24 octobre 2012

L’origine du génocide des nations natives d’Amérique…


“Ma propre histoire personnelle ne peut pas être racontée, même dans sa forme actuelle abrégée, sans faire un retour en arrière longtemps avant ma naissance en 1944, en remontant à 1890 et 1876 et 1868 et 1851 et oui, jusqu’à toutes ces dates calamiteuses que furent les relations entre les hommes rouges et les hommes blancs, jusqu’à ce grave jour sombre, le plus sombre de toute l’histoire de l’humanité: le 12 Octobre 1492, le jour où notre grand malheur commença.”

“Voilà ce que l’American Indian Movement (AIM) fut et est toujours, ce n’est pas un complot subversif, pas une foule radicale, mais un collectif de leaders qui travaillent à l’unisson, utilisant des moyens matériels pour achever un but politique et spirituel: la survie de nos peuples… Il n’y a pas de suiveurs à l’AIM. Nous sommes tous des leaders. Nous sommes, chacun d’entre nous, une armée d’une personne, œuvrant pour la survie d’un peuple et d’une Terre, notre mère. Ce n’est pas réthorique. C’est une implication profonde. C’est ce que nous sommes.”

~ Leonard Peltier (activiste de l’AIM et prisonnier politique aux Etats-Unis depuis 36 ans, matricule # 89637-132. “Prison Writings, my Life is my Sun Dance”, 1999)

* * *

Pour comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui, il faut comprendre ce qu’il s’est passé dans l’histoire. En cela, les livres d’histoire d’école et classiques ne sont que des aides à la compréhension chronologique de l’histoire, pas à sa compréhension socio-politique, puisque l’histoire officielle est cela: officielle. Elle est l’histoire que l’oligarchie veut que nous nous rappelions, sans faire de vagues, sans faire tanguer le bateau, l’histoire représentant la ligne du parti du consensus oligarchique. Lorsqu’on gratte le vernis historique et son décorum de préservation idéologique, on découvre la face hideuse de la bête immonde. Ce texte ci-dessous, écrit en 1542, soit 50 ans après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, nous expose ce que fut la réalité historique de la conquête du nouveau monde, loin du mythe organisé et perpétré des « aventures du navigateur Colomb ». Chaque phase de l’histoire possède ses archives, la vérité est là, il suffit d’aller la chercher.

Ce texte est important pour comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui ou dans un passé pas si lointain. L’impérialisme n’est pas nouveau ; ses crimes non plus. tant que l’occident par les yeux et l’entendement de ses peuples ne verra pas ce qui se cache derrière l’histoire de salon écrite par vainqueurs et nantis, jamais rien ne pourra changer. Pour changer la société, il faut comprendre, c’est par la compréhension que l’on change d’attitude. Une fois les attitudes changées… TOUT est possible ! TOUT ! Pour cela il faut cesser d’avoir peur et apprendre à regarder la réalité, notre réalité, notre culpabilité eut égard du monde et de l’humanité, en face. Ne plus se dérober et accepter l’évidence: l’occident est une machine génocidaire, il l’était historiquement avant-hier, hier et l’est toujours aujourd’hui, il suffit de regarder l’état du monde actuel. Faisons la paix avec le monde si nous ne le pouvons avec nous-même devant tant de culpabilité. De là viendra le changement et de nulle part ailleurs: La vérité libère !

– Résistance 71 –



Bref rapport de la destruction des Indes*

par Bartolemé de Las Casas (1542)



Version espagnole: “Brevisima relacciòn de la destrucciòn de las Indias”



*par “Indes” Las Casas veut bien sûr dire l’Amérique ou le “nouveau monde”, sachant que pendant longtemps on a cru que Colomb avait découvert les Indes par la “route ouest”.



~ Traduction Résistance 71 ~



Les Indes furent découvertes en l’an mille quatre cents quatre-vingt-douze. L’année suivante, beaucoup d’Espagnols y allèrent avec l’intention de coloniser la terre. Ainsi, quarante neuf années se sont écoulées depuis que les premiers colons s’établirent sur la nouvelle terre, la première de ces terres et la plus joyeuse fut appelée Hispaniola (NdT: aujourd’hui Haïti), île qui a six cents lieues de circonférence (NdT: Une lieue espagnole du XVIème siècle correspondait à 6,687km, un pourtour de 600 lieues correspond donc à un petit plus de 4000km). Autour d’elle dans toutes les directions, se trouvent une multitude d’autres îles, certaines petites, certaines très grandes et toutes comme nous l’avons vu de nos propres yeux, étaient densément peuplées avec des populations locales appelées Indiens. Cette grande île était peut-être l’île la plus densément peuplée au monde. Il doit y avoir bien plus de deux cents lieues de terres arables sur cette île et les régions côtières ont été explorées sur plus de dix milles lieues et chaque jour encore plus de terre est explorée. Jusqu’ici, chaque lieue de terre explorée est comme une ruche d’abeilles concernant les gens qui y habitent. C’est un peu comme si Dieu avait concentré la plus grande majorité de la population mondiale sur ces terres.

Et de tout cet univers d’humanité, ces gens sont les plus innocents, les plus dénués de méchanceté et de duplicité, les plus obéissants et les plus fidèles à leurs maîtres locaux et aux Espagnols qu’ils servent. Ils sont par nature, les plus patients, les plus humbles, les plus pacifiques qui soient. Ils ne tiennent aucune rancœur, ne connaissent pas la dispute, ne sont ni excitables ni querelleurs. Ces gens sont les plus dénués de rancœur, de haine ou de désir de vengence de toutes les populations du monde. C’est parce qu’ils sont si faibles et complaisants qu’ils sont moins enclins à subir les rigueurs du travail forcé et meurent souvent de maladies. Les fils des nobles parmi nous, élevés dans les raffinements extrêmes de la vie, ne sont pas plus délicats que ces Indiens même ceux parmi eux qui ont le rang de vils travailleurs. Ils sont aussi pauvres, car non seulement ils ne possèdent pas grand chose, mais ne désirent rien posséder. Pour cette raison, ils ne sont ni arrogants, ni jaloux, ni veûles. Leurs repas sont tels, que la nourriture des saint pères dans le désert ne pourrait-être plus parcominieuse, frugale et pauvre. Quant à leur coutume vestimentaire, ils sont généralement nus avec seulement leur “pudenda” (NdT: parties génitales) couvertes d’une manière ou d’une autre et quand ils couvrent leurs épaules, c’est avec un carré d’étoffe pas plus grand que deux varas (NdT: La Vara espagnole de cette époque était de 83,5cm). Ils n’ont pas de lit et dorment sur un genre de matelas ou dans un genre de filet suspendu appelé barnacas. Ils sont très propres de leur personne, ils sont alertes et intelligents, dociles et ouverts aux doctrines, très capables de recevoir notre sainte foi catholique et de se comporter de façon pieuse. Lorsqu’ils entendent la parole divine, ils sont si avides d’en savoir plus et de recevoir les saints sacrements de l’église et de pratiquer le culte divin que véritablement, les missionnaires œuvrant ici doivent être bénis de la plus grande des patience divine afin de pouvoir tempérer tant d’ardeur et de foi. Quelques Espagnols séculiers qui sont ici depuis longtemps disent que la bonté des Indiens est indéniable et que si ces gens pouvaient être amenés à ne voir qu’un seul Dieu véritable, alors ils seraient les peuples les plus fortunés du monde.

Et pourtant, dans cette bergerie, dans cette terre de naufragés spirituels, vinrent des Espagnols qui commencèrent de suite à se comporter comme des bêtes immondes, des loups, des tigres ou des lions qu’on avait affamé pendant des semaines. Et les Espagnols ne se sont pas comportés autrement durant ces quarante dernières années, jusqu’à cette heure, car ils se comportent comme des bêtes haineuses, tuant, terrorisant, affligeant, torturant et détruisant les natifs, faisant tout cela avec les méthodes de cruauté les plus variées, dont on n’avait jamais entendu parlé ou vu auparavant et ce à un tel degré que cette île d’Hispaniola qui fut si peuplée (avec une population estimée à environ 3 millions de natifs), a maintenant une population indigène de l’ordre de deux cents personnes. (NdT: Ce qui représente par un calcul simple environ 75 000 Indiens tués de différentes manière: torture, meurtre, travaux forcés, maladies, esclavage et déportation, par année sur une seule île, Las Casas ne parle pas d’ailleurs ! ).

L’île de Cuba est presque aussi longue que la distance entre Valladolid et Rome, l’île est maintenant presque complètement dépeuplée. San Juan (Puerto Rico) et la Jamaïque sont deux des îles les plus productives et attractives, elles sont toutes deux maintenant désertées et dévastées. Dans la partie au nord de Cuba et d’Hispaniola se trouve les îles Lucayos voisines, regroupant environ une soixantaine d’îles incluant Gigantes et bien d’autres, certaines petites, d’autres plus grandes. Les meilleures d’entr’elles étaient plus fertiles que les magnifiques jardins du roi de Séville. Elles étaient les terres les plus saines du monde où vivaient plus de cinq cents mille âmes, elles sont maintenant désertées, inhabitées par la moindre créature vivante. Tous les gens ont été massacrés ou ont péri en captivité, déportés sur Hispaniola où ils ont été vendus comme esclaves. Quand les Espagnols se rendaient compte que certains avaient fuit, ils envoyaient un navire à leur recherche. Celui-ci voyagea trois années parmi les île à la recherche de ceux qui avaient fuit pour les massacrer. Un bon chrétien les aidait à s’enfuir et prenant pitié d’eux, les avait aidé à devenir de bons chrétiens. J’ai vu de mes yeux onze de ces personnes.

Plus de trente autres îles dans le voisinage de San Juan sont dépeuplées pour les mêmes raisons et la terre est inoccupée. Sur ces terres, j’ai estimé qu’il y avait environ 2100 lieues (environ 14 000km) de terres qui ont été ruinées et dépeuplées, vidées de toute personne.

Quant à l’intérieur des terres, si vaste, que cela représente au moins dix fois l’Espagne en incluant l’Aragon et le Portugal, contenant plus de terres que la distance entre Séville et Jérusalem ou plus de deux mille lieues, nous sommes sûrs que les Espagnols ont dévasté ces terres de leur attitude abominable et cruelle et ont exterminé les peuples rationnels qui y habitaient. Nous pouvons estimer très certainement que ces quarante dernières années ont vu le massacre de plus de douze millions d’hommes, de femmes et d’enfants, par l’action infernale des chrétiens. En vérité, je pense sans me tromper que le nombre des gens massacrés est plus proche de quinze millions.

Les manières les plus communes employées par les Espagnols qui s’appellent eux-mêmes des chrétiens et qui sont venus pour extirper ces pauvres nations et les effacer de la surface de la terre, sont les guerres sanglantes et cruelles. Ainsi, après avoir massacré tous ceux qui se battaient pour défendre leur vie ou pour échapper aux tortures horribles qu’ils auraient dû endurer, c’est à dire lorsqu’ils avaient massacré tous les jeunes hommes et leurs leaders (les Espagnols généralement épargnaient les femmes et les enfants, qui étaient ensuite sujets à la pire des servitudes jamais souffert par l’humain ou l’animal), ils réduisaient en esclavage les survivants. Avec ces méthodes tyranniques infernales, ils réduisaient et affaiblissaient un nombre important de ces pauvres nations indiennes.

Leur raison de tuer et de détruire un tel nombre infini d’âmes est que les chrétiens ont un but ultime, celui d’obtenir l’or et de gonfler leurs richesses en un laps de temps très court et ainsi pouvoir se hisser à des hauteurs sociales complètement disproportionnées à leur mérite véritable. Nous devons garder présent à l’esprit que leur ambition et veûlerie sans bornes, la plus grande jamais vu dans l’histoire, est la cause de leur méchanceté et de leurs crimes. De plus, ces terres sont si riches et bénies et les natifs si passifs et patients, si faciles à subjuguer, que nos Espagnols n’ont pas plus de considération pour eux que pour des bêtes.

Je dis tout ceci par la connaissance de tout ce dont j’ai été le témoin. Mais je ne derais même pas dire “que des bêtes”, tant ils ont manifesté plus de pitié pour les animaux, je devrais plutôt dire comme des excréments sur une place publique. Ainsi ils ont enlevé aux Indiens leur vie et leur âme, et des millions comme je l’ai mentionné, sont morts sans la foi et sans les bénéfices des saints sacfements. Ceci est un fait connu et prouvé admis en soi par les gouverneurs tyrans, eux-mêmes les tueurs. Jamais les Indiens de toutes les Indes n’ont commis d’actes contre les chrétiens espagnols, tandis que ces chrétiens ont d’abord commis des actes cruels et des agressions inombrables contre eux ou les nations voisines. Au début, les Indiens regardaient les Espagnols comme des anges tombés des cieux. Ce ne fut que bien après que les Espagnols ne commencèrent à utiliser la violence contre eux, les tuant, les volant, les torturant, que les Indiens se rebellèrent contre eux…

L’île d’Hispaniola fut la première île où les Espagnols arrivèrent comme je l’ai déjà dit. C’est là que ces chrériens perpétrèrent leurs premiers ravages et leurs premières oppressions contre les peuples natifs. Ce fut la première terre du nouveau monde a être détruite et dépeuplée par les chrétiens et là commencèrent-ils leur subjection des femmes et des enfants, qu’ils emmenèrent loin des Indiens pour les utiliser et en abuser, mangeant la nourriture que ceux-ci produisaient de leur sueur et de leur labeur. Les Espagnols ne se contentèrent pas de ce que les Indiens leur donnaient de leur propre bonne volonté, et en accord avec leur capacité, qui était toujours trop petite pour l’insatiabilité des énormes appétits espagnols, car un chrétien mange et consomme en un jour ce qui suffirait à nourrir trois maisons habitées par dix Indiens pour un mois. Ils commirent également des actes de violences et d’oppression qui firent réaliser aux Indiens que ces gens n’étaient pas descendus du ciel. Certains Indiens cachèrent leur nourriture tandis que d’autres cachaient leur femme et leurs enfants, tandis que d’autres s’enfuirent dans les montagnes pour échapper aux terribles interactions avec les chrétiens.

Et les chrétiens les attaquèrent avec rage et force coups, jusqu’à ce que finalement ils prirent les nobles des villages. Ensuite ils se comportèrent avec une telle honte que le plus respecté des leaders de ces îles a dû voir son épouse se faire violer par un officier chrétien.

A partir de ce moment là. Les Indiens cherchèrent des moyens pour se débarrasser des chrétiens et les rejeter de leurs terres. Ils prirent les armes, mais celles-ci étaient très faibles et de peu d’utilité offensive, encore moins défensive (c’est du reste à cause de cela que les guerres entre Indiens quand elles ont lieu, ressemblent bien plus à des jeux d’enfants). Les chrétiens sur leurs chevaux, armés de leurs épées et de leurs lances, commencèrent à massacrer les Indiens et à perpétrer des actes des plus cruels. Ils attaquèrent les villes et n’épargnèrent ni les enfants, ni les vieillards, ni les femmes enceintes, ni les femmes au lit après avoir accouché, non seulement en les frappant de leurs épées, les démembrant, les coupant en morceaux, comme s’il s’agissait de mouton dans un abattoir. Ils pariaient aussi entr’eux pour savoir qui d’un coup d’épée ou de lance, pourrait couper un homme en deux, lui couper la tête ou l’éviscérer d’un seul coup de lance.

Ils prirent les nouveaux nés du sein de leurs mères, les prenant par les pieds et les fracassant tête première sur la roche ou les saisissant par les bras et les jetant dans les rivières, s’esclaffant de rire et disant alors que les bébés s’enfonçaient dans l’eau: “Brûlez en enfer, vous les enfants du diable”. Ils passèrent d’autres enfants au fil de l’épée avec leurs mères et quiconque se trouvait à proximité. Ils construisirent des échafauds bas sur lesquels les pieds des victimes qui pendaient touchaient presque le sols, celles-ci étaient attachées par lot de treize, rappelant ainsi notre sauveur et ses douze apôtres, puis ils mettaient le feu à du bois entreposé à leurs pieds et ainsi les brûlaient vifs. A d’autres, ils enroulaient leur corps dans de la paille et y mettaient le feu. Avec d’autres qu’ils voulaient garder vivants, ils leur coupaient les mains et les attachaient autour du cou des victimes en leur disant: “vas maintenant colporter le message”, ce qui voulait dire: portes la nouvelle aux Indiens qui ont fuis dans la montagne. Les Espagnols s’occupaient généralement des leaders indiens de la manière suivante: Ils construisaient une grille métallique qu’ils suspensaient sur quatre piques fourchues. Ils y attachaient les victimes et alllumaient dessous un petit feu, ainsi petit à petit, alors que les victimes hurlaient de désespoir et de tourment, leurs âmes s’échappaient…

Après que les guerres et les massacres furent terminés, lorsqu’il ne survivaient plus que quelques jeunes garçons, quelques femmes et quelques enfants, les survivants étaient distribuées parmi les chrétiens comme esclaves. Le repartimiento ou la distribution était faite selon le rang et l’importance du chrétien auquel les esclaves étaient accordés. Certains en recevaient trente, d’autres quarante, d’autres encore cinquante et d’autres cent ou deux cents. En plus de son rang, on prenanit aussi en considération la faveur dans laquelle le tenait le tyran local appelé gouverneur. Le prétexte était que ces Indiens survivants devaient être instruits des articles de la foi chrétienne, comme si ces chrétiens qui étaient de manière évidente idiots, cruels, veûles et vicieux, pouvaient prendre soins des âmes ! Ce qu’ils firent demandait l’envoi des jeunes hommes dans les mines d’or, ce qui représente un travail épouvantable et d’envoyer les femmes dans les champs des grands ranches pour trimer la terre, travail en fait seulement faisable par des hommes dans la force de l’âge. Ils ne leur donnaient pour toute nourriture que des herbes et des légumes, des choses de peu de substance. Le lait maternel des mères se tarît et en peu de temps les jeunes enfants périrent tous. Comme les hommes et les femmes étaient séparés, il ne pouvait y avoir de relations maritales. Les hommes mouraient dans les mines et les femmes mouraient dans les ranches des mêmes causes: épuisement et faim. C’est ainsi que fut décimée cette île autrefois si densément peuplée.

* * *

Bartolomé de Las Casas (Séville, 1471– Madrid, 1566), est un prêtredominicainespagnol, célèbre pour avoir dénoncé les pratiques des colons espagnols et avoir défendu les droits des Amérindiens.

Bartolomé de las Casas est peut-être né en 1474 à Séville, mais d’autres historiens l’y font naître vers 1484 ou 1485. Il est le fils de Pedro de las Casas, modeste marchand qui appartenait semble-t-il à une lignée de juifs convertis par la contrainte après 1492, appelés marranes. À 9 ans, il voit le retour de Christophe Colomb à Séville après son premier voyage. Son père et son oncle ont participé au deuxième voyage de Colomb qui part de Cadix, le 25 septembre 1493. Bartolomé de las Casas a gardé une relation intime avec les fils de Colomb. Au retour de son père, il côtoie un esclave indigène et, en 1502, il part pour le nouveau monde avec le nouveau gouverneur. Il a alors 18 ans.

Voir la suite sur Wikipédia:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bartolomé_de_Las_Casas

Source
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8 commentaires:

  1. Commenter, serait d'une indécence !

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  2. L'homme ne change pas. Quelque soit l'époque. Loin de moi l'idée de faire des comparaisons. Mais voici le témoignage terrible d'un de mes oncles qui a découvert le massacre de toute une famille en Algérie quand il était militaire.

    “Les toutes premières victimes innocentes, au lendemain de la Toussaint sanglante, pour la plupart des femmes et des enfants, étaient retrouvées affreusement mutilées, mais ceci n’allait être que le prélude d’une extermination qui devait durer plus de sept ans. Alors que je me trouvais avec mon unité en Orannie, nous étions chargés d’assurer la protection de femmes isolées et au cours de la journée nous passions les voir afin de les rassurer. Je me souviens en particulier d’une famille de cultivateurs dont la ferme n’était qu'à une vingtaine de kilomètres de notre base, elle était composée du père, de la mère et de quatre enfants dont l’aînée, une fillette de quatorze ans et le dernier âgé seulement de quelques mois, ils avaient installé sur le toit une sirène à air comprimé qu’ils devaient déclencher en cas d’attaque… Je me souviens de cette nuit où le hurlement lugubre de la sirène semblait nous dire : « dépêchez-vous ». Je veux vous raconter ce que nous avons retrouvé à notre arrivée… La grange était en feu, dans la cour la fillette était au sol, morte et entièrement dévêtue ; après l’avoir violée ils lui avaient tranché la tête et déposé entre ses jambes nues. Mes hommes et moi étions pétrifiés, incapable de bouger, le plus jeune du groupe a vomi et a refusé d’aller plus loin. Nous nous sommes dirigés vers l’entrée de la maison et là, dans la grande pièce qui servait de séjour, j’ai découvert ce qu’on appelle l’horreur, le père était étendu près de la grande table qui occupait le centre de cette pièce, son visage, les yeux grand ouvert disaient encore sa souffrance et sa bouche entre-ouverte avait vainement tenté de prendre un peu d’air quand ils l’ont égorgé, son pantalon était rabattu sur ses chaussures. Il était émasculé et il y avait du sang partout sur le sol. Sur la grande table gisait sa femme, la jupe retroussée sur sa poitrine, une grande plaie allant du pubis jusqu’à la taille et par où s’échappaient ses viscères qui pendaient le long de la table. Un peu plus loin sur le sol, une « bouillie » sanguinolente qui de prime abord ne ressemblait à rien, était en fait les deux garçons sur qui les terroristes s’étaient acharnés probablement à coup de barre, transformant leur tête en une espèce de galette rouge dont la cervelle striait de blanc cette flaque. Enfin je dois raconter aussi comment nous avons découvert le quatrième enfant. Un bébé d’une quinzaine de mois. Comment décrire la scène tant cela est hideux ? Dans la cheminée éteinte ils s’étaient servi du tournebroche pour empaler l’enfant, le pique qui traversait son corps ressortait près du cou, sa tête pendait et ses mains touchaient les cendres du foyer. Il flottait dans la pièce une odeur fade, et je sais à présent ce que l’on appelle l’odeur de la mort ; les corps étaient encore chauds preuve que le massacre venait d’avoir lieu, les salopards ne devaient pas être bien loin. Nous avons roulé les cadavres dans nos toiles de tente afin de les ramener à notre camp, et j’ai dû personnellement retirer le pique qui empalait le bébé car les hommes qui m’accompagnaient ont refusé de toucher le petit corps meurtri et je ne voulais pas, par respect pour cet enfant dont le seul crime avait été de naître européen, que d’autres le voient." Jacques

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  3. Trop dur ! Je pleure et je ne comprends pas cette... cette chose innomable.
    Je n'ai pas pu terminer la lecture du commentaire de Jacques.

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  4. Le passé apporte parfois un éclairage cru et surtout permet de comprendre notre présent.

    Toute notre généalogie véhicule une facettes de l'Histoire, plus nos histoires...

    Il est compliqué de vouloir la Paix de tout son coeur et de tant souffrir de la douleur du monde.
    Pour tenter de concilier mes voeux d'Amour, je n'ai trouvé qu'une solution : lâcher-prise et pardon au moins pour le passé. Cela n'empêche nullement le discernement et l'action et hélas de temps en temps un sérieux coup de gueule.

    Comme je suis certain que la pensée est réellement constructive, je reste aussi positif et joyeux que possible.

    Edouard

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  5. Tous les jours j'essaye de comprendre ce monde dans lequel je suis venue vivre,et je n'y arrive pas vraiment,quelque chose m'échappe!J'essaye de faire comme Edouard,mais la souffrance sur cette terre est si terrible et comme le temps n'existe pas réellement,celle du passé est toujours perceptible!L'extermination du peuple peaux-rouges a été une grande perte pour l'humanité!voulue sans doute afin que personne ne puisse les prendre en exemple!
    Le potentiel d'horreur existe en chacun de nous,ne nous voilons pas la face;mais nous avons aussi en nous les qualités nécessaires pour brider à jamais nos bas instincts!à chacun de choisir ce qu'il veut incarner,c'est ça,le libre arbitre!
    Comment vivent ceux qui ont choisi de nourrir l'horreur?Comment peuvent-ils faire cela?qui sont-ils?Les pédophiles satanistes sont du meme accabit!Il seraient temps que l'humanité s'empare de tous ces dossiers lourds afin de les décortiquer,les juger et les digérer un jour ,plutot que d'etre dans le déni total de l'abjection ultime!C'est comme cela que nous pourrions peut-etre "guérir un peu"!La Loba

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  6. Je n'ai pas de mots pour sur ce témoignage mais une certaine révolte.

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  7. La souffrance est le carburant nécessaire au bon fonctionnement de l'univers "matériel". Tant qu'on n'a pas compris ça, on ne comprend rien aux horreurs. Le créateur de l'univers "matériel" n'est pas Dieu mais un démiurge prédateur. Voyez la nature : les animaux tuent sans pitié devant l'indifférence générale. Tout dans la nature est prédation, violence, meurtre, souffrance car c'est la "Loi" du démiurge. Réveillez-vous, Dieu n'est pas le créateur de l'univers "matériel".

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    1. Cela ne change rien, nous vivons matériellement ici !
      Que cet endroit ait été créé par un dieu ou un autre, des aliens, personne, c'est du pareil au même, il faut apprendre à naviguer, à survivre... Même prendre conscience de tout ça ne nous avance pas, une solution ?

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