Si cette information est confirmée, ce sera la première piste d'atterrissage chinoise dans les eaux disputées de la mer de Chine méridionale. Les Philippines et Taïwan ont déjà des pistes similaires dans cette zone. Les récifs riches en pétrole et en gaz sont également revendiqués par Brunei, le Vietnam et la Malaisie.
Tout récemment Pékin et Manille ont échangé des coups d'épingle. Un navire de garde chinois a tenté sans succès d'empêcher les Philippins de remplacer l'équipage d'un navire immergé qui reste sur un banc contesté. Les Philippins ont arrêté 11 pêcheurs chinois qui auraient pêché des tortues marines dans une zone appartenant aux Philippines.
Quoi que ce soit, chaque partie accuse l'adversaire de comportement agressif. Entre-temps un changement est intervenu dans la stratégie de Pékin. Avant il annonçait ses prétentions, maintenant il les met en pratique. L'expert de l'Institut de l'Extrême-Orient de l'Académie des sciences de Russie Alexandre Larine note que la Chine est sortie de l'ombre ayant accumulé des ressources financières immenses, ayant développé son économie et ayant renforcé ses forces armées.
« Il est difficile de dire comment la situation évoluera. Il est évident que la Chine a pris les décisions concernant la ligne à suivre. Elle ne craint pas d'aggraver les relations avec les pays d'Asie du Sud-Est malgré ses liens économiques et commerciaux très étroits avec eux. Sur le plan politique, l'activité de la Chine repose sur l'amitié avec ces pays. Les dirigeants chinois sont très bien accueillis lors de leurs déplacements. Malgré ses relations étroites et à leur apparence amicale, la Chine applique une politique dure en mer de Chine méridionale. Il est difficile de dire à quoi tout aboutira. Néanmoins il est clair que la Chine croit en sa force et en sa capacité d'atteindre les objectifs fixés. »
La lutte pour ses intérêts en mer de Chine méridionale est menée sur deux fronts. Ces derniers jours la Chine et le Vietnam étaient au bord d'un conflit militaire. Ce conflit a failli éclater suite à la prospection du pétrole depuis une plate-forme chinoise installée non loin des îles revendiquées par le Vietnam. Les deux parties ont concentré dans la zone des dizaines de navires de guerre. L'arme à feu n'a pas été utilisé, mais il y a des blessés suite à des tirs de canons à eau.
Ce bras de fer a provoqué des protestations dans plusieurs parcs industriels dans le sud du Vietnam. C'est là qu'est concentrée la plupart des entreprises appartenant à des groupes chinois. Le 13 mai plus de 15 000 ouvriers vietnamiens de ces entreprises sont descendus dans la rue pour protester contre les travaux de prospection menés par la Chine en mer de Chine méridionale.
Ces manifestations au Vietnam ont été les plus massives de toute l'histoire du litige territorial avec la Chine. Elles ont causé un grave préjudice aux intérêts des hommes d'affaires taïwanais dont une fabrique a été détruite. Au moins deux hommes d'affaires taïwanais ont été blessés. Les entreprises taïwanaises ont été « confondues » avec celles de la Chine continentale à cause des enseignes hiéroglyphées.
Il est à noter que les manifestations ont éclaté un jour après que Washington ait exprimé une vive inquiétude par les actions de la Chine en mer de Chine méridionale. La déclaration en ce sens a été faite à Washington par le secrétaire d'Etat américain John Kerry lors de sa conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères de Singapour. En réponse le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a appelé Washington à adopter une « attitude objective et juste » envers la situation autour de la plate-forme chinoise.
Paul : il n'y a plus que les gouvernements européens pour avoir peur des États-Unis !
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