28 janvier 2015

ALERTE ROUGE : crise financière en vue aux USA, 2007 mais en pire… !


Ce sont deux articles que je vous propose de découvrir et de mettre en relation aujourd’hui. Ils sont très importants car ils préfigurent la nouvelle crise financière qui nous pend au nez en raison des investissements massifs qui ont été faits dans l’industrie du gaz de schiste (« shale gas » en anglais) et qui se montent à plus de 5 000 milliards de dollars en particulier en Amérique du Nord, là où les « subprimes » qui ont tout déclenché en 2007 représentaient uniquement « 1 000 » petits milliards de dollars… Seulement !!

Ce titre, qui peut paraître alarmant ou racoleur, ne l’est en aucun cas car ce qui est alarmant c’est évidemment la réalité, ou plus précisément la double réalité d’un endettement massif autour des projets d’extraction de pétroles dits non conventionnels et la chute considérable de cours depuis quelques mois maintenant. Ces deux éléments ensemble vont provoquer une immense crise financière pire que celle de 2007. La seule question désormais est de savoir quand. La seule façon d’échapper à cette nouvelle crise financière est de voir les cours du pétrole remonter en flèche mais pour le moment, rien n’est moins sûr, bien au contraire.

Les « subprimes » pétrolières, une menace 5 fois plus importante que les « subprimes » immobilières de 2007 !

Le premier article que je vous invite à lire en vous indiquant le lien ci-dessous est celui écrit par nos camarades parfaitement bien informés des Chroniques Agora.

« Un pétrole sous les 50 $ pourrait provoquer d’énormes dégâts sur les marchés financiers. Les pertes sont omniprésentes. Nous ne savons pas nécessairement où elles se situent en ce moment mais je peux vous assurer qu’elles sont importantes et vont commencer à apparaître là où on ne les attend pas.

Elles apparaîtront d’abord dans les obligations spéculatives. Environ 5 400 milliards de dollars ont été engagés ces cinq dernières années pour le forage d’exploration et les infrastructures dans le secteur des énergies alternatives – c’est-à-dire dans le secteur du fracking.

Une grande partie se situe au niveau du gisement de Bakken et dans le Dakota du Nord mais également au Texas et en Pennsylvanie. Cela représente beaucoup d’argent. Tout cela a été largement financé par les dettes des entreprises et des banques. Ces entreprises ont émis des actions mais c’est principalement de la dette. »

Dans cet article, le mécanisme de titrisation (toujours à l’œuvre depuis 2007) est très bien expliqué et démonté par l’auteur, vous y verrez clairement qu’il est justement impossible d’y voir clair et de savoir encore une fois qui détient quelle créance totalement pourrie… Et l’incertitude a la fâcheuse tendance à geler les transactions comme cela fut le cas en 2007 et 2008 au plus fort de la crise immobilière américaine.

L’Arabie Saoudite augmente encore sa production quotidienne de pétrole pour faire encore chuter les prix !!

Le titre de cet article du Telegraph de Londres est d’ailleurs encore plus clair puisqu’il indique clairement et sans ambiguïté possible que l’objectif de l’Arabie Saoudite est « d’écraser l’industrie du gaz de schiste aux USA et de gagner la guerre des prix face aux producteurs américains » !!

Et celui qui vient de déclarer cela n’est pas n’importe quel second couteau de deuxième plan… mais le chef de la Saudi Aramco qui est juste LA compagnie de production de pétrole saoudienne !!

C’est donc une véritable guerre commerciale autour du pétrole qui se joue actuellement, et s’imaginer un seul instant que la baisse des prix à la pompe pour le consommateur américain pourrait contrebalancer l’explosion de la bulle de dette autour de l’industrie du gaz de schiste US c’est évidemment se leurrer. Une des questions très importantes dans ce dossier c’est combien de temps le système financier américain pourra-t-il supporter des prix aussi bas… À cette question, je n’ai pas de réponse et aucune certitude. Je n’en sais rien car il y a bien trop de variables, de paramètres et d’inconnues pour pouvoir dire d’ici 6 mois tout cela va s’effondrer, mais chaque mois qui passe et qui voit se confirmer ces conditions de prix bas du pétrole et de guerre ouverte entre producteurs nous rapproche un peu plus d’une catastrophe financière de grande ampleur.

Que la Russie soit visée également ne fait pas de doute mais aujourd’hui ce sont les USA qui ont le plus à perdre finalement d’un pétrole aussi bas. Comment l’Arabie Saoudite peut-elle donc aller aussi loin ? Là encore je n’ai aucune bonne réponse, cependant nous pourrions trouver quelques pistes de réflexions fortes pertinentes dans cet excellent article du site 2 000 watts (site de référence pour la compréhension du secteur des énergies). J’en cite le passage qui me semble le plus pertinent.

À qui profite le crime ? Au niveau des bénéficiaires,

« Les premiers gagnants se trouvent dans le monde de la finance dont les hedge funds qui ont participé à cette attaque ainsi que des bancaires comme Goldman Sachs.

L’administration américaine touche le jackpot : l’équipe d’Obama voit d’un très bon œil le coup de frein à l’exploitation de schiste car si sa bulle économique continuait sur sa trajectoire, elle pouvait menacer à nouveau l’économie durant une campagne présidentielle. Les USA contemplent aussi les dégâts sur l’économie russe alors que la baisse des carburants va doper l’économie US. Le domaine des huiles de schiste passera à la trappe, mais de toute façon, il n’était pas promis à un long avenir.

Grâce à des coûts d’extraction minimes, l’Arabie Saoudite sunnite, le Koweït, les Émirats ont la capacité de faire face à ce désagrément passager. Il est d’autant plus supportable qu’il a l’avantage de mettre sous pression financière l’Iran chiite et ses alliés russes et vénézuéliens totalement dépendants d’entrées massives de pétrodollars.

Cela fait bien longtemps que l’Europe n’a plus son mot à dire au niveau énergétique mondiale. Mais le vieux continent devient sans le vouloir un bénéficiaire collatérale qui peut conjuguer la baisse des prix du pétrole et le nouveau QE pour tenter de redynamiser son économie détruite par un baril à plus de 100 $.

Il faudra attendre quelques mois pour vérifier la justesse et la pertinence de cette lecture géopolitique. Une seule certitude : l’année 2015 semble placée sous le signe des surprises, des rebondissements et des bouleversements. »

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

Charles SANNAT

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