Un scandale d'abus sexuels pourrait venir se greffer à la crise déjà multiforme – humanitaire, sécuritaire, sanitaire – que connaît la fameuse Jungle de Calais (Pas-de-Calais). D'après le journal britannique The Independant du 22 septembre, un certain nombre de volontaires au sein d'associations humanitaires œuvrant dans le camp de réfugiés auraient profité du pouvoir qu'ils exercent sur les migrants – dépendant en grande partie de leur aide – pour obtenir des faveurs sexuelles de leur part .
J'ai entendu parler de garçons, ayant des rapports sexuels avec des "volontaires"
Cette situation a été exposée dans une conversation entre volontaires en anglais sur Facebook, supprimée par la suite, dont le quotidien britannique a pris soin de prendre des captures d'écran.
© Capture d'écran d'une conversation Facebook, @The Independant.
Le sujet de la sexualité entre volontaires et migrants a commencé à être traité lorsqu'un des membres du groupe Facebook, intitulé «Calais People to People Solidarity», a lancé : «J'ai entendu parler de garçons [...] qui ont eu des rapports sexuels avec des volontaires. J'ai également entendu des histoires au sujet d'hommes allant voir des prostituées dans la Jungle». L'homme poursuit : «J'ai entendu parler de volontaires ayant eu des relations sexuelles avec de nombreux partenaires en un seul jour, puis faire de même les jours suivants. Et je sais également que je n'ai eu connaissance que d'une petite partie d'un vaste scandale d'abus». Le volontaire ajoute, en outre, que la majorité des rapports sexuels en question impliquaient des volontaires de sexe féminin et des migrants de sexe masculin.
Ces propos ont généré de vifs échanges au sein du groupe Facebook, certains internautes faisant valoir qu'il valait mieux ne pas cacher ce phénomène. Pourtant, après quelques heures, la conversation en ligne a été supprimée...
Les ONG confirment – et condamnent – le phénomène
Des responsables d'ONG humanitaires travaillant dans le camp de Calais ont confirmé à The Independant l'existence de rapports sexuels réguliers entre réfugiés et volontaires, des comportements contre lesquels ils tentent de lutter mais qui sont difficile à éviter.
Clare Mosely, fondatrice de l'organisation «Care4Calais», confie ainsi au journal britannique ne pas avoir le pouvoir d'expulser du camp les personnes se rendant responsables de tels actes. Ceux-ci, une fois renvoyés de leur ONG, peuvent en effet venir dans le camp de manière indépendante. De même, une membre de l'organisation humanitaire «Auberge des Migrants» rapporte l'histoire d'une volontaire britannique qui avait la réputation d'entretenir des rapports sexuels avec de nombreux réfugiés, et qui a fini par partir vivre avec l'un d'entre eux au Royaume-Uni.
Réagissant à ce phénomène, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a prôné une politique de «tolérance zéro» concernant toute forme d'exploitation sexuelle, afin de «maintenir l'intégrité» des actions humanitaires.
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