«A chaque fois que vous vous retrouvez à penser comme la majorité des gens, faites une pause, et réfléchissez...» Mark Twain
C'était, dans la nuit brune,Sur un clocher jauni,La lune,Comme un point sur un i.Lune, quel esprit sombrePromène au bout d'un fil,Dans l'ombre,Ta face et ton profil ?Es-tu l'œil du ciel borgne ?Quel chérubin cafardNous lorgneSous ton masque blafard ?Est-ce un ver qui te rongeQuand ton disque noirciS'allongeEn croissant rétréci ?Es-tu, je t'en soupçonne,Le vieux cadran de ferQui sonneL'heure aux damnés d'enfer ?Sur ton front qui voyage,Ce soir, ont-ils comptéQuel âgeA leur éternité ?Qui t'avait éborgnéeL'autre nuit ? T'étais-tuCognéeContre un arbre pointu ?Car tu vins, pâle et morne,Coller sur mes carreauxTa corne,À travers les barreaux.Lune, en notre mémoire,De tes belles amoursL'histoireT'embellira toujours.Et toujours rajeunie,Tu seras du passantBénie,Pleine lune ou croissant.Et qu'il vente ou qu'il neige,Moi-même, chaque soir,Que fais-je,Venant ici m'asseoir ?Je viens voir à la brune,Sur le clocher jauniLa lune,Comme un point sur un i.Je viens voir à la brune,Sur le clocher jauni,La lune,Comme un point sur un i."Ballade à la lune" Alfred de MussetEdouard
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C'était, dans la nuit brune,
RépondreSupprimerSur un clocher jauni,
La lune,
Comme un point sur un i.
Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil ?
Es-tu l'œil du ciel borgne ?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafard ?
Est-ce un ver qui te ronge
Quand ton disque noirci
S'allonge
En croissant rétréci ?
Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d'enfer ?
Sur ton front qui voyage,
Ce soir, ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité ?
Qui t'avait éborgnée
L'autre nuit ? T'étais-tu
Cognée
Contre un arbre pointu ?
Car tu vins, pâle et morne,
Coller sur mes carreaux
Ta corne,
À travers les barreaux.
Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours.
Et toujours rajeunie,
Tu seras du passant
Bénie,
Pleine lune ou croissant.
Et qu'il vente ou qu'il neige,
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m'asseoir ?
Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni
La lune,
Comme un point sur un i.
Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni,
La lune,
Comme un point sur un i.
"Ballade à la lune" Alfred de Musset
Edouard