Appel contre l’exécution sommaire de terroristes présumés ou en cas de flagrant délit : selon les lois de la République et dans le respect du droit international, l’objectif prioritaire des forces de l’appareil d’état est de les mettre hors d’état de nuire, de les arrêter afin de les interroger et de les juger.
La séquence tragique qui vient de se dérouler depuis le 7 janvier, au-delà de l’horreur, l’émotion et l’effroi, ne doit en aucun cas anesthésier et sidérer le peuple, pour nous faire abandonner notre sens critique, notre capacité de réflexion et d’analyse.
Si le droit à la caricature et même au blasphème fait partie de ceux acquis à grand prix par notre peuple, au cours de sa très longue histoire, celui de la critique lui est aussi associé. Si ce droit à la raison critique des idéologies irrationnelles ou dogmatiques et des religions doit être défendu, il ne saurait légitimement être utilisé pour créer, sciemment et méthodiquement, des contradictions antagonistes au sein de notre peuple.
Cela est particulièrement important dans une époque où selon le Comité Valmy, il est essentiel et urgent de construire l’union du peuple de France pour rétablir sa souveraineté et la démocratie. Cette perspective de front patriotique, républicain et social que nous souhaitons, implique notamment, et nous ne devons pas l’oublier, le rassemblement de ceux qui croient au ciel et de ceux qui n’y croient pas.
En effet la seconde partie de la tragédie amène à poser quelques questions : Monsieur le Président de la République a invité les forces de l’ordre et de sécurité à « la neutralisation des terroristes ». Mais une telle « neutralisation » a semblé impliquer, en réalité, une condamnation à mort, sans jugement, des trois takfiristes français.
Au-delà de la loi du talion ennemie de notre État de droit, l’exécution des auteurs, qu’ils soient isolés ou pas, « brûle les archives », selon l’expression utilisée en Amérique du Sud, et rend beaucoup plus difficile la recherche de la vérité : les parcours des takfiristes français, leur formateurs (ce sont des professionnels, même s’ils "abandonnent" leur carte d’identité dans la voiture !!), leurs éventuels complices et commanditaires...
Or déjà à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, nos propres services secrets sont mis en cause par le quotidien états-unien McClatchy.
Cette exécution n’accroît en rien notre sécurité, bien au contraire.
La « neutralisation » aurait peut-être pu être réalisée par des armes non létales, comme celles utilisées pour la capture des grands fauves : aiguilles, gaz anesthésiants..., ou par une vraie négociation. Car la capture des deux terroristes présumés aurait beaucoup plus fait progresser la sécurité collective dans la France républicaine qu’une exécution sommaire à l’air libre, et totalement médiatisée, qui fait d’eux des martyrs exemplaires pour tous les excités du Djihad.
Cette recherche de la vérité est fondamentale, à l’heure où, sous prétexte de « 11 septembre à la française » (il y a des ressemblances, comme ces papiers d’identité opportunément trouvés, transformant la recherche en parcours fléché), certains demandent la mise en place d’un « patriot act » (suppression de toutes les libertés constitutionnelles, « loi des suspects » version 2015).
Au nom d’une « guerre contre le terrorisme » par exemple, le 12 janvier à 13 heures, le propagandiste de service de TF1 invitait les Français, « dans ce pays des droits de l’homme », à accepter une diminution de leurs libertés pour assurer leur sécurité.
De plus, le gouvernement et les médias risquent de tirer profit de cet événement-choc pour accélérer l’intégration atlantiste de notre pays (vote du TAFTA prévu pour février ou mars 2015, ainsi que son corollaire : l’accélération des réformes libérales de dépeçage de notre Etat). La loi Macron prévoit la vente de près de 10% des participations de l’Etat en près d’un an, ainsi que la vente de la quasi-totalité de nos moyens militaires.
D’autre part, une flotte doit dans les jours qui viennent partir de Toulon vers le Golfe Persique pour, prétend-on, aider les Etats-Unis à tuer les islamistes qui hier encore, en Libye et en Syrie notamment, étaient désignés comme des « combattants de la liberté » qui selon Fabius « font du bon boulot », sont formés par nos forces spéciales et armés par notre gouvernement.
Le Comité Valmy estime qu’une enquête approfondie est nécessaire afin de faire la clarté sur cet épisode terroriste qui se traduit déjà en France par une aggravation de l’euro dictature.
Le Comité Valmy appelle à la création d’une commission parlementaire objective, ou bien de préférence, d’une structure neutre, non gouvernementale, indépendante de l’UMPS et des partis euro occidentalistes.
Cette enquête devrait être sans préjugé, complète et sérieuse, sur ce drame qui peut mettre notre pays à feu et à sang, dans une de ces guerres de religion qui ont ensanglanté notre patrie (cela peut d’ailleurs être le but des commanditaires, que ceux-ci soient aux Etats-Unis ou agissent pour une stratégie européiste découlant de l’échec actuel de l’euro dictature).
La France républicaine, les citoyens, ne doivent accepter sous aucun prétexte ni la pérennisation de l’actuel régime tyrannique, ni que notre pays soit entraîné dans une nouvelle aventure guerrière.
Comité Valmy
13 janvier 2015
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