion. Un énorme incendie en résulta, les bombes explosèrent en chaîne, 134 hommes furent tués, le navire fut dévasté et resta très longtemps hors service. Une seule roquette d’une douzaine de centimètres de diamètre.
L’époque a changé. Les porte-avions ne sont utiles aujourd’hui que pour bombarder des pays sans défense. Contre des adversaires sérieux – la Russie et la Chine par exemple – ils ne servent que de déclencheurs 6. Le porte-avions ne représente pas grand-chose en lui-même, mais si vous en neutralisez un, vous êtes en guerre contre les États-Unis. C’est moins effrayant qu’autrefois, ce qui est en soi dangereux, mais quand même pas quelque chose qu’on décide à la légère.
Le récit qui suit vaut qu’on y réfléchisse :
Surprise ! Coucou ! Venu sans invitation : Un sous-marin chinois surgit au milieu d’un exercice de l’US Navy, et les responsables militaires ont la honte.
Les responsables militaires américains se sont retrouvés tout bêtes quand un sous-marin chinois qui n’avait pas été détecté a surgi au beau milieu d’un exercice récent dans le Pacifique, près du grand USS Kitty Hawk – un super porte-avions de 300 mètres avec 4 500 marins à bord.
Au moment où il a fait surface, le sous-marin diesel-électrique Song de 50 mètres était à portée pour lancer des torpilles ou des missiles sur le porte-avions.
Selon des officiels haut placés de l’OTAN, l’incident a causé la consternation dans la Marine américaine
Il est clair que l’auteur de ce récit n’est pas très au fait des sous-marins ni des porte-avions, mais l’incident est bien arrivé, il y a dix ans – et les sous-marins chinois s’améliorent rapidement 7.
Émotionnellement incapable de se retirer suite à une défaite localisée, Washington devrait redoubler les enjeux, probablement en bombardant la Chine. Les conséquences seraient désastreuses, imprévisibles, peut-être nucléaires. Quelque chose à quoi les soldats ne pensent pas : la révolution, quand les États-Unis, déjà profondément divisés, les classes moyennes et inférieures étant le dos au mur financièrement, seront frappés par la dépression qui résulterait de la fin du commerce avec le principal partenaire de l’Amérique – la Chine. La classe moyenne-inférieure, déjà le dos au mur, n’ayant aucune épargne, voit les prix gravement augmenter à Wal-Mart. Les boutiques Apple n’ont plus d’iPhones. Boeing perd le marché chinois, et licencie par milliers. Cette liste pourrait continuer sur des pages. Les plus âgés se rappelleront les désordres civils pendant la guerre du Vietnam.
Si la guerre reste conventionnelle, la décision au sens militaire pourrait dépendre de quelle population peut supporter le mieux les privations – les Chinois, qui sont à une seule génération de la vie la plus dure, ou les jeunes millenials geignards d’Amérique, amateurs de safe spaces. Si le Pentagone détruisait le barrage des Trois Gorges, tuant plusieurs millions de personnes, la Chine pourrait passer au nucléaire. Notez que si quelques bombes nucléaires bien placées interrompaient la distribution de nourriture aux États-Unis ne serait-ce que pour un mois, les habitants des villes se battraient pour la nourriture le troisième jour, et se mangeraient les uns les autres le cinquième.
Voilà avec quoi jouent ces vanités absurdes et ces enfants attardés de New-York.
Fred Reed Note du traducteur L'Amérique attaquera-t-elle - Le pressentiment d'un désastre Bruits et discours de guerre, postures martiales et coups de menton, et surtout l’intérêt évident de Washington à en déclencher une, et tant d’illusions sur les conséquences possibles. Fred Reed, ancien combattant au Vietnam et mutilé de guerre, exprime de manière convaincante et percutante ses inquiétudes pour son pays, dirigé qu’il est par « les néoconservateurs et le Kaiser Donald », en même temps qu’il laisse voir une lassitude de l'Empire et des aventures guerrières de mieux en mieux partagées parmi les Américains.
L’époque a changé. Les porte-avions ne sont utiles aujourd’hui que pour bombarder des pays sans défense. Contre des adversaires sérieux – la Russie et la Chine par exemple – ils ne servent que de déclencheurs 6. Le porte-avions ne représente pas grand-chose en lui-même, mais si vous en neutralisez un, vous êtes en guerre contre les États-Unis. C’est moins effrayant qu’autrefois, ce qui est en soi dangereux, mais quand même pas quelque chose qu’on décide à la légère.
Le récit qui suit vaut qu’on y réfléchisse :
Surprise ! Coucou ! Venu sans invitation : Un sous-marin chinois surgit au milieu d’un exercice de l’US Navy, et les responsables militaires ont la honte.
Les responsables militaires américains se sont retrouvés tout bêtes quand un sous-marin chinois qui n’avait pas été détecté a surgi au beau milieu d’un exercice récent dans le Pacifique, près du grand USS Kitty Hawk – un super porte-avions de 300 mètres avec 4 500 marins à bord.
Au moment où il a fait surface, le sous-marin diesel-électrique Song de 50 mètres était à portée pour lancer des torpilles ou des missiles sur le porte-avions.
Selon des officiels haut placés de l’OTAN, l’incident a causé la consternation dans la Marine américaine
Il est clair que l’auteur de ce récit n’est pas très au fait des sous-marins ni des porte-avions, mais l’incident est bien arrivé, il y a dix ans – et les sous-marins chinois s’améliorent rapidement 7.
Émotionnellement incapable de se retirer suite à une défaite localisée, Washington devrait redoubler les enjeux, probablement en bombardant la Chine. Les conséquences seraient désastreuses, imprévisibles, peut-être nucléaires. Quelque chose à quoi les soldats ne pensent pas : la révolution, quand les États-Unis, déjà profondément divisés, les classes moyennes et inférieures étant le dos au mur financièrement, seront frappés par la dépression qui résulterait de la fin du commerce avec le principal partenaire de l’Amérique – la Chine. La classe moyenne-inférieure, déjà le dos au mur, n’ayant aucune épargne, voit les prix gravement augmenter à Wal-Mart. Les boutiques Apple n’ont plus d’iPhones. Boeing perd le marché chinois, et licencie par milliers. Cette liste pourrait continuer sur des pages. Les plus âgés se rappelleront les désordres civils pendant la guerre du Vietnam.
Si la guerre reste conventionnelle, la décision au sens militaire pourrait dépendre de quelle population peut supporter le mieux les privations – les Chinois, qui sont à une seule génération de la vie la plus dure, ou les jeunes millenials geignards d’Amérique, amateurs de safe spaces. Si le Pentagone détruisait le barrage des Trois Gorges, tuant plusieurs millions de personnes, la Chine pourrait passer au nucléaire. Notez que si quelques bombes nucléaires bien placées interrompaient la distribution de nourriture aux États-Unis ne serait-ce que pour un mois, les habitants des villes se battraient pour la nourriture le troisième jour, et se mangeraient les uns les autres le cinquième.
Voilà avec quoi jouent ces vanités absurdes et ces enfants attardés de New-York.
Fred Reed Note du traducteur L'Amérique attaquera-t-elle - Le pressentiment d'un désastre Bruits et discours de guerre, postures martiales et coups de menton, et surtout l’intérêt évident de Washington à en déclencher une, et tant d’illusions sur les conséquences possibles. Fred Reed, ancien combattant au Vietnam et mutilé de guerre, exprime de manière convaincante et percutante ses inquiétudes pour son pays, dirigé qu’il est par « les néoconservateurs et le Kaiser Donald », en même temps qu’il laisse voir une lassitude de l'Empire et des aventures guerrières de mieux en mieux partagées parmi les Américains.
Traduction et notes d’Alexis Toulet
Notes
En français dans le texte
- Il est d’ailleurs tout à fait possible, pour ne pas dire très probable, que la Corée du Nord ait déjà réussi à intégrer une arme nucléaire dans l’ogive d’un missile, donc puisse aisément frapper à l’arme atomique dans la région
- Tout est relatif. Les forces terrestres américaines sont plus grandes que celles du total des pays européens, à plus forte raison que celles de la Russie. L’important est qu’elles n’ont pas la dimension pour une guerre lointaine contre une grande puissance, ne serait-ce que parce qu’une partie à la fois seulement peut être envoyée outre-mer, sans compter les délais très importants pour le faire
- Il n’est pas dit que c’est cette réaction que choisirait Moscou. L’argument étant de toute façon que la Russie aurait des options pour répondre, et le ferait sur le terrain de son choix, pas nécessairement d’une manière que les États-Unis auraient prévue
- La personnalité vaniteuse du dernier Kaiser Guillaume II, son besoin de constamment en imposer et prouver sa virilité, lié probablement au handicap qu’il cachait autant que possible, ont pesé dans la décision allemande de déclencher la Première Guerre mondiale
- Un seul porte-avions américain embarque une aviation plus puissante que celle de la majorité des pays. Le fait est toutefois que leur vulnérabilité a été prouvée lors de plusieurs incidents comme celui que rappelle l’auteur, ou encore celui-là. Une grande puissance comme la Chine ou la Russie réussirait très probablement à en neutraliser au moins un si elle le décidait
- La Chine avance à marche forcée en matière de technologie, militaire entre autres. Signalons cet excellent site en français sur le sujet
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