17 décembre 2015

Fedpocalypse Now ?


« Tu nous a encore mis dans un joli pétrin »
— Oliver Hardy

Aurions-nous pu imaginer une telle chose ? La scène est désormais dressée en ce début de semaine pour que puisse se produire une ruée massive hors des marchés financiers, à mesure que le monde se prépare à voir la Fed faire un premier petit pas hors du coin dans lequel il est jusqu’à présent venu se coincer.
Tout le monde est capable de percevoir Janet Yellen se tenant nue dans ce petit recoin – ou devrais-je dire ce canyon en cul-de-sac – et le spectacle n’a rien de joli. Bien qu’elle continue d’insister sur le fait que le ciel économique soit dégagé, des nuages orageux viennent se former au-dessus des royaumes et des principautés. Les actions ont perdu près de quatre pourcent la semaine dernière, le crédit se tarit (plus personne ne veut prêter), les obligations toxiques plongent (à l’approche de défauts) , les devises du monde sont en baisse, les hedge funds ne peuvent pas rendre leur argent aux investisseurs, la liquidité disparaît (il n’y a plus aucun acheteur pour les valeurs douteuses), les marchandises poursuivent leur déclin, le pétrole est tombé si bas que l’industrie pourrait jamais ne s’en remettre, les échanges internationaux s’évaporent, le Président fait de son mieux en Syrie pour déclencher une troisième guerre mondiale, et le monstre que nous connaissons sous le nom de globalisation gît dans son cercueil, un pieu pointé vers le cœur.

Ceux qui n’ont pas favorisé le liquide le mois dernier sont maintenant en train d’hyperventiler.

Mais la vérité, c’est que les évènements ont finalement rattrapé les distorsions structurelles d’un monde financier nourri d’illusions. Il y a une raison à tout. L’hiver économique a commencé. Aux quatre coins du monde, les gens ont emprunté bien trop pour pouvoir acheter toujours plus, et sont désormais endettés jusqu’au cou et ne savent plus quoi faire de leurs affaires. Bienvenue dans l’économie de braderie, au successeur de l’économie globale qui verra toutes ces merveilles récemment achetées rentrer en circulation pour finir à la décharge.

Une perception généreuse du sort des Etats-Unis pourrait supposer que le malheureux empire de mensonges érigé ces quelques dernières décennies n’était rien de plus qu’une tentative désespérée de préserver nos mauvaises décisions d’investissement et nos mauvais choix. Le très odieux Trump a causé un sacré tollé en pointant du doigt certains d’entre eux, comme par exemple la délocalisation de la production industrielle américaine vers les nations où les employés sont réduits à la servitude, aux dépens des travailleurs américains qui n’ont pas la chance dans travailler dans l’usine de titres adossés à des créances de Goldman Sachs. Mes lecteurs sauront que je ne réjouis pas face à la possibilité de voir Trump entrer à la Maison blanche. Mais ce que je n’entends personne demander est s’il est vraiment le mieux que nous puissions faire compte tenu des circonstances. N’existe-t-il pas un seul individu décent, capable et éligible aux Etats-Unis qui soit susceptible de formuler des pensées cohérentes et en accord avec la réalité ? Apparemment non.

Ceux qui ont trafiqué les idées politiques sont trop occupés à célébrer les valeurs merveilleuses du transgenre. La dernière roue se détache maintenant du carrosse des choses qui ont vraiment de l’importance, comme la capacité à payer son loyer ou à se nourrir, ce qui pourrait bientôt forcer le recul des préoccupations névrotiques que sont la race, le genre, le privilège et les maux artificiels qui poussent une génération entière de citoyens à gaspiller le capital politique sur des fantômes et des inventions de leur imagination. Contrairement aux apparences, l’année des élections n’est pas terminée. Des évènements pourront encore survenir qui pourront faire basculer l’Histoire dans une autre direction.

Madame Yellen et son cortège de nécromanciens pourraient perdre leur sang-froid mercredi. S’ils choisissaient vraiment de faire grimper les taux d’un simple quart de pourcent, ils pourraient enfin parvenir à faire sauter un système bancaire qui mérite entièrement l’intensité du carnage qui se profile à l’horizon. Il y a quelque chose dans l’air. Comme une lourde charge statique. Qui n’attend que d’être libérée.

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