Montpellier, Marseille, Toulouse… Les crimes sanglants se multiplient, les “petits Blancs” se sentent abandonnés. Les maires réclament de nouveaux moyens. Ils ne suffiront pas.
C’est un scénario digne d’un mauvais film noir qu’a décrit le procureur de la République après le double meurtre intervenu le 23 août à Montpellier. Selon les premiers résultats de l’enquête, deux individus ont une altercation dans un hall d’immeuble avec un troisième homme, d’origine antillaise, Sébastien Thomis, 23 ans. Le ton monte. L’un des deux hommes sort une arme, sans doute un 357 Magnum, et tire. Mais Thomis parvient à désarmer son agresseur, Nordine Bakreti, 39 ans, qu’il blesse mortellement. Le complice de Bakreti riposte avant de prendre la fuite (il était activement recherché lundi par une vingtaine d’enquêteurs). Thomis meurt des suites de ses blessures.
Les faits se sont déroulés dans un quartier populaire mais réputé tranquille de Montpellier, le quartier Lemasson, construit dans les années 1960 pour loger les rapatriés, mais où vivent aujourd’hui de nombreux immigrés. Une dizaine de coups de feu ont été échangés au cours de cette fusillade. Thomis s’est écroulé juste devant une supérette. « Ils ont tiré dans la rue, dans un espace très fréquenté, tout près de l’arrêt du tramway », s’alarme une habitante. Une voisine redoute qu’un passant, un enfant, soit un jour victime d’une balle perdue. Personne, aujourd’hui, n’est à l’abri. « C’est comme à Marseille, mais maintenant, c’est ici », dit un jeune homme.
Marseille où s’est déroulé, le lendemain, un second fait divers, aussi spectaculaire qu’effrayant. « Vers 19h10, un individu armé et extrêmement déterminé » commet un car-jacking à Port-de-Bouc, à 40 kilomètres de la cité phocéenne. Les policiers tentent de l’arrêter dans le XVe arrondissement de Marseille, mais le malfaiteur ouvre le feu et blesse grièvement un fonctionnaire de la brigade anticriminalité en le renversant. Il sera finalement abattu à l’entrée de l’Estaque.
Le policier blessé souffre de nombreuses fractures et d’une lésion à la rate. « La voiture lui est passée dessus, c’est un miraculé… », souffle un enquêteur. Au cours de la seconde fusillade, une passante de 39 ans est atteinte par un éclat de balle alors qu’elle attendait devant un camion-pizza. « Les gens étaient à la terrasse des cafés, c’était une fin de week-end paisible quand a eu lieu cette guérilla de rue, confie à l’AFP le député PS de la circonscription, Henri Jibrayel. On se serait cru dans un film américain, la ville n’a pas besoin de ça. »
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