Ça m'intéresse peu. D'abord, je suis rarement malade. Des douleurs par ci par là, rien de plus (c'était avant le jeûne).
Ensuite, mon défunt papa avait un tel souci de toutes les manifestations des possibles défaillances de son système organique, que je crois m'être parfaitement dégoûté de tous les symptômes qu'a pu décrire le Vidal.
Et puis, si je suis malade, je geins, je me tortille, je rampe, mais j'ai déjà intégré l'idée que crève mon organisme, parce que - et je suis sidéré de constater combien nombre de mes collègues humains s'accrochent déséspérement à ce noeud gordien - quitter ce monde anusoïdal (cherchez pas, c'est un néologisme censé décrire un monde de trous du Q) me réjouit fondamentalement. Donc, crever ne me paraît aucunement affligeant, bien au contraire, sauf pour le désarroi et la souffrance de ceux de mes très proches qui ont fondé quelque espoir en la durée de ma forme physique, pourtant aléatoire.
Ce long et filandreux préambule pour en arriver au point suivant : la prétendue médecine actuelle et immédiatemment future s'est fixée comme but d'éradiquer les maladies. Comme si la maladie était honteuse. Comme si ce qui n'était pas apparemment parfait était vicié, vicieux.
La sculpture d'Arno Brekker ne diffère en rien du projet de monsanto (aux chiottes les majuscules), ni des grotesques revues militaires chinoises, 14juilletistes, simiesques, russes, zimbabwéennes, chinoises ou coréennes du Sud ou du Nord.
La santé, pour les petits satans, c'est un parapluie dans le cul avec 2 piles wonder.
Et pour les puissants, du viagra à volonté, et une remise à neuf périodique.
Il me semble à moi, pauvre étron échoué sur cette plage, il me semblait et bizarrement, il me semble encore, que ces fameuses maladies - des centaines voire des milliers de personnes instruites et qualifiées ont dû le dire avant moi, je l'espère - ont quelque chose à nous apprendre, ce que ne cessent de répéter les gens de Néosanté et autres.
Bien que j'ai lu des milliers de livres, j'aime mieux tirer exemple des épisodes de ma vie, que j'ai vécus de l'intérieur.
Très entraîné en arts martiaux, vers l'âge de 30 ans, la plupart des peurs physiques m'avaient quitté, et, insidieusement, se glissait en moi l'impression d'être devenu intouchable, invulnérable, une sorte de demi-dieu, pourquoi pas ? Une belle image de moi posée sur la cheminée, que j'adorais.
Las, un matin, une invisible bactérie, un injuste virus, que sais-je, une saloperie s'est engouffrée dans mes organes magnifiques et somptueux, et m'a foutu en l'air.
La turista, peut-être.
Et la merveilleuse machine qui propulsait orgueilleusement ses hanches de baiseur et ses épaules de catcheur s'est trouvée au tapis, en sueur glacée, en larmes, aboyant au secours, rampant, mendiant un peu d'attention, prête à tous les reculs, à tous les accommodements pour regagner la rive de cette terre si désirable : ne plus souffrir.
Un centenaire aurait fait de ma carcasse pantelante ce qu'il voulait. La statue brisée gisait dans le caniveau.
Les modernes dispensateurs de la santé obligatoire, dont ils font un culte, un veau d'or selon mon point de vue actuel, même s'ils ne sont pas nécessairement comme le disent certains à propos des vaccins, de véritables assassins - ce que je n'écarte pas, cependant, tant les présomptions sont fortes - sont de vrais satanistes.
Dans l'exemple personnel que je viens de citer, on voit clairement que la maladie a jeté à bas un orgueil dérisoire. Sans elle, quel pauvre con inconscient aurait continué à se pavaner, pour combien de temps ?
Cet exemple, vous pouvez sans doute l'élargir à votre propre expérience.
Que serions-nous, de quel soufre puant serions-nous habités si la nature ne jetait pas régulièrement à bas nos fantasmes fétides ?
"A quelque chose malheur est bon", dit la Sagesse populaire, beaucoup plus sage que nos modernes Diafori.
Enlevez le malheur, l'adversité, la maladie, nous ne serons plus que des clones imbéciles de l'Adam-bétail.
Exactement ce que nous promet la science : nous conserver éternellement en bonne santé, liftés, refaits, pucés et calibrés.
Or, la conscience ne vient que par la destruction plus ou moins rapide de nos statues d'argile, sous la flagellation et l'érosion du Vent de l'Esprit.
Alors, face aux méchants et ridicules sorciers nobellisés, je revendique mon droit absolu à la maladie et à ce qu'elle enseigne, à la Mort, qui désagrège et dissout toutes les concrétions excessivement calcaires que l'Homme tend à former dans ces fonds sous-marins.
Je ne veux pas être beau, jeune, fort, pas plus que riche, et surtout pas éternel.
Je veux ouvrir la porte de cette prison.
Vieux Jade
Très beau texte encore de Vieux-Jade Il est heureux de lire de tels blogueurs
RépondreSupprimerTotalement en accord, clamons notre droit à l'imperfection et à la finalité morbide, car qu'on le veuille ou non : nous y passerons tous (y compris ceux qui veulent y échapper).
RépondreSupprimer:-)
"je ne veux pas etre beau,jeune,fort,pas plus que riche et surtout pas éternel"et je me permets de rajouter "ni rentable" la loba
RépondreSupprimerBravo Vieux Jade ! L'immortel serait le plus grand prisonnier du temps qui soit . Un horrible cauchemar !!!
RépondreSupprimerMerci à vous. Rentable, on peut l'ajouter, oui. Quelle horreur, des gens rentables...
RépondreSupprimerserein,prenant,VJ est un vaccin..
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