De nombreux patients désemparés devant le manque de conseil ou de solutions pour guérir font appel aux associations regroupant les malades atteints du même mal. Ces associations sont censées leur apporter les bonnes informations, les guider pour trouver les meilleurs spécialistes, les soins efficaces. En théorie, c’est louable et il est à souhaiter que cela puisse être encouragé et développé.
Mais se pose le problème de l’impartialité de quelques-unes de ces associations. Car dans certains cas – heureusement peu nombreux –, ce sont des laboratoires pharmaceutiques qui avancent masqués en utilisant de telles associations. Le fait est assez avéré pour que le Haute Autorité de santé (HAS) spécifie depuis 2011 que les « entreprises fabriquant et commercialisant des produits de santé doivent déclarer à la Haute Autorité de santé la liste des associations de patients qu’elles soutiennent ainsi que le montant des aides qu’elles leur ont attribuées ». Des subventions qui, dans certains cas, frôlent les 6 millions d’euros. Il n’y aurait rien à redire si ces mécènes ne se servaient de ces associations pour faire ni plus ni moins la publicité de leurs traitements.
Pire : certaines associations tombent le masque et se mettent à dénigrer tout ce qui pourrait être alternatif. Vous avez par exemple une association que je ne nommerai pas (elle a d’ailleurs depuis quelque temps changé de nom) et qui s’est donnée pour objectif de lutter contre une maladie de peau très fréquente (le psoriasis). Cette association vante à grand renfort médiatique les mérites des corticoïdes. C’est normal puisqu’elle reçoit des milliers d’euros des labos desdits corticoïdes. Elle fait croire à ses adhérents que seule l’industrie pharmaceutique a raison, que tout le reste est du charlatanisme. Avec la caution des facultés, des pontes de l’université, etc., elle attaque tous ceux qui pensent autrement, ridiculise les malades qui témoignent qu’ils ont guéri par des méthodes naturelles, les culpabilise via les réseaux sociaux, afin d’inciter le plus grand nombre à utiliser les biothérapies par exemple.
Rappelons-le, ce type d’association est heureusement peu fréquent, et à leurs turpitudes s’opposent tous ceux et celles qui, bénévolement, se battent pour faire avancer la science et aider les malades. Ceux-là ne dénigrent personne, agissent avec leur cœur et ne sont pas pervertis par l’argent. Car il faut bien comprendre que tout cela fait partie d’un ensemble de financements divers et de subventions accordés à la presse médicale (passablement orientée, elle aussi) au corps enseignant, aux médecins eux-mêmes via les visiteurs médicaux. Si vous souhaitez vous renseigner sur le sujet, je ne saurais trop vous recommander de vérifier par vous-même sur le site www.has-sante.fr.
Mon propos, bien sûr, n’est pas de condamner cette pratique, car comment vivraient ces associations sans subvention ? Mais de leur imposer d’être objectives, de ne pas faire uniquement le jeu des industriels (autant dire mission impossible pour celles créées dans ce but !).
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