11 juillet 2017

Migrants moldaves : pillages de villages en France

Les cambrioleurs, qui ont perpétré plus de 120 vols, ciblaient les petites communes de province.

Ils menaient leurs raids tel des Vikings en perpétrant des razzias parfois à 700 km de chez eux. Quand le village était pillé, ils rentraient chargés d'un butin incongru : des tronçonneuses, des lampes torches, des clubs de golf, des bouteilles de cognac. « S'ils avaient pu voler des sandwichs, ils l'auraient fait », s'amuse un enquêteur.

Le gang vient d'être démantelé par la sûreté territoriale du Val-de-Marne. Huit de ses membres ont été interpellés dans deux camps de ressortissants de Moldavie à Valenton (Val-de-Marne) et dans un hôtel où ils avaient trouvé refuge à Mulhouse (Alsace). Six ont été écroués. Ils sont suspectés d'avoir mené plus de 120 cambriolages en France. Le préjudice, qui pourrait être bien plus important que prévu, s'élèverait à 800 000 €.

L'enquête démarre en janvier quand la brigade de soutien des quartiers de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) repère un nombre anormalement élevé de véhicules utilitaires volés devant les camps à Valenton. La cellule anticambriolage de la sûreté entame alors un énorme travail de filatures et de surveillances téléphoniques. Avec l'aide de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante, qui prêtera un hélicoptère, l'identité des membres de l'équipe et surtout son fonctionnement sont mis au jour.

Repérés dans l'Est de la France grâce à leurs téléphones

Tout part d'une commande de matériel faite en Moldavie. La tête de réseau, un homme de 35 ans, basé à Valenton, recrute alors les pillards qui participeront aux opérations. A la nuit tombée, deux ou trois véhicules prennent la direction de villages de province. « Ils partent vers des endroits où il ne se passe jamais rien, là où on ne ferme même pas sa porte à clé », glisse un policier. Et une fois sur place, c'est le pillage.

A Nexon (Haute-Vienne), par exemple, au moins douze faits ont été constatés. Alors que les chauffeurs restent dans les véhicules, les autres membres raflent tout ce qu'ils peuvent dans les cabanes des jardins. Ils cambriolent ensuite les maisons et repartent souvent avec le véhicule des propriétaires pendant qu'ils dorment. « Ces mêmes utilitaires étaient réutilisés pour de nouveaux pillages, précise un enquêteur. En chemin, ils siphonnaient de l'essence. »

Quand les vélos, les tondeuses et les bijoux sont déchargés à Valenton, la tête de réseau et son bras droit s'occupent de rapatrier le butin. Le jour de l'interpellation, le mardi 27 juin, les camps de Valenton sont quasiment vides. Une partie des membres du gang ont pris la fuite. Mais leurs téléphones bornent dans l'est de la France. C'est là dans un hôtel, avec seulement les bijoux volés, qu'ils seront interpellés quelques heures plus tard avec l'aide de la PJ de Mulhouse.

Placés en garde à vue, les huit Moldaves, qui étaient quasiment inconnus des services de police, ont tous fait valoir leur droit au silence. Six dorment aujourd'hui en prison. Les victimes, vu leur nombre, n'ont pas encore toutes été prévenues.

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