La situation financière de la Grèce ne s’arrange pas. Loin de là. Lundi, le gouvernement a publié un décret rendant obligatoire le transfert des réserves de fonds des organismes publics (université, hôpitaux…) et autorités locales à la Banque centrale du pays.
Du volontariat à la contrainte
Pour faire face aux difficultés financières de l'Etat, on racle les fonds de tiroirs. Car l’Etat a besoin de trois milliards d’euros au cours des trois prochaines semaines: un milliard d'euros pour payer les salaires, 850 millions pour les caisses d'assurance sociale, et un milliard pour rembourser des emprunts notamment au FMI. Le gouvernement d'Alexis Tsipras avait déjà lancé depuis le mois de mars un appel aux réserves financières des organismes publics sur la base du volontariat, mais il n’avait récolté que quelque dizaine de millions d’euros.
Si le gouvernement a tenté de rassurer l’opinion en expliquant que les sommes versées seront utilisées «en cas de besoin», restent à la disposition de leurs détenteurs à tout moment et sont garanties en cas de perte de capital, Kostas Agorastos, président de l'Union grecque des régions était vent debout ce mardi. «Le transfert à la Banque de Grèce des fonds utilisés par les mairies et les régions pour leur fonctionnement provoque une panique financière (...) qui risque de stopper la construction en cours d'ouvrages comme les routes, les hôpitaux et les écoles», a déploré l’ancien député du principal parti conservateur d'opposition, Nouvelle Démocratie. Dans la foulée, la Bourse d’Athènes a plongé de 3,33%.
«Une crise avec la Grèce ne peut-être exclue»
La Grèce est à court d'argent en raison de la stagnation des négociations avec ses créanciers et du retard pris dans le paiement de la dernière tranche de 7,2 milliards d'euros des prêts. Pas question pour l'UE et le FMI de débloquer ces fonds si l’exécutif de gauche radicale ne réforme pas le marché du travail, les retraites et refuse d’augmenter la TVA. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a d’ailleurs réaffirmé que la Grèce devait faire plus d’efforts.
La Grèce pressée de toutes parts de présenter son programme
Et l’heure tourne. «L’échéance la plus importante, la vraie échéance, est donc celle du 20 juillet où la Grèce devra rembourser 3,5 milliards d’euros à la BCE. D’ici là, le pays devra trouver un accord avec ses créanciers, explique Alan Lemangnen, économiste chez Natixis. Sinon, un défaut de paiement et la perspective d’une sortie de la zone euro deviendraient beaucoup plus probables». «Une crise avec la Grèce ne peut-être exclue, s’est inquiété la semaine dernière l'économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard.
«Un bras de fer difficile»
Malgré tout, «les différentes parties (FMI, UE, BCE, et Grèce) n’ont aucun intérêt à ce que la Grèce sorte de la zone euro», estime Alan Lemangnen. «La Grèce et ses créanciers sont dans un bras de fer difficile qui se gagnera d’abord par la communication. Chaque acteur du dossier doit montrer qu’il ne perd pas la main», abonde Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque. Signe que le dialogue se poursuit, Alexis Tsipras, rencontrera la chancelière Angela Merkel à Bruxelles jeudi en marge du sommet extraordinaire de l'UE sur les migrants en Méditerranée.
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