11 janvier 2013

Le médicament contre la gale en rupture de stock

Le traitement de référence contre cette maladie de la peau qui progresse en France n'est plus disponible depuis fin novembre.


La gale est une maladie cutanée bénigne mais gênante et très contagieuse. Associée à tort à des conditions de vie insalubres, la pathologie, à l'origine de fortes démangeaisons, semble progresser en France ces dernières années, avec des épisodes recensés dans des établissements scolaires, des campus universitaires, des prisons, des maisons de retraite. Dans ce contexte, la rupture de stock du traitement de référence, l'Ascabiol, indisponible depuis fin novembre, est problématique, estiment certains experts.

La fabrication de l'Ascabiol, qui se présente sous forme de pommade, nécessite du sulfirame. Or le laboratoire Zambon subit des ruptures d'approvisionnement de cette substance active par intermittence depuis mars 2012. Selon l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), l'Ascabiol va ainsi rester indisponible pour une durée «indéterminée».

La suspension de la production du médicament risque de «poser localement des difficultés de gestion lors d'épidémies de gale», estime Didier Che, du département des maladies infectieuses à l'Institut de veille sanitaire (InVS). D'autant que l'autre produit réputé en application cutanée, la perméthrine, n'est toujours pas commercialisé en France, regrette pour sa part Olivier Chosidow, chef du service de dermatologie à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil et président de la Société française de dermatologie.

L'ANSM a publié fin décembre un communiqué rappelant qu'il existe des traitements de substitution disponibles en France, le Stromectol (comprimés) et le Spregal (aérosol). Mais ceux-ci sont déconseillés pour certaines catégories de population, notamment les jeunes enfants. Pour cette raison, une importation à titre exceptionnel d'un médicament commercialisé en Allemagne à base de benzoate de benzyle pourrait avoir lieu au cours du premier trimestre 2013 pour répondre aux situations cliniques non couvertes par le Stromectol et le Spregal, précise l'ANSM.

De plus en plus de cas?

Selon Didier Che, qui a conduit une étude sur le sujet en 2011, le nombre d'épisodes de gale en collectivité serait en augmentation en France. En se basant sur les chiffres des ventes de deux produits antigale, ses travaux plaçaient à plus de 200.000 les cas de gale chaque année en France (de 337 à 352 nouveaux cas en moyenne pour 100.000 habitants entre 2005 et 2009).

Plus réservé, le Pr Chosidow rappelle que la gale n'est pas une maladie à déclaration obligatoire, ce qui rend impossible l'évaluation de la tendance. Le dermatologue appelle à la création d'un centre national de référence pour les parasites (gale, punaises de lits, poux de tête ou poux de corps), qui «ne tuent pas mais peuvent transmettre des maladies infectieuses».

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4 commentaires:

  1. Curieux !
    Est-il si difficile de se procurer du sulfirame ? Pourquoi ?

    Edouard

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    1. Demander une préparation magistrale :

      lotion: benzoate de benzyle 10 % + sulfirame 2 % + éthanol

      crème: lindane 1 % + chlorhydrate d'amyléine 0,6 %

      où lindane 1 % uniquement

      solution: Esdépalléthrine 0,63 % + Pipéronyl butoxyde 5 % + éthanol

      Il existe certaines pharmacies qui détiennent ces substances, une sur Paris je crois.

      Voir aussi Baume du Pérou.

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  2. Le retour en force, des poux (depuis quelques années) et de la Gale laisse penser que les bestioles se sont adaptées et sont plus résistantes.
    On n'a pas cité les populations qui vivent dans la précarité du logement, taudis, et bien sûr SDF qui malheureusement se multiplient aussi inexorablement.

    Il serait intéressant de corréler les progrès de la gale et des poux avec l'incidence de la pauvreté, notamment des enfants, et du chômage. Le chômeur fin de droits sans ressources a sans doute moins de possibilités de se laver lorsqu'il ne peut plus payer ses factures, voire qu'il se retrouve SDF. Ne parlons pas de se faire soigner, lorsqu'on n'a plus de mutuelle.

    La paupérisation aussi liée à des catégories de population non intégrées vivant en communautés a peut-être aussi une incidence sur le développement de ces parasites, puisque les conditions de promiscuité et d'insalubrité les frappent particulièrement.

    Évidemment, l'étude des causes réelles ne sera sans doute pas publiée, dès lors que cela révèlerait des évolutions sociologiques sur lesquelles nos "gouvernements" soucieux de conserver l'image de bons gestionnaires du "bien public" (on élit ces crapules pour ça!) seraient bien embarrassés.
    La France croule sous la pauvreté qui dépasse les statistiques officielles, et aussi par la présence de communautés allogènes, comme les "roms" tant stigmatisés.

    L'ami Pierrot

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  3. Merci Paul, j'imprime la recette, elle peut toujours servir.

    Edouard

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