21 janvier 2015

"Charlie Hebdo", un commissaire accuse...


C’est l’ex-commissaire divisionnaire du Service de protection des hautes personnalités (SPHP devenu SDLP) Éric Stemmelen qui l’affirme sur sa page Facebook : « il y a bien eu dysfonctionnement des moyens de l’État » concernant la protection de Charlie Hebdo et de son directeur Charb.

L’accusation est d’autant plus crédible que ce policier est un spécialiste reconnu de la question : en 1994, c’est lui qui avait été chargé de définir la distinction entre “protection rapprochée” et “accompagnement de sécurité” dans l’arrêté ministériel portant sur ce sujet.

Or, selon lui, la décision de passer, voici quelques mois, de la première option (un véhicule et cinq policiers au minimum) à la seconde (un seul policier, qui a été tué) n’aurait pas fait l’objet d’une réunion, pourtant obligatoire, de la commission ad hoc (créée en 2008). À noter que cette commission présidée par le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur et composée, notamment, du préfet de police et des directeurs généraux de la police et de la gendarmerie « ne s’était jamais réunie plus de deux ans après sa création » ! De plus, ajoute l’ex-commissaire, un “sas” aurait dû être installé à l’entrée du journal et des consignes données à sa direction afin qu’elle change, chaque semaine, les horaires de ses conférences de rédaction — que les tueurs connaissaient. « Si Charlie Hebdo avait, avec Charb, été protégé réellement, on n’en serait probablement pas là », écrit-il. Stemmelen réclame la « constitution d’une commission d’enquête parlementaire ».

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