En France, seul pays avec l’Argentine où la psychanalyse a un rang de doctrine indéboulonnable, la quasi-totalité des intervenants sociaux s’inspire des « théories » freudiennes. Quitte à se fourvoyer gravement comme on l’a vu avec le traitement de l’autisme. Il est urgent de lancer le débat dans les centres de formation des travailleurs sociaux et médicosociaux !
C’est de 1900 que le médecin viennois Sigmund Freud a daté son ouvrage fondateur « L’interprétation des rêves »,
pourtant publié en 1899, sans doute conscient qu’une révolution
intellectuelle était lancée. Son impact sera considérable et large, de
la médecine où elle est née aux sciences sociales et humaines qui, les
unes après les autres, allaient établir des ponts entre la théorie
freudienne et les disciplines universitaires historiques, la
psychologie, la sociologie, la pédagogie, la philosophie, la
linguistique, mais aussi la littérature, le travail social et même la
pensée politique avec des penseurs « freudo-marxistes[1] »
très en vogue en France dans la période de 1968 tel que Marcuse, Reich,
Deleuze et Guattari. Quant au parisien Jacques Lacan, il a dominé toute
l’intelligentsia parisienne durant les années 50, 60 et 70, jusqu’à
imposer à l’université de Vincennes un département de psychanalyse, lui
obtenant ainsi un statut scientifique controversé.
La formation des travailleurs sociaux, des éducateurs spécialisés et
d’une bonne partie des pédagogues, soignants et paramédicaux
spécialisés a surinvesti les apports de la psychanalyse dans la
compréhension des phénomènes humains, au point d’en constituer la doxa
de tout savoir professionnel et, plus encore, d’une certaine culture, à
la charnière entre arts, littérature, et langage des métiers de
l’humain…
En France, dans les années 1970 et 80, et même encore jusqu’au début
des années 2000, il n’était pas d’alternative possible que la grille de
lecture psychanalytique et sa triade « inconscient – désir - langage »,
avec tout ce qui en découle, notamment dans une certaine vision du
psychisme humain, aliéné à son propre libre-arbitre par un inconscient
qui nous mène... « à l’insu de notre plein gré » !
Aujourd’hui, après une telle domination sans contestation, la
psychanalyse est de plus en plus remise en question, ce qui est le moins
quand on se pose en discipline scientifique.
Le linguiste et philosophe américain Noam Chomsky, qui a connu Lacan dans les années 1970, a confié qu'il le considérait comme un « charlatan
conscient de l'être qui se jouait du milieu intellectuel parisien pour
voir jusqu'à quel point il pouvait produire de l'absurdité tout en
continuant à être pris au sérieux »[2].
Les choses se sont accélérées depuis les années 2000. En 2004, c’est
« l’amendement Acoyer » qui met le feu à la psychosphère. Les
psychanalystes font un intense lobbying pour préserver leurs privilèges
de thérapeutes sans diplômes.
Puis, après « Le livre noir de la psychanalyse –Vivre, penser et aller mieux sans Freud »,
ouvrage collectif de 830 pages publié en 2005 sous la direction de
Catherine Meyer avec le philosophe Mickel Borch-Jacobsen, qui provoqua
l’ire de la « papesse » de la psychanalyse parisienne, Elisabeth
Roudinesco, c’est Michel Onfray qui écrit en 2010, « Le crépuscule d‘une idole – L’affabulation freudienne »,
recherchant, en 612 pages, les contradictions foncières, les biais
méthodologiques, les impostures intellectuelles et les mensonges à
l’origine d’une pensée viciée dès sa fondation.
En 2011, c’est le film documentaire « Le Mur » de Sophie
Robert, très critique à l’encontre de psychiatres et de psychologues
s’inspirant de la psychanalyse, qui fait les frais d’une polémique et se
voit interdit de diffusion à la demande des freudiens.
En 2012, c’est une institution sanitaire la Haute Autorité de Santé
(HAS) qui, après des années de controverse et de combats menés par des
familles révoltées par le traitement infligé à leurs enfants autistes en
institutions de soins (hôpitaux de jour, instituts médico-éducatifs),
vient infliger un nouveau désaveu de l’approche psychanalytique de
l’autisme en déconseillant la pratique du « packing »[3], inspirée de la fumeuse théorie du « Moi-peau » de Didier Anzieu.
Tout cela concerne l’actualité générale de la pensée dans la France
d’aujourd‘hui. Il reste l’immense réserve de référence idéologique que
constitue la pensée professionnelle des psychologues cliniciens qui
interviennent dans les écoles, les services de la petite enfance, dans
les services sociaux, mais aussi celle des assistantes sociales, des
éducateurs spécialisés et moniteurs-éducateurs, intervenant auprès
d’enfants, d’adolescents et de familles en difficulté, ainsi que
d’orthophonistes et de psychomotriciens, d’enseignants également. J’ai
vu de mes yeux des établissements pour enfants handicapés où il était
annoncé comme préalable à toute réflexion collective dans le cadre de la
rédaction du projet pédagogique, qu’il n’était pas question de discuter
de la centralité de l’approche psychanalytique. J’ai vu aussi des
profils de poste requérir une analyse personnelle, j’ai entendu des
directeurs de services sociaux solliciter un formateur qui garantisse
une approche sans aucune proximité avec les approches cognitives et
comportementales -autant dire « le diable » pour ces adeptes du barbu
viennois. J’ai vu aussi des formateurs inculquer en formation des
concepts aussi vaseux que, sans doute, nocifs pour les publics qu’auront
à accompagner ces futurs professionnels.
J’ai vu des querelles de chapelle entre les approches théoriques
mobilisées qui minaient la dynamique des équipes de travailleurs
sociaux. Et, il y n’y a pas si longtemps, on enseignait encore dans les
écoles d’éducateurs les théories de Bettelheim sur l’autisme, qualifiées
aujourd’hui par le monde scientifique d’imposture…
Tout cela est encore très présent dans les équipes, même si un effet
de génération moins idéologique est perceptible ces dernières années,
et c’est tant mieux !
Je fais l’hypothèse de la controverse, voire de la polémique,
quasi-automatique sur ce site. C’est d’ailleurs la loi du genre et nul
ne s’en étonnera. Pour autant, le débat doit avoir lieu, complètement
pour remettre cette pseudoscience à sa place de croyance « non
consensuelle ».
Liens :
[1]
On remarquera le « mariage » de ces deux idéologies à prétention
scientifique du XXième siècle, dont l’une, le marxisme-léninisme, est
désormais bien écornée… Beaucoup d’intellectuels de gauche » s’acharnent
d’ailleurs à continuer ce compagnonnage intellectuel entre progressisme
et psychanalyse comme champ idéologique cohérent. Cf mon article : http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=110304
[3] Cf mon article : http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=110304
ça fait partie de la psychopathie ambiante...
RépondreSupprimerCes gens là sont des imposteurs qui empêchent les gens de guérir vu que toutes ces maladies dites mentales sont les effets d'empoisonnements par les métaux lourds, et par les modes de vie délirants soi-disant civilisés. Ya pas d'alzheimer, de troubles mentaux de bipolaires et j'en passe ou d'autistes dans les populations pas vaccinées et pas enfermées dans des villes, immeubles, écoles toute leur vie.