Reçu d'Afghanistan, ce témoignage d'un militaire français présent sur le tarmac de l'aéroport de Kaboul [...].
"Belle et sobre cérémonie tout a l'heure sur le tarmac de KAIA. Beaucoup de monde, sans forcer qui que ce soit. Des allies en tres grand nombre. Un moment de recueillement et un adieu a quatre soldats. J'espere qu'il y aura du monde a l’arrivée et a Paris sur le pont Alexandre III...
Dieu merci, l'instant solennel a réussi a masquer - sauf a nos allies attentifs a ce genre de détail - quelques aspects ridicules, typiques de notre armée, de ses moyens très moyens et de ses travers :
1/ la toute ministérielle quinzaine de minutes de retard ... Nous avons l'habitude, nos allies, moins ...
2/ l'escadrille de cameramen et photographes, virevoltant sans vraiment savoir où se poser ni pourquoi ils étaient là si ce n'est pour faire de l'image choc a tout prix ... L'un d'eux m'a dit "c'est pour la famille" ... Pas sûr que cette derniere n'aurait pas préféré un peu plus de dignité ...
3/ les tres ridicules 2 x 15 W de la sono qui tentaient - en vain - de couvrir une surface grande comme un terrain de foot, au milieu du vent et des avions qui decollaient ... Les tout aussi ridicules 2 haut-parleurs dont les trepieds non lestés ne résistaient pas aux bourrasques ...
4/ le couinement incongru du klaxon de la passerelle élévatrice qui montait les cercueils dans l'avion (personne n'avait pensé à dire à l’opérateur de penser à couper le dispositif ; c'est vrai que cela fait beaucoup à penser)...
5/ la panique dans la soute quand le chariot roulant qui transportait les 2 derniers cercueils s'est bloqué, et a fait un peu de marche arrière puis de marche avant. Le contre-jour a partiellement - et heureusement - masqué le moment ou les opérateurs y sont allés a coups de pied pour débloquer la machine ...
On me dira que je focalise beaucoup sur les détails ... Certes, mais ils sont hélas révélateurs :
- pas un détachement n'a sur place une sonorisation digne de ce nom ou personne ne sait ou en trouver une ; cela parait incongru quand on sait ce que coute une journée de campagne en Afghanistan, mais c'est pourtant vrai. On peut toujours demander un moyen simple, "on" vous expliquera toujours comment vous en passer (au mieux) ou on fera (au pire) pourrir le dossier le temps de l'oublier ...
- personne (ou si peu) n'a osé dire aux photographes et cameramen de se faire discrets ; ceux qu'ils l'ont fait se sont fait poliment envoyer sur les roses au nom de la liberté de la presse et du droit au Français de pleurer devant sa télé ... et du droit au Ministre a pouvoir dire "j'y étais" ...
- personne n'a pensé à répéter ou au moins réviser cette courte cérémonie pour chasser le détail qui tue, et il y en a eu ... Manque de temps, de moyens, voire pire ... Ce qui fait le plus mal, c'est de voir comment nos allies gèrent ce genre de cérémonie, en faisant justement tout ce que nous ne savons ou voulons pas faire. Notre côté franchouillard/débrouillard marche souvent, mais pas dans ces circonstances".
Dieu merci, l'instant solennel a réussi a masquer - sauf a nos allies attentifs a ce genre de détail - quelques aspects ridicules, typiques de notre armée, de ses moyens très moyens et de ses travers :
1/ la toute ministérielle quinzaine de minutes de retard ... Nous avons l'habitude, nos allies, moins ...
2/ l'escadrille de cameramen et photographes, virevoltant sans vraiment savoir où se poser ni pourquoi ils étaient là si ce n'est pour faire de l'image choc a tout prix ... L'un d'eux m'a dit "c'est pour la famille" ... Pas sûr que cette derniere n'aurait pas préféré un peu plus de dignité ...
3/ les tres ridicules 2 x 15 W de la sono qui tentaient - en vain - de couvrir une surface grande comme un terrain de foot, au milieu du vent et des avions qui decollaient ... Les tout aussi ridicules 2 haut-parleurs dont les trepieds non lestés ne résistaient pas aux bourrasques ...
4/ le couinement incongru du klaxon de la passerelle élévatrice qui montait les cercueils dans l'avion (personne n'avait pensé à dire à l’opérateur de penser à couper le dispositif ; c'est vrai que cela fait beaucoup à penser)...
5/ la panique dans la soute quand le chariot roulant qui transportait les 2 derniers cercueils s'est bloqué, et a fait un peu de marche arrière puis de marche avant. Le contre-jour a partiellement - et heureusement - masqué le moment ou les opérateurs y sont allés a coups de pied pour débloquer la machine ...
On me dira que je focalise beaucoup sur les détails ... Certes, mais ils sont hélas révélateurs :
- pas un détachement n'a sur place une sonorisation digne de ce nom ou personne ne sait ou en trouver une ; cela parait incongru quand on sait ce que coute une journée de campagne en Afghanistan, mais c'est pourtant vrai. On peut toujours demander un moyen simple, "on" vous expliquera toujours comment vous en passer (au mieux) ou on fera (au pire) pourrir le dossier le temps de l'oublier ...
- personne (ou si peu) n'a osé dire aux photographes et cameramen de se faire discrets ; ceux qu'ils l'ont fait se sont fait poliment envoyer sur les roses au nom de la liberté de la presse et du droit au Français de pleurer devant sa télé ... et du droit au Ministre a pouvoir dire "j'y étais" ...
- personne n'a pensé à répéter ou au moins réviser cette courte cérémonie pour chasser le détail qui tue, et il y en a eu ... Manque de temps, de moyens, voire pire ... Ce qui fait le plus mal, c'est de voir comment nos allies gèrent ce genre de cérémonie, en faisant justement tout ce que nous ne savons ou voulons pas faire. Notre côté franchouillard/débrouillard marche souvent, mais pas dans ces circonstances".
Paul : les gouvernements se suivent et se ressemblent. L'Armée est là avant tout pour défendre notre pays, pas pour envahir un pays souverain pour des raisons économiques. Beaucoup de soldats ne comprennent pas ce qu'il font là-bas. Beaucoup ont le sens de la patrie et sont près à mourir pour nous, il est insupportable de voir le traitement qu'il leur est réservé aussi bien de leur vivant qu'à de leur mort : un manque cruel de moyens, alors que nos élus roulent sur l'or ! La vie de nos enfants est bien peu de choses comparée à leurs profits. Ce ne sont pas ceux qui déclarent les guerres qui les font !
Retour au pays, donc, "les pieds devant". Morts au "champ d'honneur", "morts pour la France", "morts pour défendre la démocratie et le liberté" dans les décombres poussiéreux de l'Afghanistan.
RépondreSupprimerQui croit encore à ces fadaises ? même les "huiles" n'y croient plus, ou s'en foutent, puisqu'ils se permettent d'arriver en retard.
Allons le "Ridicule" ne tue pas. Les pauvres soldats sont morts eux, mais par les balles des Talibans.
Et dire que la CIA a créé et soutenu Al Qaeda...et que le 11 Septembre 2001 n'a strictement rien à voir avec l'Afghanistan sauf dans le délire "néo-con" Bushiste (boucherie ?) et Obamanien (la banane ?). J'oubliais : les grottes Afghanes de Tora Bora, d'où furent commandés les terroristes à l'autre bout de la planète...par un barbu nommé Tim Osman alias Ossama.
Hé oui, se battre pour l'Empire, c'est pas toujours du gâteau.
L'ami Pierrot
J'ai été militaire ...
RépondreSupprimerJe ne regrette rien, car au moins j'ai compris .
Compris qu'aucune cause aussi juste soit-elle ne mérite en holocauste la vie de jeunes gens tout juste sortis de l'enfance .
Compris que ceux qui envoient à la mort les enfants des autres au son des tambours et trompettes du soi-disant patriotisme, se gardent bien de faire de même avec les leurs .
Compris que tout cela n'est que bouffonnerie et haute trahison au service d’intérêts particuliers et mafieux .
Compris que la grandeur du pays sous entend : le bien être et la fortune de quelqu’uns au détriment de l'ensemble.
Compris que l'ennemi véritable n'est pas celui qui nous tire dessus au risque de sa propre vie , mais ces parasites qui se promènent en col blanc et jets privés et qui dinent entre eux en se partageant le monde au dessert .
J'ai compris encore beaucoup d'autres choses, mais surtout et la plus importante c'est que quoi qu'il arrive jamais mon fils ne partira la faire. Et si qui que ce soit voulait tenter de l'envoyer de force alors cette personne sera MON ennemi personnel.
Merci de ton témoignage émouvant qui me touche au coeur. Et qui clame la vérité.
SupprimerEn tant que mère, celle qui donne la vie, je n'ai jamais compris pourquoi des gens acceptaient de se battre, sans que ce soit une nécessité défensive.
Donner sa vie pour des pourris qui n'ont de souci que pour leur confort. C'est trop moche.
J'espère qu'un jour tous les pères auront la même pensée que toi. Et que leurs fils les écouteront.
Merci à l'ex militaire pour son témoignage pour le moins lucide et que l'expérience a aidé à grandir!
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