Si en effet notre perception du monde s’appuie sur un effondrement total et brutal, c’est a dire si nous croyions, d’une manière intime et résolue, que le monde tel que nous le connaissons va fatalement s’écraser comme une merde molle sur le mur de la croissance absolue et périr dans un soupir Kunstlerien dans les 10 prochaines années, alors, il me parait évident que cette intention large d’éloignement est une stratégie qu’il nous faut sérieusement considérer et appliquer.
Mais soyons honnête et pragmatique, vivre loin, “vivre a la campagne” ou “hors réseau” par exemple, ne veut pas dire grand chose ni en terme de survie, ni en terme de durabilité, ni en terme de qualité de vie !
[ La « ville », ou environnement urbain, peut être décrite physiquement de façon extrêmement variée, de plus ou moins forte densité. La véritable définition des urbanistes pourtant ne correspond pas à une description de l’environnement géographique tel que l’on se l’imagine, mais au mode de vie de ses habitants. Celui-ci est alors totalement dépendant des infrastructures routières, des transports et de la logistique ainsi que globalement de leur bonne gestion et exploitation.
Le mode de vie urbain est donc en réalité aussi celui d’un grand nombre de gens qui croient vivre « à la campagne »… Comme le dit le Survivaliste américain Ragnar Benson, “La survie rurale est une notion un peu nostalgique” car, après tout, vivre à la campagne n’est pas automatiquement synonyme d’indépendance, d’autonomie ou de résilience…
Rues Barbares - 2012 ]
Le chômage, la précarité, la maladie, la guerre, l’insécurité, la taxation, l’ennui, la violence, la pollution, la bêtise, la fragilité et même la faim sont des molécules qui existent tout aussi bien en milieu rural qu’urbain. En ce sens, je peux témoigner de foyers urbains incroyablement intelligents, indépendants et résiliants…et de foyers ruraux incroyablement débiles, dépendants et fragiles.
…Il y a deux grands axes “Survivaliste”:
a) Le Moi.
Le plus souvent il est ici question de projections plutôt anxiogènes et parfois farfelues qui impliquent la sensation imminente d’un effondrement plus ou moins total et brutal de la société: guerre civile, chaos, effondrement économique, pandémie, super volcan, truc nucléaire, Mad Max quoi.
Après tout, nos sociétés techno-dépendantes sont ultra fragiles et, a tout moment, une catastrophe majeur, sanitaire, naturelle, économique, énergétique, technologique ou intergalactique, peut effectivement venir enrayer le merveilleux destin de notre condition d’Homo-ça-pense.
Cependant, et si il nous faut entrevoir une stratégie ultime de survie dans ce contexte de “fin du monde”, il ne devrait plus ici être question d’un éloignement timide a quelques heures de Paris, Londres, Zurich ou New York avec un poudre noire, deux mois de raviolis dans la cave, un masque anti gaz a douze francs et une radio solaire made in China.
Au final, nous pourrions grossièrement résumer cet axe a une préoccupation primitive: la disparition du Moi. Et moi et moi et moi.
b) Le Soi.
C’est la construction personnelle et personnalisée d'un univers durable, cohérent, résilient, riche d'indépendance et de liberté, pour tout simplement optimiser la qualité de nos vies au quotidien, effondrement ou pas, catastrophe ou pas.
C’est prendre la décision intime de devenir les acteurs de notre propre bien être…effondrement ou pas, catastrophe ou pas.
Au final, nous pourrions grossièrement résumer cet axe a une préoccupation ésotérique: la question du Soi.
Pour être totalement honnête…la question du Moi est une affaire plutôt ordinaire et “de bon sens”. Les stratégies de survie du moi sont amples, catégorisées et répertoriées, mais en gros: laves-toi les mains souvent, évites le stress, regardes avant de traverser la rue, fais un peu de sport, ne bois pas trop, ne fume pas trop, ne travail pas trop, ne mange pas trop de la merde, fais pas trop le con avec les drogues et évites le plus possible les connards… question “survie”, a moins d’un pas de chance incalculable, ça devrait le faire pour au moins 65 ans.
La question du Soi par contre est beaucoup moins ordinaire : vivre oui, mais comment ?
- Est-ce que tu veux vivre en ville ? A la campagne ? Loin de tout ? Entre les deux ?
- Si tu veux vivre “en ville”…une ville de quelle taille ? 10 000 habitants ? 30 000 ? 50 000 ? 100 000 ? 1 000 000 ? 10 000 000 ?
- Si tu veux vivre “a la campagne”…a 10 minutes de la première boulangerie ? 30 minutes ? 1 heure ? 5 heures ? 15 heures ?
- Est-ce que tu veux vivre proche d’une centrale nucléaire ? D’une usine ? D’une décharge ? De champs agricoles pulvérisés 17 fois par ans ?
- Est-ce que tu veux l’accès aux transports publiques ? Train ? Bus ? RER ? Metro ?
- Est-ce que tu veux louer, acheter ou construire ?
- Est-ce que tu veux produire ta propre nourriture ? Si oui quelle autonomie viser ? 10% de tes besoins ? 50% ? 80% ? 100% ?
- Est-ce que tu veux une carrière professionnelle ? Juste un boulot ? Monter ta propre entreprise ?
- Est-ce que tu veux un accès rapide a ta famille ? tes parents ? tes amis ?
- Est-ce que tu as des responsabilités familiales ? Des personnes a charge ?
- Est-ce que tu as / tu veux des enfants ? Si oui dans quel environnement aimerai-tu qu’ils grandissent ? En ville ? A la campagne ? Loin de tout ? Entre les deux ?
- Si tu as des enfants…est-ce que tu veux qu’ils reçoivent une éducation traditionnelle ? Ou est-il important d’avoir accès a une éducation non traditionnelle comme par exemple une école Steiner ?
- As-tu besoin d’une connexion internet fiable et efficace ? Un aéroport pas loin ?
- Est-ce que tu veux un accès direct et immédiat a un hôpital de qualité ? Des salles d’exposition ? Des marchés ? Des boutiques spécialisées ? Des cinémas ? Des Leroy Merlin ? Des musés ?
- Est-ce que tu veux un climat particulier ? Un terrain particulier ? Mer ? Montagne ? Foret ? désert ? Jungle ? Froid ? Chaud ? Humide ? Sec ?
- ETC.
Les questions sont personnelles, nombreuses et déterminantes…et au final je ne sais pas ce que veut dire “bien être” pour toi. Peut être que c’est une péniche aménagée, un petit appartement en plein centre ville de Paris, une fermette loin de tout en Auvergne, un pavillon de banlieue, une maison de village ou une yourte sur une propriété achetée a plusieurs.
Notre bien être a nous s’appel “Ferme Urbaine”.
Le moteur philosophique de notre Ferme Urbaine est plutôt simple: en gros, c’est passer d’un état de consommation plutôt merdique, a un état de production plutôt intelligent.
A l’inverse d’une habitation traditionnelle, notre Ferme Urbaine doit travailler a amplifier ou sécuriser une position d’enracinement et d’autonomie plus ou moins profonde envers quatre systèmes “clef de voûte”:
1. Le système économique.
b) Production d’objets artisanaux:
Le moteur philosophique de notre Ferme Urbaine est plutôt simple: en gros, c’est passer d’un état de consommation plutôt merdique, a un état de production plutôt intelligent.
A l’inverse d’une habitation traditionnelle, notre Ferme Urbaine doit travailler a amplifier ou sécuriser une position d’enracinement et d’autonomie plus ou moins profonde envers quatre systèmes “clef de voûte”:
1. Le système économique.
- Notre Ferme Urbaine doit être capable de servir de bureau, de studio, d’atelier, de boutique, de laboratoire et de ferme…et doit pouvoir être le support physique d’un repli économique au travers d’un business familial comme par exemple :
- Jardin Potager
- Miel
- Viande
- Oeufs
- Plantes médicinales
- Plantes aromatiques
b) Production d’objets artisanaux:
- Encadrement
- Poterie
- Coutellerie
- Menuiserie
- Ébénisterie
- Travail du cuir
- Notre Ferme Urbaine doit être capable de servir d’école, pour apprendre aux autres comment solidifier une intention d’indépendance familiale.
- Notre Ferme Urbaine doit être capable de récupérer et de stocker l’eau de pluie.
- Notre Ferme Urbaine doit être capable de traiter et de rendre potable n’importe quelle eau environnante.
- Notre Ferme Urbaine doit être capable de produire et de stocker de la nourriture variée et saine, et donc de venir renforcer notre intention de résilience / résistance alimentaire.
- Notre Ferme Urbaine doit être capable de produire sa propre électricité pour, a minima, venir alimenter 1 frigidaire et 1 congélateur.
- La thermorégulation de notre Ferme Urbaine doit s’organiser autour de trois éléments :
a) Un principe large de chauffage passif : isolation, fenêtres, orientation etc.
b) Un système de régulation thermique indépendant du réseau : poêle a bois.
c) Un système de régulation thermique traditionnel : gaz.
Sur ces quatre systèmes de support reposent tous les autres…
Source
b) Un système de régulation thermique indépendant du réseau : poêle a bois.
c) Un système de régulation thermique traditionnel : gaz.
Sur ces quatre systèmes de support reposent tous les autres…
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