Alors depuis quelques jours évidemment, entre les courses de rentrée scolaire pour les enfants – malgré la faiblesse de l’inflation officielle, je vous confirme que le Caddie des courses de fournitures a bien augmenté et pas qu’un peu cette année et j’ai été assez effaré par le prix de la pochette de papier Canson et celui des cahiers, sans oublier deux ou trois autres bricoles qui grèvent le budget, mais ne nous plaignons pas car en ces temps de disettes, beaucoup de familles connaissent des difficultés bien plus graves –, je me demande ce que je vais bien pouvoir vous raconter en ce jour de rentrée.
Rassurez-vous (si vous étiez inquiets), comme le disait si bien le Général, ce n’est pas le vide qui m’inquiète mais plutôt le trop-plein et je dois vous avouer que je ne sais plus par quel point commencer tellement ce mois d’août a été riche en informations en tout genre.
Ce qui nous a tous occupé ces derniers jours, c’est bien sûr cette crise gouvernementale qui m’a fait beaucoup rigolé. Oui, c’était assez comique à vrai dire et grave bien entendu pas tant par ce qu’il s’est passé que par ce qui se cache derrière les derniers événements politiques.
Un signal faible de l’effondrement financier à venir de la France !
Avant de vous expliquer mon point de vue résumé par le titre de ce paragraphe, petit retour en arrière, et faisons appel à nos souvenirs. C’est drôle cet exercice de mémoire, cela permet de passer un bon moment ensemble et de nous rendre compte à quel point on nous prend pour des imbéciles. Petits rappels toujours salutaires pour une bonne ré-information des masses laborieuses que nous sommes.
Le gouvernement Valls 1, un « gouvernement resserré de combat »… Bon, pour le côté combat, cela n’a pas duré bien longtemps et la défaite fut rapide et pour le côté serré, l’équipe gouvernementale s’est disloquée en cours de route et ma foi, assez vite finalement. Très drôle de voir l’aspect communication à l’épreuve du feu des faits. Résultats désastreux.
Alors maintenant, on vous parle d’un gouvernement de « clarté et de cohérence » qui, dans les faits, avance en rangs dispersés et dans le brouillard le plus total. Mais dans ce pays de novlangue à la 1984, les mots n’ont plus de sens et n’ont d’utilité que de cacher les véritables maux. Les deux termes choisis pour qualifier ce gouvernement dans la propagande officielle décrivent justement à la perfection tout ce qu’il manque justement cruellement à ce gouvernement. J’en suis assez ébahi.
Souvenons-nous encore de l’économie et des finances avec deux ministres. « Bercy a deux têtes » et tout le monde de gloser pendant des heures sur cette « nouveauté » nouvelle de tendance ultra-innovante en se demandant si cela allait marcher ou pas… Nous avons donc, au bout de quelques mois à peine, notre réponse. Mais peu importe les ministres en réalité. Nous avons atteint un stade où les ministres aboient et la caravane passe.
Je vous passe aussi la crétinerie profonde de notre mamamouchi président qui, jusqu’au 14 juillet, voyait que la reprise était là pour découvrir comme un benêt début août que finalement, elle n’était pas vraiment là.
Une trajectoire de déficit de plus de 5 % du PIB…
Une personne du ministère de l’Économie et des Finances me confirmait cette non-maîtrise totale de nos dépenses, les oukases qu’ils recevaient des cabinets des ministres (sur cette ligne vous me ferez un -30 %) et, comme de bien entendu, leur impossibilité à couper et tailler dans le vif sans que cela ne se voie. Résultat : les fonctionnaires font moins 30 % dans la ligne demandée et +30 dans celle du dessous…
Elle me racontait également comment certaines retraites et pensions n’étaient plus versées, enfin avec beaucoup de retard, sans comprendre comment cela pouvait ne pas faire les grands titres de la presse… Nos fonctionnaires n’ont plus de crédit à verser et la France se porte mal. Très mal.
Ce que nous apprend en réalité ce départ avec pertes et fracas d’Arnaud Montebourg, c’est que l’état réel de déliquescence de notre pays et de ses finances ne pourra pas rester caché encore bien longtemps. Montebourg en est parfaitement conscient et plutôt que de servir l’intérêt général, il a pris la décision de se positionner dans son intérêt personnel comme la personne du recours à gauche qui pourra dire dans quelques mois, « je vous l’avais bien dit et ce n’est pas de ma faute ».
C’est sans doute une excellente stratégie politique personnelle mais il est regrettable que ce ministre, lorsqu’il était en poste, n’ait pas eu ni le courage, ni la force, ni la vision pour porter et proposer un projet de redressement non pas « industriel » mais plus globalement économique de notre pays. Il n’a rien fait, rien proposé.
Ça va « vallser »…
Alors que va-t-il se passer ? Pas grand-chose. Valls est sans aucun doute le Premier ministre le moins cruche de la gauche actuelle avec une base de soutien en plein effritement et une relative « impopularité » idéologique à gauche, alors comment pourra-t-il gouverner dans la durée ? J’en veux pour preuve les excellentes modifications qu’il apporte à la loi Duflot qui, malgré les cris d’orfraie de cette dernière, était bien une calamité pour le marché immobilier.
Après, on peut discuter de tel ou tel aménagement et même de l’intérêt de relancer la défiscalisation immobilière qui tire les prix vers le haut mais soyons honnêtes et objectifs, notre pays n’est pas en état ni en mesure de supporter et d’encaisser une crise immobilière profonde. Économiquement, cela serait désastreux et n’oubliez pas que tout cela a commencé par une crise immobilière massive aux États-Unis.
On peut également citer le discours du Premier ministre devant le Medef où enfin l’on avait plus droit à une détestation du patronat.
N’imaginez pas que je couvre de lauriers Valls. Mais au moins nous pouvons constater qu’il est porteur, sur certains aspects économiques, d’un simple bon sens et cela est une bonne nouvelle et il est important de le noter, mais hélas, ce ne sera très vraisemblablement pas du tout suffisant pour redresser la barre.
Ensuite, il va bien falloir finir par couper dans les dépenses avant que Bruxelles, dont le nouvel exécutif est presque opérationnel, ne se fâche vraiment et sanctionne la France pour sa gestion calamiteuse et son manque de courage évident. Or couper dans les dépenses, il y arrive mais à un moment cela fait « mal ». Hollande et sa clique ont coupé dans tout ce qui pouvait l’être, notamment les budgets de l’armée où l’on n’a pas vraiment le droit de grève pour protester… Il va devenir nécessaire de taper dans le dur et cela ne rendra pas populaire notre Premier ministre surtout si ces coupes ne s’accompagnent pas d’une vision et d’un projet collectif d’avenir.
Je ne peux donc, en ce premier jour de septembre, que vous renvoyer à mon édito intitulé « Les conséquences de la faillite ou les conséquences pour éviter la faillite sont identiques ».
Cette idée est très importante à comprendre pour appréhender ce qu’il va se passer. Oui, la rentrée va être très difficile mais pas que la rentrée. Le milieu sera très compliqué aussi, et la sortie n’est pas pour demain.
Les difficultés financières augmentant, nous allons inévitablement vers une grande crise politique et le gouvernement Valls n’y survivra pas, ni certainement le Premier ministre dont je ne comprends toujours pas ce qu’il est allé faire dans cette galère.
La situation de notre pays est « irrémédiablement compromise » et, encore une fois, soit nous ferons faillite, soit pour éviter la faillite nous devrons nous lancer dans une telle politique d’austérité et de rigueur que cela reviendrait presque au même que de faire faillite puisqu’il ne faudrait payer que ce que l’on peut payer… alors beaucoup couineraient et très fortement.
Il y aurait bien une solution en retrouvant notre souveraineté économique et monétaire mais aucun politique, et certainement ni Valls ni Hollande, n’envisagera même de sortir des carcans européens.
Le sablier est bientôt écoulé et cela doit vous inciter à prendre certaines mesures de précaution et de protection sans plus tarder. Si la dette de la France n’est pas encore attaquée, c’est uniquement en raison de notre alignement politique sur Washington (ce qui explique les positions assez surprenantes d’Hollande sur les sujets internationaux). Les chiens ne sont pas lâchés sur notre pays et c’est également sous cet angle-là qu’il faut voir la nomination de Macron à l’économie.
Nous sommes donc en bien mauvaise posture et vous devez en être parfaitement conscients.
Je vous laisse donc pour aujourd’hui et nous aurons l’occasion dans les prochains jours de détailler ensemble tous les grands sujets du moment. En attendant, je vous souhaite à toutes et tous une rentrée aussi douce que possible dans cette conjoncture très difficile et j’ai une pensée toute particulière à l’égard de toutes celles et ceux qui n’auront pas cette chance de « rentrer » parce qu’aucun travail ne les attend. Je leur souhaite le courage et la force de ne pas baisser les bras malgré les obstacles et les vicissitudes, je leur souhaite aussi de refuser toute fatalité, car il faut refuser la fatalité surtout aux heures les plus noires.
Préparez-vous et restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Charles SANNAT
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