Dans cette émission « La boîte de Pandore » présentée par Kaleah, Barbara Hort aborde le sujet du vampirisme psychique. Barbara Hort, Ph.D, est depuis 20 ans psychologue jungienne à Portland, dans l’Oregon. Elle a étudié les aspects vampiriques des relations avec l’éclairage des théories jungiennes des archétypes et du transfert.
Kaleah introduit le sujet en évoquant son histoire de couple, lorsqu’elle vivait en Arizona. Elle avait un petit ami qui semblait attachée à elle d’une manière très peu saine. Une femme clairvoyante voyait alors une « corde psychique » se déployer entre elle et son petit ami (voir à ce propos le DVD « Couper la corde psychique » ). Peu après, elle eut une session de guérison. Son petit ami, qui l’attendait dans une pièce adjacente, fut tout d’un coup désorienté et énervé, débarquant violemment dans la salle. Les jours d’après, elle reçut trois emails. Un d’un ex-petit ami, un de son ex-femme, et un autre de sa fille. Kaleah n’avait plus eu de nouvelles d’eux depuis au moins deux ans. Ils semblaient tous vouloir se reconnecter à elle. L’énergie psychique est une chose bien réelle et nous ne la comprenons pas, ce qui fait que nous n’arrivons pas à nous protéger.
Barbara E. Hort évoque alors l’importance des mythes traditionnels et de leurs équivalents modernes. Dans l’expression « vampirisme psychique », le terme « vampire » est métaphorique. De vrais vampires existent-ils ? Tout est possible, mais dans notre cas, il faut le voir comme une métaphore. Les métaphores et les mythes sont pour les êtres humains une manière de parler de choses trop complexes pour être énoncées concrètement.
Plus concrètement, on peut dire qu’un vampire psychique est un type d’énergie qui vit probablement en nous tous. C’est universel, on retrouve cela dans toutes les cultures. Déjà les babyloniens parlaient de monstres suceurs de sang. C’est une énergie potentielle qui est plus active chez certains que d’autres. Comme le rappelle Barbara Hort, « quand on entre dans le monde on cherche l’amour, ou sinon, le pouvoir« . Quand on se met à chercher le pouvoir, le « vampire psychique » s’active en nous. Il se réveille à chaque fois qu’on risque de manquer d’amour. On se met alors à chercher le pouvoir sur quelqu’un pour avoir l’amour de façon détournée. C’est une imitation de l’amour. On prend plus qu’on ne donne.
Quand on ne peut pas générer son propre sang, on doit se nourrir de celui de quelqu’un d’autre. Cela se produit quand quelque chose s’est cassé, brisé, ou déconnecté en nous, et qu’on ne parvient plus à avoir suffisamment d’énergie pour désirer vivre. Ainsi, sous certaines circonstances, ou avec certaines personnes, on utilise plutôt le pouvoir que l’amour. C’est une appropriation du pouvoir et de l’amour des autres, qui s’en voient dépossédés. Mais de la sorte, nous ne sommes pas réellement « nourris », nous remplissons juste momentanément un creux qui devra être de nouveau rempli. D’où le fonctionnement par compulsion, par addiction. Cette nourriture psychique est un « plat » spécial qui n’est pas réellement une nourriture destinée à nourrir un être.
Dans les légendes, les vampires sont censés vivre pour toujours. Cela suppose qu’ils soient surhumains, et on en vient alors au sujet du narcissisme, en termes cliniques. C’est lorsque une personne n’a jamais été aimée pour ce qu’elle est réellement, dans son entièreté, et qu’elle a besoin d’être « différente », « spéciale » ou de réaliser un objectif inapproprié pour exister.
Il peut y avoir des vampires qui séduisent les autres avec leur pouvoir, leur argent, leur influence… et qui se voient entourées de personnes qui lui donne volontairement leur sang. C’est un vampirisme plutôt masculin, ce qui n’empêche pas certaines femmes d’être de tels vampires. Chez les femmes, on trouve plutôt un vampirisme où la vulnérabilité est employée. Une fois prisonnier de cette mise en scène, on ne peut plus en sortir. C’est le « pouvoir » de la faiblesse – certains hommes aussi utilisent cette technique. La force vitale est dérobée sous ce masque de force ou de faiblesse.
C’est un jeu inconscient – c’est pourquoi dans les légendes, les vampires sortent la nuit. Le vampirisme est un type d’énergie qui s’active dans l’inconscient et qui peu à peu s’infiltre dans toute la personnalité jusqu’à se trouver derrière chaque action. C’est alors que des relations déséquilibrées et malsaines se mettent en place. Les vampires offrent quelque chose en échange de la force de vie, mais ce qu’ils offrent est vide ou mort : l’échange n’est pas égal. On assiste alors à l’épuisement spirituel de la personne qui a accepté le cadeau empoisonné. Tout cela se produit inconsciemment. On n’est pas conscient de l’énergie vampirique en nous-mêmes.
Barbara Hort, à propos de la situation de l’âme, explique qu’il y a trois mondes. Le monde matériel (des instincts, etc), le monde spirituel (des idées, de l’énergie, etc), et l’endroit où ces deux mondes se rejoignent : c’est là que se trouve l’âme. C’est l’esprit dans la matière. Le vampirisme intervient à chaque fois qu’il y a un déséquilibre, par exemple quand quelqu’un est trop porté vers la matière (accumulation insensée d’objets, etc), ou trop porté vers l’esprit (déconnexion d’avec le corps…).
Comment savoir que l’on est vampirique, ou qu’on subit du vampirisme ? Il y a des signes, comme à chaque fois que l’on se sent moins bien, ou que l’on sent un malaise, notamment au plexus solaire. Être ridiculisé, méprisé, etc, font partie de ces techniques vampiriques pour créer un sentiment de mal-être. (Note : certains auteurs évoquent quatre types de vampirisme, deux « autoritaires » et deux « névrotiques » : intimidateur, interrogateur, indifférent et plaintif. Dans tous les cas, c’est une recherche d’attention et d’amour de façon détournée). Les comportements d’addiction (besoin de toujours plus d’argent, nourriture, alcool, etc) sont des signes d’un désir vampirique destiné à remplir un vide qui ne peut jamais être comblé. (Note : Voir la vidéo très intéressante du Dr. Gabor Maté : Le pouvoir de l’addiction et l’addiction au pouvoir. Il explique que les comportements addictifs servent à retrouver un sentiment de bien-être fusionnel propre à la petite enfance).
C’est pourquoi Barbara Hort a appelé son livre « Les faims malsaines ». On cherche à se nourrir de quelque chose… n’importe quoi, comme un bonbon… pour calmer ce manque profond de nature émotionnel et spirituel. Comment savoir si l’on est soi-même vampirique ? De la même façon : si l’on se retrouve à « manger » des choses qui en réalité ne nous nourrissent pas… Si l’on fait les choses à l’excès, par devoir automatique, en raison de cet inconfort…
Quand on peut déceler des éléments de vampirisme en soi, c’est le signe qu’on peut s’en détacher, ce qui va de pair avec l’élévation de la conscience. Mais la plupart du temps, ce n’est pas le cas. Dans les mythes, les vampires n’ont pas d’ombres. En thérapie, c’est cette ombre que l’on veut reconnaître pour guérir. Cette ombre n’est pas forcément mauvaise, elle est constituée au départ de bons instincts qui se sont détournés. Il y a des façons productives d’utiliser l’énergie de l’ombre, une fois qu’elle est amenée à la lumière.
Pourquoi, traditionnellement, quand on se fait mordre dans un vampire, on devient soi-même un vampire ? Kaleah explique d’ailleurs que certains de ses patients se demandent, « comment savoir si je ne suis moi-même pas la personne narcissique dans la relation ? » Le vampirisme est transmissible. Lorsqu’une personne se retrouve avec si peu d’énergie, elle est tellement impuissante qu’elle doit se nourrir de quelqu’un d’autre à son tour. C’est la métaphore de la morsure, qui n’est pas sans rappeler celle de la décapitation, c’est-à-dire le fait d’être coupé de son corps, de ne pas habiter avec sa conscience la mémoire de son corps.
Maintenant, il y a un temps pour analyser une relation de vampirisme, et un temps pour agir. C’est à ce moment-là que l’on doit se demander ce qui nous fait avancer, ce qui nous « nourrit » réellement. C’est pourquoi dans la légende, on tue un vampire en lui enfonçant un épieu en bois vert dans le coeur. Cette métaphore indique que l’on doit aller au coeur des choses, et se demander : que veut-on faire de sa vie ? que prévoit-on de faire avec soi-même ? A notre époque, nous avons perdu les connaissances que nous apportaient les mythes, car nous n’avons plus l’habitude de tisser des ponts entre la dimension de l’imaginaire et le monde concret. Autrement, nous verrions que ces mythes expliquent quoi faire lors d’un cas de vampirisme psychique.
Que faire quand on s’aperçoit que l’on est embourbé dans une relation vampirique ? Ce serait une mauvaise idée de confronter directement un vampire. Les vampires n’aiment pas les affrontements directs, ils ne peuvent pas et ne veulent pas porter à la lumière leur énergie vampirique. Ils ont besoin de soutenir l’illusion et de conserver la source de nourriture – la ou les personnes dans lesquelles ils puisent leur substance vitale. L’énergie vampirique est une énergie primitive. Affronter un vampire serait comme de retirer la proie d’un animal affamé, il montrerait ses crocs. Cela ne fonctionnerait pas avec un vampire.
Du point de vue de Barbara Hort, quand quelqu’un a une relation avec une personne vampirique, il cherche une relation de pouvoir. Il se met alors lui-même à opérer sur le mode du pouvoir. Il faut donc commencer par se changer soi-même avant de changer les autres. Trouver sa propre source d’énergie saine, indépendamment de la relation, permet de rompre la relation malsaine de pouvoir. Barbara Hort cite alors un film avec Tina Turner qui illustre cette danse de la codépendance : quand on joue un jeu, on se fait prendre au jeu. Quand on se pense impuissant, quand on cherche à être « sauvé », etc, on entre dans une relation de pouvoir. Pour en sortir, il est nécessaire de puiser dans les ressources de son corps, de son âme, et de son esprit. Cela permet d’être neutre et clair, de dire par exemple : « Voici la façon dont tu fonctionnes mais je ne vais plus fonctionner comme cela. »
Des activités comme l’art, le sport, la méditation ou un apprentissage quel qu’il soit, permettent de réellement nourrir l’âme avec une vraie nourriture. Cela n’a pas besoin d’être quelque chose d’exotique ou de spirituel, mais cela doit rallumer la flamme intérieure afin de se régénérer, se recentrer. C’est seulement en vivant dans son centre que l’on peut dire : « Je suis comme cela, et toi, tu es comme cela. »
Est-ce qu’un vampire peut changer, peut se transformer par un travail accompli par le partenaire ? C’est peu probable. Le pourcentage de rémission est faible. Il tentera plutôt de continuer comme avant, en reprenant l’humiliation, les plaidoiries… En général donc, le fait qu’un partenaire se recentre et s’enracine ne transforme pas la personne vampirique, mais cela dépend beaucoup du taux de « contamination ». L’énergie vampirique est en effet comme une infection qui se répand dans un être, jusqu’à le contrôler tout à fait. L’infection peut se limiter, par exemple, à un doigt, où être plus sévère et s’être diffusée dans tout le corps. Quand une personne vampirique a un trouble du caractère, des comportements limites, et quand elle ne prend pas l’amour comme ligne de conduite, alors, peut-être n’a-t-elle jamais reçu d’amour autrefois, et ne sait pas comment aimer. Cela va être dur pour elle de changer…
Il y a un phénomène intéressant chez les personnes qui se recentrent, qui retrouvent leur pouvoir et recommencent à mener une vie propre. Quand elles se rendent compte de la nature vampirique de leur relation, quand elle voient leur partenaire chercher une nouvelle source de nourriture, elles sont dévastées. A cause de l’attachement. Le partenaire représentait l’amour et il n’est pas toujours facile de distinguer un amour réel et nourrissant d’un amour addictif. La personne amoureuse croyait qu’elle recevait un amour réel alors que ce n’était pas le cas. Ce qu’elle recevait était factice mais quelque chose s’était activé intérieurement (amour projectif), qui lui faisait penser que c’était le prince charmant, etc. Etait-il là, pour de vrai ? Non, c’était juste dans la tête.
Il y avait un film des années 60, The Music Man, qui montrait bien ce phénomène. Dans ce film, un charlatan arrivait dans une ville en disant être à la tête d’un groupe de musique. Il mettait de l’ambiance dans toute la ville, qui était très fière d’avoir ses musiciens. Mais il s’agissait une escroquerie. A la fin du film, la police le capture, et on montre aux autres qui il était réellement. Peu avant, une femme était tombée amoureuse de lui. Même s’il a été démasqué, l’amour qu’elle a ressenti pour lui et l’effet qu’il a produit sur tout le monde était réel. La femme n’est pas déçue car il lui a apporté de la magie. La difficulté est de faire face à la vérité après avoir été trahi.
Un jungien dirait que toute image ou histoire qui a un pouvoir sur une culture, et qui le conserve au travers des âges, est archétypale. Elle correspond à des énergies communes chez les hommes. D’où la signification pour nous de certaines histoires qui ont un tel pouvoir. C’est par exemple le cas du mariage intérieur, ou réunion des contraires. C’est le mariage entre les polarités masculines et féminines du caractère, qui donne accès à la complétude. Par exemple, une femme trahie par une personne vampirique peut développer ses aspects « masculins », et un homme peut quant à lui développer ses aspects « féminins » pour être plus sensible… Parfois, ce n’est pas bien accepté par la femme vampirique qui elle, cherchait un « vrai mec », puissant et millionnaire ! Barbara Hort signale que ces aspects masculins et féminins sont plutôt à comprendre comme des aspects « proactifs » et « réceptifs ».
Le mariage intérieur enlève du coup le caractère fusionnel d’une relation. Quand on développe son libre-arbitre, il n’y a plus de relation de pouvoir. Si dans un couple, l’un est « masculin » l’autre « féminin », l’un « fort » l’autre « faible », il y a du contrôle car il y a un besoin de l’autre. Mais ce besoin disparaît avec le mariage intérieur. De même, la recherche de la perfection, source de compulsions, s’efface avec la connaissance de soi. (A ce sujet, Barbara Hort conseille le livre Addiction to Perfection de l’auteur et analyste jungienne Marion Woodman). Barbara Hort rappelle qu’une relation de pouvoir commence souvent lorsque quelqu’un promet quelque chose de transcendant, de suhumain – que ce soit au niveau du pouvoir, de la sexualité, de la spiritualité…) La promesse faite par cette personne laisse entendre qu’en la rejoignant, on transcendera notre simple mortalité, et que l’on vivra pour toujours. Ce n’est bien sûr pas la réalité, mais il est très difficile de résister à une telle promesse. L’énergie vampirique pourrait ainsi s’expliquer par un refus de la mortalité. Quand on n’est pas en paix avec son corps mortel, on entre dans quelque chose de destructif, comme une vision dilatée de soi-même. (Voir à ce sujet, Alice Miller, Le drame de l’enfant doué). Cela conduit à des cycles de grandiosité et de dépression… car il est impossible d’être plus « grand » que la vie. Il faut le sang de plusieurs êtres.
La fin de l’interview est consacrée aux ateliers de Barbara Hort, L’ADN de l’âme. Dans ces ateliers, elle utilise les mythes et les archétypes pour mettre en lumière le vampirisme psychique et rallumer la flamme intérieure. Cette flamme donne un sens à la vie, rétablit une saine estime de soi. C’est la clé du rétablissement.
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Kaleah introduit le sujet en évoquant son histoire de couple, lorsqu’elle vivait en Arizona. Elle avait un petit ami qui semblait attachée à elle d’une manière très peu saine. Une femme clairvoyante voyait alors une « corde psychique » se déployer entre elle et son petit ami (voir à ce propos le DVD « Couper la corde psychique » ). Peu après, elle eut une session de guérison. Son petit ami, qui l’attendait dans une pièce adjacente, fut tout d’un coup désorienté et énervé, débarquant violemment dans la salle. Les jours d’après, elle reçut trois emails. Un d’un ex-petit ami, un de son ex-femme, et un autre de sa fille. Kaleah n’avait plus eu de nouvelles d’eux depuis au moins deux ans. Ils semblaient tous vouloir se reconnecter à elle. L’énergie psychique est une chose bien réelle et nous ne la comprenons pas, ce qui fait que nous n’arrivons pas à nous protéger.
Barbara E. Hort évoque alors l’importance des mythes traditionnels et de leurs équivalents modernes. Dans l’expression « vampirisme psychique », le terme « vampire » est métaphorique. De vrais vampires existent-ils ? Tout est possible, mais dans notre cas, il faut le voir comme une métaphore. Les métaphores et les mythes sont pour les êtres humains une manière de parler de choses trop complexes pour être énoncées concrètement.
Plus concrètement, on peut dire qu’un vampire psychique est un type d’énergie qui vit probablement en nous tous. C’est universel, on retrouve cela dans toutes les cultures. Déjà les babyloniens parlaient de monstres suceurs de sang. C’est une énergie potentielle qui est plus active chez certains que d’autres. Comme le rappelle Barbara Hort, « quand on entre dans le monde on cherche l’amour, ou sinon, le pouvoir« . Quand on se met à chercher le pouvoir, le « vampire psychique » s’active en nous. Il se réveille à chaque fois qu’on risque de manquer d’amour. On se met alors à chercher le pouvoir sur quelqu’un pour avoir l’amour de façon détournée. C’est une imitation de l’amour. On prend plus qu’on ne donne.
Quand on ne peut pas générer son propre sang, on doit se nourrir de celui de quelqu’un d’autre. Cela se produit quand quelque chose s’est cassé, brisé, ou déconnecté en nous, et qu’on ne parvient plus à avoir suffisamment d’énergie pour désirer vivre. Ainsi, sous certaines circonstances, ou avec certaines personnes, on utilise plutôt le pouvoir que l’amour. C’est une appropriation du pouvoir et de l’amour des autres, qui s’en voient dépossédés. Mais de la sorte, nous ne sommes pas réellement « nourris », nous remplissons juste momentanément un creux qui devra être de nouveau rempli. D’où le fonctionnement par compulsion, par addiction. Cette nourriture psychique est un « plat » spécial qui n’est pas réellement une nourriture destinée à nourrir un être.
Dans les légendes, les vampires sont censés vivre pour toujours. Cela suppose qu’ils soient surhumains, et on en vient alors au sujet du narcissisme, en termes cliniques. C’est lorsque une personne n’a jamais été aimée pour ce qu’elle est réellement, dans son entièreté, et qu’elle a besoin d’être « différente », « spéciale » ou de réaliser un objectif inapproprié pour exister.
Il peut y avoir des vampires qui séduisent les autres avec leur pouvoir, leur argent, leur influence… et qui se voient entourées de personnes qui lui donne volontairement leur sang. C’est un vampirisme plutôt masculin, ce qui n’empêche pas certaines femmes d’être de tels vampires. Chez les femmes, on trouve plutôt un vampirisme où la vulnérabilité est employée. Une fois prisonnier de cette mise en scène, on ne peut plus en sortir. C’est le « pouvoir » de la faiblesse – certains hommes aussi utilisent cette technique. La force vitale est dérobée sous ce masque de force ou de faiblesse.
C’est un jeu inconscient – c’est pourquoi dans les légendes, les vampires sortent la nuit. Le vampirisme est un type d’énergie qui s’active dans l’inconscient et qui peu à peu s’infiltre dans toute la personnalité jusqu’à se trouver derrière chaque action. C’est alors que des relations déséquilibrées et malsaines se mettent en place. Les vampires offrent quelque chose en échange de la force de vie, mais ce qu’ils offrent est vide ou mort : l’échange n’est pas égal. On assiste alors à l’épuisement spirituel de la personne qui a accepté le cadeau empoisonné. Tout cela se produit inconsciemment. On n’est pas conscient de l’énergie vampirique en nous-mêmes.
Barbara Hort, à propos de la situation de l’âme, explique qu’il y a trois mondes. Le monde matériel (des instincts, etc), le monde spirituel (des idées, de l’énergie, etc), et l’endroit où ces deux mondes se rejoignent : c’est là que se trouve l’âme. C’est l’esprit dans la matière. Le vampirisme intervient à chaque fois qu’il y a un déséquilibre, par exemple quand quelqu’un est trop porté vers la matière (accumulation insensée d’objets, etc), ou trop porté vers l’esprit (déconnexion d’avec le corps…).
Comment savoir que l’on est vampirique, ou qu’on subit du vampirisme ? Il y a des signes, comme à chaque fois que l’on se sent moins bien, ou que l’on sent un malaise, notamment au plexus solaire. Être ridiculisé, méprisé, etc, font partie de ces techniques vampiriques pour créer un sentiment de mal-être. (Note : certains auteurs évoquent quatre types de vampirisme, deux « autoritaires » et deux « névrotiques » : intimidateur, interrogateur, indifférent et plaintif. Dans tous les cas, c’est une recherche d’attention et d’amour de façon détournée). Les comportements d’addiction (besoin de toujours plus d’argent, nourriture, alcool, etc) sont des signes d’un désir vampirique destiné à remplir un vide qui ne peut jamais être comblé. (Note : Voir la vidéo très intéressante du Dr. Gabor Maté : Le pouvoir de l’addiction et l’addiction au pouvoir. Il explique que les comportements addictifs servent à retrouver un sentiment de bien-être fusionnel propre à la petite enfance).
C’est pourquoi Barbara Hort a appelé son livre « Les faims malsaines ». On cherche à se nourrir de quelque chose… n’importe quoi, comme un bonbon… pour calmer ce manque profond de nature émotionnel et spirituel. Comment savoir si l’on est soi-même vampirique ? De la même façon : si l’on se retrouve à « manger » des choses qui en réalité ne nous nourrissent pas… Si l’on fait les choses à l’excès, par devoir automatique, en raison de cet inconfort…
Quand on peut déceler des éléments de vampirisme en soi, c’est le signe qu’on peut s’en détacher, ce qui va de pair avec l’élévation de la conscience. Mais la plupart du temps, ce n’est pas le cas. Dans les mythes, les vampires n’ont pas d’ombres. En thérapie, c’est cette ombre que l’on veut reconnaître pour guérir. Cette ombre n’est pas forcément mauvaise, elle est constituée au départ de bons instincts qui se sont détournés. Il y a des façons productives d’utiliser l’énergie de l’ombre, une fois qu’elle est amenée à la lumière.
Pourquoi, traditionnellement, quand on se fait mordre dans un vampire, on devient soi-même un vampire ? Kaleah explique d’ailleurs que certains de ses patients se demandent, « comment savoir si je ne suis moi-même pas la personne narcissique dans la relation ? » Le vampirisme est transmissible. Lorsqu’une personne se retrouve avec si peu d’énergie, elle est tellement impuissante qu’elle doit se nourrir de quelqu’un d’autre à son tour. C’est la métaphore de la morsure, qui n’est pas sans rappeler celle de la décapitation, c’est-à-dire le fait d’être coupé de son corps, de ne pas habiter avec sa conscience la mémoire de son corps.
Maintenant, il y a un temps pour analyser une relation de vampirisme, et un temps pour agir. C’est à ce moment-là que l’on doit se demander ce qui nous fait avancer, ce qui nous « nourrit » réellement. C’est pourquoi dans la légende, on tue un vampire en lui enfonçant un épieu en bois vert dans le coeur. Cette métaphore indique que l’on doit aller au coeur des choses, et se demander : que veut-on faire de sa vie ? que prévoit-on de faire avec soi-même ? A notre époque, nous avons perdu les connaissances que nous apportaient les mythes, car nous n’avons plus l’habitude de tisser des ponts entre la dimension de l’imaginaire et le monde concret. Autrement, nous verrions que ces mythes expliquent quoi faire lors d’un cas de vampirisme psychique.
Que faire quand on s’aperçoit que l’on est embourbé dans une relation vampirique ? Ce serait une mauvaise idée de confronter directement un vampire. Les vampires n’aiment pas les affrontements directs, ils ne peuvent pas et ne veulent pas porter à la lumière leur énergie vampirique. Ils ont besoin de soutenir l’illusion et de conserver la source de nourriture – la ou les personnes dans lesquelles ils puisent leur substance vitale. L’énergie vampirique est une énergie primitive. Affronter un vampire serait comme de retirer la proie d’un animal affamé, il montrerait ses crocs. Cela ne fonctionnerait pas avec un vampire.
Du point de vue de Barbara Hort, quand quelqu’un a une relation avec une personne vampirique, il cherche une relation de pouvoir. Il se met alors lui-même à opérer sur le mode du pouvoir. Il faut donc commencer par se changer soi-même avant de changer les autres. Trouver sa propre source d’énergie saine, indépendamment de la relation, permet de rompre la relation malsaine de pouvoir. Barbara Hort cite alors un film avec Tina Turner qui illustre cette danse de la codépendance : quand on joue un jeu, on se fait prendre au jeu. Quand on se pense impuissant, quand on cherche à être « sauvé », etc, on entre dans une relation de pouvoir. Pour en sortir, il est nécessaire de puiser dans les ressources de son corps, de son âme, et de son esprit. Cela permet d’être neutre et clair, de dire par exemple : « Voici la façon dont tu fonctionnes mais je ne vais plus fonctionner comme cela. »
Des activités comme l’art, le sport, la méditation ou un apprentissage quel qu’il soit, permettent de réellement nourrir l’âme avec une vraie nourriture. Cela n’a pas besoin d’être quelque chose d’exotique ou de spirituel, mais cela doit rallumer la flamme intérieure afin de se régénérer, se recentrer. C’est seulement en vivant dans son centre que l’on peut dire : « Je suis comme cela, et toi, tu es comme cela. »
Est-ce qu’un vampire peut changer, peut se transformer par un travail accompli par le partenaire ? C’est peu probable. Le pourcentage de rémission est faible. Il tentera plutôt de continuer comme avant, en reprenant l’humiliation, les plaidoiries… En général donc, le fait qu’un partenaire se recentre et s’enracine ne transforme pas la personne vampirique, mais cela dépend beaucoup du taux de « contamination ». L’énergie vampirique est en effet comme une infection qui se répand dans un être, jusqu’à le contrôler tout à fait. L’infection peut se limiter, par exemple, à un doigt, où être plus sévère et s’être diffusée dans tout le corps. Quand une personne vampirique a un trouble du caractère, des comportements limites, et quand elle ne prend pas l’amour comme ligne de conduite, alors, peut-être n’a-t-elle jamais reçu d’amour autrefois, et ne sait pas comment aimer. Cela va être dur pour elle de changer…
Il y a un phénomène intéressant chez les personnes qui se recentrent, qui retrouvent leur pouvoir et recommencent à mener une vie propre. Quand elles se rendent compte de la nature vampirique de leur relation, quand elle voient leur partenaire chercher une nouvelle source de nourriture, elles sont dévastées. A cause de l’attachement. Le partenaire représentait l’amour et il n’est pas toujours facile de distinguer un amour réel et nourrissant d’un amour addictif. La personne amoureuse croyait qu’elle recevait un amour réel alors que ce n’était pas le cas. Ce qu’elle recevait était factice mais quelque chose s’était activé intérieurement (amour projectif), qui lui faisait penser que c’était le prince charmant, etc. Etait-il là, pour de vrai ? Non, c’était juste dans la tête.
Il y avait un film des années 60, The Music Man, qui montrait bien ce phénomène. Dans ce film, un charlatan arrivait dans une ville en disant être à la tête d’un groupe de musique. Il mettait de l’ambiance dans toute la ville, qui était très fière d’avoir ses musiciens. Mais il s’agissait une escroquerie. A la fin du film, la police le capture, et on montre aux autres qui il était réellement. Peu avant, une femme était tombée amoureuse de lui. Même s’il a été démasqué, l’amour qu’elle a ressenti pour lui et l’effet qu’il a produit sur tout le monde était réel. La femme n’est pas déçue car il lui a apporté de la magie. La difficulté est de faire face à la vérité après avoir été trahi.
Un jungien dirait que toute image ou histoire qui a un pouvoir sur une culture, et qui le conserve au travers des âges, est archétypale. Elle correspond à des énergies communes chez les hommes. D’où la signification pour nous de certaines histoires qui ont un tel pouvoir. C’est par exemple le cas du mariage intérieur, ou réunion des contraires. C’est le mariage entre les polarités masculines et féminines du caractère, qui donne accès à la complétude. Par exemple, une femme trahie par une personne vampirique peut développer ses aspects « masculins », et un homme peut quant à lui développer ses aspects « féminins » pour être plus sensible… Parfois, ce n’est pas bien accepté par la femme vampirique qui elle, cherchait un « vrai mec », puissant et millionnaire ! Barbara Hort signale que ces aspects masculins et féminins sont plutôt à comprendre comme des aspects « proactifs » et « réceptifs ».
Le mariage intérieur enlève du coup le caractère fusionnel d’une relation. Quand on développe son libre-arbitre, il n’y a plus de relation de pouvoir. Si dans un couple, l’un est « masculin » l’autre « féminin », l’un « fort » l’autre « faible », il y a du contrôle car il y a un besoin de l’autre. Mais ce besoin disparaît avec le mariage intérieur. De même, la recherche de la perfection, source de compulsions, s’efface avec la connaissance de soi. (A ce sujet, Barbara Hort conseille le livre Addiction to Perfection de l’auteur et analyste jungienne Marion Woodman). Barbara Hort rappelle qu’une relation de pouvoir commence souvent lorsque quelqu’un promet quelque chose de transcendant, de suhumain – que ce soit au niveau du pouvoir, de la sexualité, de la spiritualité…) La promesse faite par cette personne laisse entendre qu’en la rejoignant, on transcendera notre simple mortalité, et que l’on vivra pour toujours. Ce n’est bien sûr pas la réalité, mais il est très difficile de résister à une telle promesse. L’énergie vampirique pourrait ainsi s’expliquer par un refus de la mortalité. Quand on n’est pas en paix avec son corps mortel, on entre dans quelque chose de destructif, comme une vision dilatée de soi-même. (Voir à ce sujet, Alice Miller, Le drame de l’enfant doué). Cela conduit à des cycles de grandiosité et de dépression… car il est impossible d’être plus « grand » que la vie. Il faut le sang de plusieurs êtres.
La fin de l’interview est consacrée aux ateliers de Barbara Hort, L’ADN de l’âme. Dans ces ateliers, elle utilise les mythes et les archétypes pour mettre en lumière le vampirisme psychique et rallumer la flamme intérieure. Cette flamme donne un sens à la vie, rétablit une saine estime de soi. C’est la clé du rétablissement.
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Eh bien voilà ! J'ai appris pourquoi j'ai envie de me gaver de chocolat... et pour quelle raison je suis accro au tabac.
RépondreSupprimerJ'ai encore bien du travail à faire pour corriger la donne. ^^
je suis un vampire. Ah ! pas vous ?
RépondreSupprimerune dépendante affective qui a besoin de l'approbation de l'autre, une éternelle insatisfaite qui a besoin que quelqu'un d'autre affirme ce que je pense en secret pour que je me sente rassurée, je vous pique votre énergie quand je sens que vous perdez confiance, je me nourris de votre essence quand je me sens mal et tout ça sans le moindre remord ni scrupule ! et pendant ce temps, la Vie danse au rythme des tambour éternels sans ce préoccuper de ce que je vis car elle n'attend rien de moi ni de personne, elle va et personne ne l'arrête...
Bordel c'est quoi ce monde de zombies-morts-vivant-pires dans le quel on en arrive encore à ce complaire ????
B.