28 juin 2014

La France bat son propre record : six millions d'inscrits à Pôle Emploi !


Pour la première fois en France, il y a six millions d'inscrits à Pôle Emploi

Plus de 6 millions d’inscrits à Pole emploi sur toute la France, plus de 5 millions en métropole de sans emploi ou en situation précaire : des records symboliques sont atteints.

En mai, un plafond symbolique a été enfoncé: celui des 6 millions de personnes inscrites à Pôle emploi. En comptabilisant toutes les catégories de chômeurs de la France entière (territoire métropolitain et départements d’outre-mer compris), le nombre des demandeurs d’emploi toutes catégories confondues a atteint précisément 6,024 millions, soit 291.000 personnes de plus en douze mois et 100.000 depuis le début de l’année.


Le gouvernement, qui espérait avoir stabilisé le chômage à défaut d’avoir pu inverser la tendance en fin d’année dernière, n’atteint pas cet objectif. Et avec une croissance réévaluée à 0,7% en 2014 (contre 0,4% en 2013) selon les dernières projections de l’Insee, en retrait par rapport au 1% sur lequel misait le gouvernement, il est mécaniquement quasi impossible que l’inversion soit perceptible cette année.

Certes, cette statistique recouvre des situations bien distinctes de demandeurs d’emploi. Pôle emploi distingue notamment cinq catégories. Mais quel que soit le champ que l’on considère, et notamment si l’on s’en tient au cœur du chômage, le sombre record se confirme avec sur la France entière 3,652 millions de chômeurs en catégorie A (3,389 millions pour la France métropolitaine).

Si l’on ajoute les catégories B et C qui révèlent la progression de la précarité dans l’emploi, on enregistre 5,320 millions de personnes sur la France entière…

Et un autre record est atteint : 
Plus de 5 millions (5,020 millions précisément) de demandeurs d’emploi sur la seule métropole en mai pour les catégories A, B et C (en hausse de 0,7% sur seulement un mois, et de 4,8% sur un an). Un autre seuil symbolique.
Tous les profils de chômeurs sont touchés, et toutes les régions

Cette vague de mai entraîne toutes les statistiques à la hausse, notamment dans la catégorie A où 21% des demandeurs d’emploi sont au RSA. Certes, la progression du nombre de femmes au chômage (+0,4% en un mois) est moins forte que pour les hommes (+1%), mais le chômage des jeunes qui reculait depuis plusieurs mois a connu une légère hausse de 0,4% alors que celui des seniors de plus de 50 ans poursuit sa progression (+0,9%).

Ainsi, tous les indicateurs sont au rouge (à la seule exception du chômage des femmes de moins de 25 ans). Et il n’est pas une région en France qui n’ait vu son chômage augmenter en douze mois.
Les statistiques de l’Insee un peu moins sombres

Au ministère de Travail de François Rebsamen, on concède que «ces chiffres ne sont pas bons» et reflètent «une croissance plus faible que prévue au premier semestre». Et on se raccroche aux statistiques du chômage au sens du BIT, fournies par l’Insee, qui laissent entrevoir une stabilisation. Mais les périodes de référence sont différentes.

Après avoir noté une baisse de 0,1 point du taux de chômage en France au dernier trimestre 2013, l’Insee considère que la situation s’est stabilisée au premier trimestre 2014 avec un taux de chômage de 10,1% pour la France entière et de 9,7% pour la seule métropole.

En soulignant que, sur un an, le taux de chômage au sens BIT baisse de 0,2 point, l’institut introduit une note d’espoir sur laquelle rebondit Michel Sapin. L’ex-ministre du Travail aujourd’hui en charge des Finances et des Comptes publics l’a récemment pointé, insistant sur le fait que la France avait retrouvé en 2013 son niveau de PIB de 2008, «ce qui n’est le cas ni de la Grande-Bretagne, ni de l’Italie», ajoutait-il.

Mais même si le ministre s’arc-boute comme les autres membres du gouvernement sur la réussite du pacte de responsabilité et de stabilité avec le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) ainsi que sur la maîtrise du déficit, l’opposition des 41 députés frondeurs à l’intérieur du PS pour mettre en application le programme de 50 milliards d’euros d’économies réduit les marges de manœuvre du gouvernement pour insuffler une relance de l’activité des entreprises.

Et la récente révision à la baisse de la croissance par l’Insee pour cette année affecte la crédibilité des projections de relance de l’emploi. Si déjà les records de mai pouvaient être effacés…

Gilles Bridier 

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