18 novembre 2012

Netanyahou et les Britanniques mettent le feu au Moyen-Orient

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, au lendemain de l’élection présidentielle américaine et à deux mois de l’élection israélienne, fait monter les enchères au Moyen-Orient en lançant une attaque contre la bande de Gaza.

Au même moment, en Jordanie, les Saoudiens et leurs alliés des Frères musulmans s’agitent pour renverser le roi Abdullah II de Jordanie, qui refuse que son pays ne devienne une base d’opérations contre la Syrie.

Netanyahou a ordonné l’assassinat par drone, le 14 novembre, d’Ahmed Jabari, le chef de la brigade Al Qassam du Hamas, son aile militaire, comme première attaque de ce qu’Israël appelle « Pilier de défense ». Jabari est le plus important responsable palestinien tué depuis quatre ans et, comme cela était prévisible, son assassinat a immédiatement provoqué une riposte massive de missiles depuis la bande de Gaza sur Israël. Ceci fournit à Israël le prétexte espéré pour lancer une « large campagne » militaire.

Les autorités israéliennes ont demandé à la population de se préparer à « un conflit dans la durée », tandis que plusieurs écoles situées à moins de 40 kilomètres de la bande de Gaza ont été fermées. Les enfants sont priés de se réfugier dans des abris anti-bombes. Les forces aériennes de l’Etat hébreu ont frappé plus de 200 cibles dans la bande de Gaza, tuant plusieurs douzaines de palestiniens.

Même la presse israélienne reconnaît que les roquettes lancées depuis Gaza ont été le travail de djihadistes, de salafistes, et autres groupes liés à Al-Qaïda, qui cherchaient eux aussi à entraîner Israël dans une guerre contre l’Égypte.

Le président égyptien Mohamed Morsi a fait rappeler son ambassadeur en Israël Yasser Ridha, et a convoqué l’ambassadeur israélien au Caire pour protester. Morsi a également demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de convoquer une réunion d’urgence et a entrepris une démarche similaire auprès de la Ligue arabe.

Tout ceci a lieu à un moment où l’Empire britannique et ses alliés à Wall Street essaient de manière désespérée de déclencher une guerre générale dans la région, et où l’Egypte s’apprêtait à participer à des pourparlers pour apaiser les tensions entre la Turquie et la Syrie.

Selon l’agence israélienne Ynet, l’ambassadrice américaine à l’ONU Susan Rice (qui avait déjà tenté d’étouffer le rôle de mouvements liés à al Qaïda dans l’attaque du 11 septembre sur le consulat américain de Benghazi), a défendu Israël avec ferveur et dénoncé le Hamas pour « ses attaques vicieuses », déclarant qu’il n’y avait aucune justification pour que le « Hamas et autres organisations terroristes attaquent Israël ».

Cette opération a permis à Netanyahou de rallier, dans un réflexe pavlovien, toute l’opposition politique du pays derrière lui, à deux mois de l’élection, ce qu’il n’avait pas réussi à faire avec sa rhétorique en faveur d’une attaque contre l’Iran.

En Jordanie, des émeutes et manifestations se multiplient depuis les 13 et 14 novembre, déclenchées par les coupes imposées par le gouvernement dans les subventions sur l’essence, l’huile de cuisson et à chauffage, qui ont fait grimper les prix de 54 %.

Ces coupes dans les subventions ont été ordonnées parce que l’Arabie saoudite a subitement annulé son aide annuelle de $2 milliards à la Jordanie, pour punir le Roi Abdallah II après son refus de laisser les troupes étrangères s’installer dans le pays pour préparer une attaque majeure sur la Syrie.

La Jordanie s’est vue obligée de faire appel au FMI pour un prêt, qui n’a pu être obtenu, selon la doctrine meurtrière habituelle de l’institution, qu’en échange de coupes dans les subsides sur les produits de première nécessité. Les Frères musulmans de Jordanie ont lancé des manifestations dans tout les pays, incluant des émeutes violentes en certains endroits, espérant renverser le roi hachémite.

Exactement comme avant la première guerre mondiale dans les Balkans, chaque acteur de la région se soumet à la règle du jeu et est obsédé par sa petite manipulation. Si certains ont une vue plus large, quasiment personne ne comprend la dynamique de guerre généralisée qui s’installe et le danger qu’un jour elle échappe à tout contrôle.

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4 commentaires:

  1. qu'est ce qu'on ferait pas pour gagner une élection.

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  2. La conclusion de cet article synthétise parfaitement la situation :

    ""Exactement comme avant la première guerre mondiale dans les Balkans, chaque acteur de la région se soumet à la règle du jeu et est obsédé par sa petite manipulation. Si certains ont une vue plus large, quasiment personne ne comprend la dynamique de guerre généralisée qui s’installe et le danger qu’un jour elle échappe à tout contrôle."

    Edouard

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  3. Aucune guerre n'est justifiée ni justifiable,mais là aussi la haine et le gout du sang triomphent!Il y a longtemps qu'on les a vu venir,attendant un prétexte pour assouvir les bas instincts collectifs;il existe aussi de courageuses personnes qui tentent de s'opposer aux massacres,là-bas meme!La loba

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  4. Et tout ça pour quoi ?
    Je pense comme toi, LaLoba. Je crois que nous sommes nombreux dans ce cas. Pourtant, ça ne change rien.
    Bisou au passage. ♥

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