02 février 2017

Suspicion de détournement de fonds publics, pourquoi n'y a-t-il pas d'enquête sur Macron ?



Pourquoi il n'y a pas d'enquête préliminaire sur Macron ? La question est signée Christian Jacob. Le président du groupe LR à l'Assemblée nationale était interrogé ce mardi sur BFMTV, au moment même où des policiers enquêtant sur les emplois fictifs présumés de Penelope Fillon étaient dans les murs du Palais Bourbon pour se faire remettre des documents.


L'épouse de François Fillon est soupçonnée d'avoir été rémunérée comme collaboratrice parlementaire de son mari alors que, selon plusieurs témoins, elle ne travaillait pas. D'après les nouvelles révélations du "Canard enchaîné" à paraître mercredi, la fraude atteint désormais 900.000 euros.

Faute d'argument sur le fond de l'affaire, Les Républicains tentent de défendre leur candidat en contre-attaquant sur le terrain politique. L'objectif est double : victimiser François Fillon et mettre en cause, au passage, un concurrent gênant pour la présidentielle, Macron.

Macron pris pour cible

Le candidat centriste est lui-même mis en cause dans un livre, "Dans l'enfer de Bercy", écrit par les journalistes Frédéric Says et Marion L'Hour. Macron y est accusé d'avoir dépensé en 2016, alors qu'il était ministre de l’Économie, 80% des frais de représentation de son ministère en huit mois, avant sa démission en août.
"Pourquoi, en quelque sorte, deux poids deux mesures ?", a demandé Christian Jacob. "Puisque le parquet s'est saisi suite à l'information de journalistes du 'Canard enchainé', pourquoi quand d'autres journalistes interviennent dans le cadre d'un livre sur l'attitude ou les comportements de M. Macron, ça ne donne pas lieu à l'ouverture d'une enquête préliminaire?"

Le député LR Eric Ciotti ne disait autre chose, lundi, lorsque François Fillon était entendu par les enquêteurs :
"Je n'ai pas trouvé la même célérité lorsqu'un livre est paru (...) interrogeant les pratiques de M. Macron lorsqu'il était ministre de l’Économie", a-t-il lancé sur RTL.

Que reproche-t-on à Macron ?

Deux poids deux mesures. Les deux situations n'ont en fait rien de comparable mais le résultat est le même. Macron aurait pu avoir des comptes à rendre s'il avait dépassé son budget, mais ce n'est pas le cas. Dépenser 80% d'un budget en 8 mois n'a rien d'illégal, sauf si la somme de 120.000 euros environ, est utilisée à des fins personnelles. L'actuel ministre de l'Economie, Michel Sapin, qui pourtant ne porte par Emmanuel Macron dans son cœur, l'a reconnu jeudi dernier :

"Macron n'a pas dépensé plus que les autres, la pratique est courante dans un ministère comme le nôtre."

Macron a bien entendu reçu à son ministère des personnalités diverses. "Recevoir au ministère des acteurs extérieurs à l'administration fait partie du rôle et de la fonction d'un ministre qui ne saurait travailler en circuit fermé", s'est justifié le candidat dans un communiqué.

Préparait-il sa campagne présidentielle ? Sans doute, comme d'autres candidats l'ont fait avant lui, mais eux, sans détourner l'argent d'un Ministère à des fins personnelles. Et rien ne prouve que ces frais aient servis à financer le mouvement de Macron, "En Marche". Seule une enquête pourrait le démontrer, mais aucune enquête n'a lieu...

"Il faut que ces parlementaires fassent attention parce que la diffamation a un sens juridique", a prévenu Macron sur RTL, mercredi dernier.
[...]

Baptiste Legrand


Librement interprété d'après http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170131.OBS4653/fillon-macron-et-les-affaires-y-a-t-il-vraiment-deux-poids-deux-mesures.html

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