KANDAHAR, Afghanistan (Reuters) - Le gouverneur de la province afghane de Kandahar a démenti mercredi les propos du directeur des prisons qui avait affirmé que le suspect des tueries de Toulouse et Montauban avait été arrêté en 2007 en Afghanistan et s'était évadé quelques mois plus tard.
S'appuyant sur des documents pénitentiaires, Ghulam Faruq, directeur des prisons de Kandahar, avait déclaré à Reuters que Mohamed Merah avait été arrêté le 19 décembre 2007 et condamné à trois ans de prison, avant de s'enfuir à la faveur d'une opération commando menée en juin 2008 par des taliban.
Un haut responsable des services de renseignement de Kandahar avait également confirmé ces informations, mais elles ont été démenties peu après par le bureau du gouverneur de Kandahar, qui juge "sans fondement" cette version des faits, s'appuyant notamment sur des rapports judiciaires.
"Les forces de sécurité de Kandahar n'ont jamais détenu un citoyen français qui répond au nom de Mohamed Merah", a déclaré Ahmad Jawed Faisal, porte-parole du gouverneur.
L'avocat français de Merah, Christian Etelin, a déclaré que son client avait été emprisonné en France de décembre 2007 à septembre 2009 après une condamnation pour vol avec violences. Il ne pouvait donc pas, selon lui, se trouver à la prison de Kandahar pendant ce laps de temps.
Cette prison de haute sécurité située dans un faubourg du sud de Kandahar est le principal établissement pénitentiaire du sud de l'Afghanistan. Les détenus dits "politiques" y sont séparés des détenus de droit commun.
A l'époque, le gouvernement afghan avait réclamé davantage d'aide internationale, faisant état de l'arrivée de plus de 4.000 combattants étrangers venus de Tchétchénie, d'Afrique du Nord ou du Pakistan pour épauler l'insurrection des taliban.
De nombreux djihadistes étrangers ont quitté l'Afghanistan au moment de l'envoi de renforts par l'Otan, en 2009.
Selon les autorités françaises, Mohamed Merah, Français d'origine algérienne, s'est rendu au Pakistan et en Afghanistan.
Au Pakistan, un responsable des services de renseignement a déclaré que Mohamed Merah n'avait jamais été arrêté dans le pays. "Nous n'avons aucune information le concernant", a-t-il dit, en requérant l'anonymat.
Le suspect était en France sous surveillance de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) depuis longtemps pour appartenance à un mouvement salafiste sans qu'il y ait eu toutefois d'élément permettant de penser qu'il était sur le point de passer à un acte criminel, a précisé le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant.
Ahmad Nadem, Jack Kimball et Rob Taylor, Henri-Pierre André, Jean-Stéphane Brosse et Hélène Duvigneau pour le service français.
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