04 juin 2015

Conquête de la France...

Des imams gravitant dans la mouvance des Frères musulmans viennent de fonder une instance capable d'édicter des avis juridiques religieux, sans les imposer (Paul : au début !)

Des imams et savants de l'islam en France, gravitant dans la mouvance des Frères musulmans notamment, ont créé un conseil théologique qui n'entend pas se substituer aux instances représentatives, mais pourrait édicter des avis juridiques religieux - aussi connus sous le nom de fatwas -, a annoncé vendredi cette organisation. Le Conseil théologique musulman de France (CMTF) a vu le jour lors d'une réunion à Paris d'une cinquantaine de théologiens, imams et prédicateurs, précise un communiqué. Il est dirigé par un bureau exécutif de neuf membres, dont Ahmed Jaballah, ancien président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), le principal relais dans l'Hexagone des Frères musulmans.

On y trouve les noms de Larbi Kechat, recteur de la mosquée Addawa à Paris, Larbi Bechri, responsable de l'institut de formation de l'UOIF dans la Nièvre, et de l'imam et khatib (prédicateur) Mohamed Bajrafil. Le recteur de la mosquée de Bordeaux Tareq Oubrou, figure libérale de la mouvance "frériste", n'y figure pas. Le CTMF assure qu'il "n'a pas vocation à représenter les musulmans de France", estimés à environ cinq millions, pratiquants ou non. Mais ses membres "demandent à l'ensemble des imams, des prêcheurs et des savants (musulmans) de collaborer avec le CTMF" et de "participer à ses projets et à ses travaux".

Des avis proposés, et non pas imposés

Des voix se sont élevées ces derniers mois, notamment depuis les attentats djihadistes de janvier, pour appeler à la création d'une structure théologique dans un paysage institutionnel fragile, occupé surtout par des gestionnaires de mosquées et de fédérations. Mais rien ne dit que le CTMF trouvera un accueil favorable dans une communauté échaudée par les défaillances du Conseil français du culte musulman (CFCM) et perplexe dans l'attente d'une nouvelle "instance de dialogue" avec l'État. La première réunion de cette instance doit avoir lieu avant le ramadan, qui commencera autour du 18 juin.

Dans ses orientations, le CTMF "exhorte les jeunes musulmans à suivre la voie du juste milieu, à affirmer avec fierté leur appartenance à l'islam et à servir la société", et invite la femme musulmane à y "jouer pleinement son rôle, au même titre que l'homme". "On s'inscrit dans une vision de modération", a affirmé à l'AFP Ahmed Jaballah. Si le CTMF est amené à émettre des avis juridiques, par exemple sur "le ramadan, la citoyenneté, l'enseignement", "ce ne sera pas des avis qu'on impose, mais des avis qu'on propose", a-t-il ajouté.

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