24 octobre 2013

A propos du Grand Monarque

Il semble nécessaire d’apporter quelques compléments à propos de deux thèmes dont le premier est important dans les écrits de Jean Phaure, et l’autre d’une actualité maintenant très proche : à savoir, les prédictions relatives au « Grand Monarque » [5] d’une part, la fin du calendrier maya d’autre part, avec les effervescences eschatologiques dans l’attente de la date fatidique du 21 décembre 2012. Sur ces deux questions, il nous a semblé que le meilleur guide pour éclairer nos esprits était René Guénon, en particulier le chapitre XXXIX du Règne de la quantité et les signes des temps, intitulé « La duperie des prophéties » [6].


René Guénon apporte une première précision en réservant le terme de prophétie aux seules annonces d’événements futurs contenues dans les Livres sacrés des différentes traditions, et dont l’inspiration est d’ordre purement spirituel ; les autres formes relèvent de la prédiction. Il montre ensuite que, dans les conditions qui sont celles des temps modernes, c’est-à-dire à l’époque de fin cyclique du Kali-Yuga (ou Âge sombre), les prédictions présentent un mélange de vrai et de faux qui les rend exploitables à des fins douteuses ; il expose enfin le caractère perturbateur et nocif pour la mentalité publique, du fait que l’accent est généralement porté sur l’aspect menaçant, terrifiant et imminent des événements annoncés. Et il donne pour exemple l’annonce de la destruction de Paris par le feu, dont le seul résultat a été de susciter une impression de terreur chez beaucoup de gens. L’exemple suivant concerne justement les prédictions relatives au Grand Monarque :
On ne saurait croire, par exemple, combien de gens ont été déséquilibrés gravement, et parfois irrémédiablement, par les nombreuses prédictions où il est question du « Grand Pape » et du « Grand Monarque » et qui contiennent pourtant quelques traces de certaines vérités mais étrangement déformées par les « miroirs » du psychisme inférieur, et par surcroît, rapetissées à la mesure de la mentalité des « voyants » qui les ont en quelque sorte « matérialisées » et plus ou moins étroitement « localisées » pour les faire rentrer dans le cadre de leurs idées préconçues.
C’est, aux yeux de René Guénon, un cas typique de mélange de vrai et de faux ; la part de vrai est d’ailleurs réduite (« quelques traces de certaines vérités ») et quasiment annulée par les déformations qu’elle subit ; de ce fait, cette pseudo-prophétie se prête à « une exploitation ‘à rebours’ dans le sens de la subversion », favorisant ainsi les noirs desseins de la contre-traditions.

La part de vérité contenue dans les prédictions relatives au Grand Monarque se rapporte à des choses qui concernent ce que René Guénon appelle le « redressement » final, qui doit se produire au terme du cycle en cours, permettant l’entrée dans un nouveau cycle. Ici, René Guénon évoque le rôle du dixième Avatâra de la tradition hindoue et celui du Mahdi dans la tradition islamique - figures qui trouvent leur correspondant dans le Veltro (515) de Dante.

Ce que Guénon reproche à la légende du Grand Monarque, telle qu’elle a été véhiculée notamment par la « Prophétie d’Orval », née vraisemblablement dans la première moitié du XVIe siècle et divulguée au temps de la Révolution française dans un cercle d’émigrés français, c’est de déformer une vérité ayant trait à la fin du cycle de deux façons : par une « matérialisation » et par une « localisation étroite » d’un phénomène qui concerne la planète tout entière. Cette « localisation étroite » consisterait en une sorte d’exploitation frauduleuse de symboles impériaux :
L’histoire du Grand Monarque n’est que la parodie et le « rapetissement » aux dimensions de la royauté française, d’un thème universel, celui du précurseur qui annoncera le véritable Saint-Empire, le Royaume de Dieu sur terre, et jouera ainsi analogiquement à l’égard du Christ glorieux, le rôle de saint Jean-Baptiste à l’égard de Jésus de Nazareth [7].
Le faux et le vrai se mêlent inextricablement autour du thème d’une « Mission de la France » dans les temps de la fin. La conception « étroite » exposée, par exemple, dans les écrits du marquis de la Franquerie [8], entre étrangement aujourd’hui en résonance avec certaines visées des néo-conservateurs de Washington ou d’ailleurs qui rêvent de régler le « choc des civilisations » dans une guerre atomique qui anéantirait d’un coup le monde musulman :
Il sera donné au Grand Roi, annoncé par tant de prophéties, d’en assumer le triomphe par la dernière croisade qui détruira à tout jamais la secte de Mahomet et libérera les Lieux Saints, où, après un règne des plus glorieux, il ira à Jérusalem, sur le Mont des Oliviers déposer sa Couronne et son Sceptre [9].
Il est à craindre que les apprentis-sorciers qui ont la prétention de susciter un Armageddon à leur convenance n’aplanissent en fait les voies au règne de l’Antéchrist. Au contraire, dans l’économie providentielle qui s’exprime au travers de diverses figures selon les traditions - le Veltro de Dante, le Mahdi de la tradition musulmane, le Grand Prophète qui reviendra dans l’esprit de Moïse selon la tradition hébraïque - la thématique est celle d’un rassemblement de tous les peuples autour du Précurseur [10]. Il n’en demeure pas moins que la France est destinée à être, dans le temps du séisme eschatologique, l’ultime Terre Sainte : cela est sans doute à mettre en relation avec ce qui fut au cœur de la mission de Jeanne d’Arc le jour où elle amena le roi Charles VII à remettre formellement son royaume dans les mains du Christ.


Dans son livre intitulé Mystère de l’Histoire, Raoul Auclair évoque la déclaration que fait Jeanne d’Arc au Dauphin Charles, lors de son arrivée à Chinon : « J’ai nom Jehanne la Pucelle et vous mande par moi le Roi des cieux que vous serez sacré et couronné dans la ville de Reims, et serez lieutenant du Roi des cieux qui est Roi de France ». Raoul Auclair ajoute en note une référence au récit que fait de cet épisode le marquis de la Franquerie, qui s’inspire du P. Théotime de Saint-Just [11] :
Le 21 juin 1429, à quatre heures du soir, le Roi Charles VII donne son Royaume à Jeanne. Jeanne donne à son tour la France à Jésus-Christ. Nos Seigneurs, dit-elle d’une voix forte, à présent c’est Jésus-Christ qui parle : « Moi, Seigneur Eternel, je la donne au Roi Charles » [12].

La fin du calendrier maya

Le mélange perturbant de vrai et de faux, plus dangereux que le simple mensonge - et qui correspond à ce que Vladimir Volkoff disait de la « désinformation » - caractérise aussi la fièvre émotive qui s’attache à la fin du calendrier maya et à l’attente exaltée de la date fatidique du 21 décembre 2012. On peut voir à l’œuvre ce processus de « matérialisation » dont parlait René Guénon, en particulier lorsque certains illuminés annoncent la prochaine évacuation de la Terre par des extraterrestres - ce qui fait penser, d’ailleurs, à l’évacuation des Atlantes par des fusées interplanétaires dans une célèbre bande dessinée de la série « Blake et Mortimer » [13]. Il est ainsi question, sur certains sites - que l’on pourrait croire dédiés à la science-fiction mais qui se présentent comme véhicules de vérités incontestables - d’une « Flotte intergalactique de la Fraternité de Lumière et de son chef, Asthar Sheran ». Les contacts avec notre monde passent à travers des séances de transmission de pensée autour de « canaux médiumniques », tel l’américain David Wilcock présenté comme une réincarnation d’Edgar Cayce : nous sommes par là plongés dans toutes ces eaux troubles dont René Guénon a cherché à préserver ses lecteurs dans ses deux ouvrages L’Erreur spirite et Le Théosophisme. A la fin de l’année 2002, un message d’Asthar Sheran annonçait pour la fin de l’année 2012 une évacuation massive des populations de la Terre, dans une parodie d’ascension matérialisée par une flotte de fusées intergalactiques, actuellement en orbite occultée autour de Vénus.

Cette thématique trouve un relais dans la fin du calendrier maya avancée pour le 21 décembre 2012. La part de vérité, ici, consiste en ce que le calendrier maya paraît bel et bien se rattacher à des données en relation avec la cyclologie traditionnelle et se relier étroitement à la Précession des Équinoxes, dont le cycle est de douze fois 2 160 ans, soit 25 920 ans. Ce calendrier est d’une admirable complexité et il ne saurait être question ici d’entrer dans les détails de sa structure et de son organisation, qui affecte non seulement le comput temporel, mais aussi toute l’organisation sociale et les conceptions cosmiques et religieuses de la société, ainsi que les destinées individuelles [14]. Le faux, certainement, consiste à prétendre que la fin de ce calendrier - qui marque à la fois la fin d’un cycle du Soleil et le début d’un autre cycle - serait le signe de la fin du monde. Un anthropologue né au sein d’une famille espagnole de l’Altiplano, sur les hauteurs du Guatemala, qui se nomme Carlos Barrios, explique de manière relativement nuancée ce que représente, pour lui, l’enjeu de l’échéance du 21 décembre 2012. Ce personnage a été en relation avec la tribu maya des Mam, considérés comme les Gardiens du Temps, qui sont des références en ce qui concerne les anciens calendriers. Selon notre anthropologue, un fait déterminant dans l’histoire des Amérindiens a correspondu aux prédictions ressortant du calendrier Tzolk’in, considéré comme sacré et basé sur le cycles des Pléiades : c’est le dimanche de Pâques du 21 avril 1519 que Hernando Cortez et sa flotte accostèrent sur la côte bordant l’actuelle ville de Vera Cruz au Mexique. Une ère nouvelle a commencé alors pour les Mayas, appelée l’ère des « Neuf Enfers (9 x 52 ans, qui conduisent du 21 avril 1519 au 16 août 1987). Cette date marquait la fin de l’ère du Quatrième Soleil et l’entrée dans une zone cyclique intermédiaire, précédant l’entrée dans l’ère du Cinquième Soleil qui devrait commencer le 21 décembre 2012. Ainsi, pour les Mayas, loin d’indiquer la fin du monde, la date du 21 décembre 2012 devrait marquer au contraire une renaissance, le démarrage d’une nouvelle Ère, ceci étant à mettre par ailleurs en relation avec le réalignement de l’axe polaire sur le Centre galactique (situé actuellement à 27° Sagittaire). On peut discuter - et nous verrons bien ce qu’il en est dans les prochains mois - de certaines prévisions avancées par Carlos Barrios concernant un effondrement bancaire, une montée du niveau des océans, le risque d’une guerre qui entraînerait la mort des deux tiers de l’humanité - ce qui nous semble le plus important dans le message qu’il a adressé lors d’une conférence à Santa Fe, c’est le rappel des vérités spirituelles les plus élémentaires, mais aussi les plus communes à toutes les traditions authentiques :
La plus grande sagesse est la simplicité. L’amour, le respect, la tolérance, le partage, la gratitude, le pardon, tout cela n’est ni difficile ni complexe. La véritable connaissance est gratuite. Elle est encodée dans votre ADN. Tout ce dont vous avez besoin est à l’intérieur de vous. De grands Enseignants l’ont dit depuis le commencement des temps : Trouvez votre cœur, et vous trouverez votre chemin.
Nous sommes loin, ici, des efforts de la contre-tradition visant à enténébrer les âmes et à semer la désespérance dans les cœurs. Naturellement, Carlos Barrios est contesté, y compris, semble-t-il, chez les Mayas, et il se pourrait que son message de sagesse « écologico-ésotérique » soit le produit de son individualité, et non celui des enseignements mayas [15]. Toujours est-il que son point de vue sur les attentes relatives au 21 décembre 2012 contreviennent aux inquiétantes fantasmagories des zélateurs d’Asthar Sheran.

La question du calendrier Maya n’est d’ailleurs pas une nouveauté. En 1970, dans la revue Atlantis, F. Dupuy-Pacherand traite de cette question dans le cadre d’un article sur la justice et la religion des Aztèques. Il évoque d’abord le système de datation des Mayas fondé sur le nombre 13 et son multiples 52 :
Les Mayas faisaient partir leur calendrier d’une date qui paraît équivaloir à l’an 3113 avant notre ère ; dans leur système, cette date originelle s’écrivait : 13.0.0.0.0. Cette curieuse combinaison chiffrée nous montre l’importance accordée au nombre treize, nombre dont les multiples (26-52-260) paraissent liés constamment à des rythmes cosmiques et solaires. En particulier les cycles de 52 ans étaient si importants aux yeux des Mayas ou des Aztèques qu’ils faisaient souvent cadrer les événements relatés dans leur tradition avec un ou plusieurs groupes de 52 années. Ils utilisaient aussi dans leurs calculs le « baktun » (période comprenant 400 x 360 jours), ou les multiples du « baktun » ; les 5 derniers jours de l’année solaire étaient considérés comme une période néfaste, idée que l’on retrouve dans la plupart des traditions anciennes. Tous les 52 ans étaient marqués par des cérémonies d’abord lugubres, puis joyeuses, et par le renouvellement des feux perpétuels des temples, car il s’agissait de célébrer magiquement le point d’arrivée et le point de départ d’un nouveau cycle solaire.
Puis il présente le système complexe du calendrier sacré (le Tzolkin) et le développement prodigieux de ce comput sur des milliers, voire des millions d’années :
Le calendrier Maya habituel comportait 18 mois de 20 jours (soit 360 jours) avec des intercalaires selon diverses combinaisons (annuelles ou pluri-annuelles) pour compléter l’année solaire réelle. Il fallait y adjoindre un calendrier religieux spécial, le Tzolkin, formé de 20 périodes de 13 jours, soit 260 jours, dont les engrenages numériques ne pouvaient correspondre effectivement avec les rythmes solaires que tous les 52 ans, ce qui explique l’attention que l’on portait à ce cycle. Les prêtres astronomes connaissaient un calendrier lunaire qui comprenait 405 lunaisons consécutives, réparties en 60 groupes de 6 lunaisons et 9 groupes de 5 lunaisons. Le total des 405 lunaisons donnait 11 960 jours, soit une différence d’un jour seulement, sur trois siècles, en comparaison des estimations actuelles. Enfin un calendrier basé sur les phases de la planète Vénus entrait encore en jeu dans les extraordinaires computs des observateurs infatigables de l’Amérique centrale. Ils avaient calculé que la révolution synodique de cette planète était de 584 jours, chiffre très voisin du décompte de nos astronomes (583,92 jours), et ils en avaient déduit un nouvel engrenage vénusien et solaire de 384 années. Bien entendu, les déchiffrements réalisés ne donnent encore que des notions imparfaites sur les immenses systèmes conçus par les élites Mayas. Les cosmoglyphes symboliques et les nombres leur permettaient un jeu colossal d’abstractions rythmiques qui pouvait porter sur des milliers et même des millions d’années (400 millions d’années sur les stèles de Quiriga).

Thème du 21 décembre 2012

Nous nous limiterons ici, dans l’analyse du thème du 21 décembre 2012 - qui est celui de l’Ingrès du Soleil en Capricorne, déterminant le climat général pour l’année 2013 - à la pièce principale du tableau qui est la triplice Uranus-Pluton-Kronos. Nous disons bien « triplice » et non pas simplement carré Uranus-Pluton, car nous avons été amené, au fil des six années précédentes, à intégrer dans nos recherches les Transneptuniennes, « planètes » hypothétiques découvertes dans le cadre de l’École de Hambourg par Alfred Witte dans les années qui ont suivi la Première Guerre mondiale. Pour une présentation de ces Transneptuniennes, nous renvoyons à notre article « A propos de l’astrologie uranienne » [16], et pour une application intégrant ces facteurs planétaires, nos lecteurs peuvent se reporter à notre analyse de l’Ingrès de Balance 2012 [17].

Le carré Uranus-Pluton 2012-2015, situé dans les signes Cardinaux, évoque au premier abord une figure semblable qui s’est présenté au moment de la grande crise du début des années 1930. Il y a là comme un « relais » dans le temps, d’une grande crise à l’autre. La phase actuelle du cycle Uranus-Pluton accompagne un phénomène de dislocation de l’équilibre mondial sous deux aspects : la disparition de l’équilibre entre puissances issue de la Seconde Guerre mondiale d’une part ; et, plus en profondeur, la fin de la prédominance exercée par l’Europe sur tous les continents depuis l’aube des Temps modernes et des grandes découvertes. Et l’on assiste à une sorte de « choc en retour » de ce qui fut le grand choc des civilisations au moment où la modernité occidentale est venue ébranler les civilisations traditionnelles de l’Orient et des Amériques.
Si l’on enrichit maintenant cette analyse par les indications qu’apportent les facteurs des Transneptuniennes, il faut prendre en compte le cycle Hadès-Kronos, étroitement imbriqué au cycle Uranus-Pluton, non seulement dans la conjoncture actuelle, mais déjà lors de la conjonction Uranus-Pluton de 1710 - où l’on trouve une quadruplice Uranus-Pluton-Hadès-Kronos - thème-racine du phénomène de la Révolution, qui se manifestera au grand jour à la fin du XVIIIe siècle, lors de la Révolution française, au moment de l’opposition du cycle Uranus-Pluton. Nous avons là comme un grand cycle de la Révolution qui surplombe toute la dernière phase involutive du Kali-Yuga, dont le point d’aboutissement pourrait se produire lors de la prochaine conjonction Hadès-Kronos en 2031.

La signature de cette quadruplice apparaît nettement dans le thème de l’Ingrès du Capricorne 2012, avec Uranus au double carré des deux axes Soleil/Pluton et Hadès/Kronos. Le tableau évoque une grande pauvreté, une extrême pénurie, un changement brutal dans le mode de vie et d’alimentation ; ensuite le développement de grandes vilenies, beaucoup de méchanceté et de bassesse ; enfin, le risque d’un grand malheur soudain causant beaucoup de victimes : tel semble devoir être le climat général pour l’année 2013 et même, au-delà, pour toute la période du carré Uranus-Pluton, de 2012 à 2015.

Les conjonctions Neptune-Pluton de 576 av. J.-C. et de 1891

Quelques simples remarques à propos de l’interférence des Transneptuniennes dans ces deux conjonctions Neptune-Pluton. La première, dans le premier quart du VIe siècle av. J.-C., est d’une importance cruciale, puisque de nombreux auteurs considèrent, à juste titre, cette période comme un commencement philosophique ou religieux dans de nombreuses civilisations. En outre, il ne s’agit pas seulement d’une conjonction Neptune-Pluton, mais d’une triple conjonction Uranus-Neptune-Pluton, les trois trans-saturniennes ne formant une telle conjonction qu’en l’année 3369.

Nous observons qu’à 9° du Taureau, au cœur de cette triple conjonction, se situe l’axe Apollon/Poséidon qui encadre les trois planètes trans-saturniennes. L’axe Apollon/Poséidon se réfère à la mentalité, au comportement psychique et spirituel, à la diffusion et la propagation des idées. L’implication d’Uranus dans cet axe signale une union impromptue avec des partisans, ainsi qu’un talent prophétique : indication particulièrement éloquente lorsque l’on songe que cette conjonction du début du VIe siècle a correspondu à la propagation des enseignements de Confucius, de Lao-Tseu, du Bouddha, du Deutéro-Isaïe, de Zoroastre… Avec Pluton, nous avons en outre l’indication que le phénomène en cause en est à son origine, au tout début d’un développement prometteur. L’humanité a vécu, au moins jusqu’à l’orée du XXIe siècle, dans la mouvance des grands enseignements formulés à cette époque dans les civilisations les plus diverses.

La conjonction de 1891 régit le cycle actuel, qui en est encore à sa phase ascendante, avec un sextile de très longue durée qui s’étend de 1940 à 2020 environ. Ici, nous avons d’abord l’implication de Poséidon dans l’axe Neptune/Pluton ; on y lit l’indication d’une transformation et évolution imperceptible de l’esprit, d’une sagesse secrète : peut-être y aurait-il là une allusion au fait qu’en fin de cycle se produit une récapitulation de toutes les connaissances présentes durant la première phase, celle de l’Âge d’Or ; cette fonction récapitulative a été particulièrement mise en valeur au travers de toute l’œuvre de René Guénon. Mais nous avons par ailleurs l’axe Hadès/Admetos, dont la première signification tourne autour des notions de pessimisme, tristesse, froideur, manque de fiabilité, usure, détérioration : voilà qui évoque davantage la tonalité psycho-mentale du monde moderne en fin de cycle. Mais à côté de ce tableau, l’axe Hadès/Admetos évoque aussi la plus haute antiquité, le passé lointain : on retrouve alors cette référence à une récapitulation des connaissances ; et en effet, depuis l’époque de la Révolution française et de la campagne de Bonaparte en Égypte, les recherches archéologiques n’ont cessé de mettre au jour des monuments et des objets de la plus haute antiquité - dont Guénon signale par ailleurs qu’ils peuvent être cause de fortes perturbations psychiques dans le cadre du monde moderne ignorant des influences spirituelles qu’ils véhiculent. Neptune associé à cet axe suggère beaucoup de confusion, d’erreurs, d’illusions et de tromperies : on pourrait y déceler l’action de ce que Guénon nomme « l’anti-tradition ». Quant à Pluton, il signale le manque croissant de matières premières et la parcimonie : des indications qui prennent un sens tout à fait actuel au temps du carré Uranus-Pluton de 2012-2015. Poséidon s’insère également dans l’axe Hadès/Admetos, avec la double indication d’ignorance et d’indifférence spirituelle, mais aussi d’un intérêt pour la lointaine antiquité, pour la nuit des temps.

Éclipse « nostradamique » de 1999 : Transneptuniennes et Courbe de « Logos »

Nous avons évoqué plus haut le point de désaccord entre Jean Phaure et Vlaicu Ionescu à propos de l’année 1999, dont le point culminant fut l’éclipse totale du Soleil du 11 août, visible à travers toute l’Europe, et dont la figure majeure était celle d’un carré Saturne-Uranus activé par un carré Soleil-Mars au milieu des signes Cardinaux (et donc en relation avec le Point Vernal en Harmonique 8). On peut précisément observer l’implication dans cette figure du carré entre les deux Transneptuniennes Zeus et Kronos.
Une figure extraordinaire aurait pu venir alimenter le débat entre Jean Phaure et Vlaicu Ionescu : le mouvement de la courbe de Logos, tel que le présente Paul Bernard-Decroze dans son ouvrage fort original intitulé Les Blasons astrologiques. Sans qu’il soit besoin ici d’entrer dans les détails, disons simplement que Logos est une courbe résultant du mouvement des dix planètes (du Soleil à Pluton), ce qui permet de mesurer, un peu dans la même optique que l’Indice cyclique d’André Barbault, l’état d’équilibre ou de déséquilibre et de repérer, au cours de l’histoire, des périodes d’instabilité.

Paul Bernard est assez proche également des recherches d’André Barbault relatives à une synthèse de l’état d’équilibre ou de déséquilibre de l’ensemble du système solaire, selon la concentration ou la diffraction des planètes autour de la circonférence zodiacale. Barbault trouve un outil adéquat dans l’Indice cyclique (qui est obtenu par l’addition de tous les écarts entre les cinq planètes lentes). Paul Bernard recourt à un compteur de densité obtenu par un vecteur radial de longueur variable (m), dont la pointe orientée vers le centre de gravité des dix planètes reçoit le nom de Kronos (K), tandis que la projection radiale de Kronos sur la circonférence du zodiaque reçoit le nom de Logos (L). Cela permet d’observer des périodes d’équilibre et des périodes d’instabilité au cours de l’histoire. Un des diagrammes les plus spectaculaires dans cet ouvrage est fourni avec le mouvement de Logos pour l’année 1999. Voici comment Paul Bernard présente cette figure :
La figure 45 reproduit le mouvement de Logos, entité messagère des dix planètes et point du zodiaque où s’équilibrent leurs influences. La courbe habituelle de Logos prend la forme d’une montée relativement lente, rythmée par l’oscillation continuelle que lui imprime le mouvement de la Lune. Fréquemment, mais avec des interruptions qui peuvent durer quelques années, cette courbe s’envole brutalement, ce qui correspond aux phases d’ouverture. En 1999 toutefois, ce décrochement va se manifester avec une extraordinaire ampleur, jamais constatée depuis le début de l’ère chrétienne, et qui ne se présentera plus pendant le IIIe millénaire. Il s’agit d’un véritable saut quantique, d’un brusque relèvement du niveau des énergies planétaires [18].
Naturellement, il était possible, avant 1999, d’interpréter ce schéma dans le sens de Jean Phaure qui situait à cette époque la fin du cycle ; il demeure plausible aujourd’hui de voir dans ce « saut quantique », le signe de la venue dans notre monde d’un être ou d’une entité appelée à jouer un rôle considérable au moment de la conjonction Hadès-Kronos en 2031…
Charles Ridoux
Amfroipret, le 27 octobre 2012

Notes

[5] Signalons au passage que Jean Phaure a donné, le lundi 26 mars 1973 une conférence sur « La monarchie française et le Grand Monarque », dans le cadre des lundis de l’Institut d’herméneutique.
[6] Guénon René, Le Règne de la quantité et les signes des temps, Gallimard, 1945, Coll. Idées.
[7] Origenius, « L’histoire vraie du faux Grand Monarque », sur le site du « Forum Catholique » (forum destiné aux catholiques attachés à la liturgie traditionnelle dans la fidélité au Magistère romain).
[8] Cf. notamment : La mission divine de la France, éd. Saint-Michel, 1956 (rééd. aux Ed. Saint-Rémi, Cadillac, 2000 ; La Vierge Marie dans l’histoire de France (1re éd. 1939), éd. Résiac, Montsûrs, 1974 ; Le Saint Pape et le grand monarque d’après les prophéties, éd. de Chiré, Chiré-en-Montreuil, 1980.
[9] Franquerie (marquis de la), Mission divine de la France, éd. Saint-Michel, 1956.
[10] Origenius signale de façon intéressante que le terme hébreu viqehath (rassembler) a pour valeur numérique 515, équivalent du Veltro de Dante. A ce propos, on ne peut que conseiller le livre remarquable de Lima de Freitas, 515. Le lieu du miroir. Art et numérologie, Albin Michel, 1993 (Bibliothèque de l’Hermétisme).
[11] Joannès Rodéry (en religion le P. Théotime de Saint-Just) est connu pour avoir exposé la doctrine du Cardinal Pie concernant la royauté sociale de Jésus-Christ dans un ouvrage paru en 1923, et qui a connu par la suite de nombreuses éditions.
[12] Auclair Raoul, Le Mystère de l’Histoire, Nouvelles Editions Latines, 1977, p. 265.
[13] Edgar P. Jacobs, L’Énigme de l’Atlantide, Le Lombard, 1957.
[14] Voir à cet égard les chapitres consacrés aux calendriers des Amérindiens dans le livre de Federico Gonzales, Le symbolisme précolombien. Cosmovision des Cultures Archaïques, que l’on peut consulter sur le site de la revue Symbolos.
[15] C’est ce qu’avance Laure Gratias, dans son livre La Grande Peur de 2012, Albin Michel, 2011.
[16] Sur le site : http://ridoux.fr/spip/spip.php?article14
[17] Sur le site : http://ridoux.fr/spip/spip.php?article189
[18] Bernard-Decroze Paul, Les Blasons astrologiques, Éditions du Rocher, 1999, p. 230.

Source
Vu ici 

3 commentaires:

  1. "En 1999 toutefois, ce décrochement va se manifester avec une extraordinaire ampleur, jamais constatée depuis le début de l’ère chrétienne, "
    " L'an mil neuf cent nonante neuf sept mois,
    Du ciel viendra le grand Roy d'effrayeur :
    Ressusciter le grand Roy d'Angoulmois,
    Avant après, Mars regner par bonheur.
    X - 72"
    Étrange tout de même

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  2. 21 decembre 2012 = la fin du kaly yuga et ca veut dire quoi?
    c'est la fin de la race du pétrole, c'est la fin des atlantes , c'est la fin de la cinquième race et l'arrivée de la sixième race ,celle du seau de salomon, la race bleue.
    Mais la race rouge a encore un atout dans sa manche pour resister, c'est celle de leur propre maîtres, et notamment le groupe dit d'extraterrestre qui controle actuellement notre système solaire. ils utliseront leur présence pour faire plier l'humanité pendant encore un certain laps de temps, le temps que la race bleue se renforce; le temps que la force morale de l'humanité se renforce.

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  3. http://www43.zippyshare.com/v/61388600/file.html

    La vérité sort au grand jour :
    Le vrai visage de Séralini
    http://www12.zippyshare.com/v/23989194/file.html

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