Je vous présente notre futur proche. Il s'agit de mademoiselle Ucroa HRP-4C, elle mesure 1,58 m. Elle est la première série de robots humanoïdes avec interface IA (Intelligence Artificielle). Elle est de nationalité "Made In Japan".
La commercialisation des premiers robots humanoïdes de grande série est prévue pour 2015.
Au-delà de la crise, une nouvelle révolution industrielle
Lorsque nous essayons de regarder un peu plus loin que les difficultés économiques actuelles, ce que nous voyons poindre, c'est l'ultime révolution industrielle, celle de la révolution de la robotique qui est la dernière étape de l'évolution humaine.
En Chine, la société Foxconn a décidé de remplacer 500 000 ouvriers pourtant "chinois pas chers" par des robots. Les coûts d'utilisation des outils robotiques baissent à un tel point qu'il est désormais plus rentable d'utiliser un robot qu'un ouvrier "low cost".
Au Japon, la société Panasonic vient de créer une usine flambant neuve de 15 hectares, produisant 40% des dalles d'écrans plats fabriqués dans le monde (pour une valeur de 2 milliards de dollars par mois) !
Cette usine entièrement automatisée fonctionne avec une quinzaine de salariés...
Cela signifie qu'un mouvement de relocalisation naturel est à prévoir dans les prochaines années, les délocalisations ne se justifiant plus par un différentiel de coût. Le prix d'exploitation d'un robot en France ou en Chine étant sensiblement identique.
La conséquence est que ce phénomène de relocalisation aura un impact sur les balances commerciales et réduira les déséquilibres financiers (ce qui est déjà une bonne nouvelle), mais n'aura aucun impact ou marginal sur l'emploi.
L'agriculture préfigure le monde industriel de demain
Nous rentrons dans une phase où nous pouvons et savons produire quasiment sans intervention humaine.
Il s'agit de la même situation que celle que nous avons vécue quand l'agriculture, qui jusque-là occupait 60% de la population active, a réussi grâce à la mécanisation à décupler les rendements et la production en n'employant plus que 2% de la population.
D'ici 5 ans, nous saurons produire encore plus, sans emploi. Nous relocaliserons... sans emploi. Nous pouvons anticiper une vague de destruction d'emplois industriels sans précédent.
Et les gens dans tout çà ?
Depuis plus de 30 ans, les tenants du progrès technologique expliquent que les formes d'emplois changent et qu'il ne s'agit que d'adapter les individus à la nouvelle économie de la connaissance. Ce faisant ils nient les évolutions que nous voyons tous. Ils nient une réalité évidente. Le chômage de masse augmente depuis le début des années 80. Et cela va s'accélérer. Non, le progrès technologique n'est plus synonyme de création d'emplois – ce qui ne doit pas être confondu avec la création de richesse.
Non, le progrès technologique et la société de la connaissance avec des postes à forte valeur ajoutée ne sont pas accessibles à tous. Nous n'avons pas tous les capacités, ni l'intérêt d'ailleurs, pour devenir un ingénieur. Non, tout le monde ne peut pas être formé et il faut le dire pour ne pas tomber dans cette hypocrisie malhonnête. Non et cent fois non, une caissière de chez Carrefour remplacée par une caisse automatique ne pourra (presque) jamais devenir astrophysicienne, même si elle bénéficie des 100 millions d'euros de budget formation supplémentaire accordé à Pôle emploi par le président Sarkozy.
Le corolaire à cette évidence que tout le monde préfère nier, c'est que fait-on? Que fait-on des faibles en math ? Que fait-on de ceux que je vois tous les jours et qui savent à peine lire et écrire malgré un bac en poche ? Que fait-on de tous ceux qui ne sont pas des génies ?
La révolution Internet continue
A ce premier élément se rajoute évidemment le fait que la révolution Internet n'a pas encore produit tous ses effets de compétitivité.
Ainsi les banques de détail maintiennent des réseaux qui coûtent extrêmement chers alors que l'ensemble des opérations (y compris celle de crédit) peuvent être automatiquement (ou presque) réalisées à distance. Voilà une "économie potentielle" de 500 000 salariés rien qu'en France.
Il en est de même avec les caisses automatiques qui commencent à être déployées dans les hypermarchés.
Imaginez un monde sans travail
Revenons à notre amie Ucroa. Imaginez un forcené armé. Les forces d'assaut utiliseront vite une Ucroa pour passer la première. Imaginez des pervenches Ucroa, 24h/24 les amendes pourront être distribuées (ce qui aura un effet bénéfique sur les finances exsangues de notre pays). Imaginez un sénior en grande dépendance. Une Ucroa programmée pour être une auxiliaire de vie attentive et corvéable à merci. Imaginez votre femme de ménage transformée en "Robotte". Le ménage effectué en permanence, les courses faites, la maison parfaitement rangée, la vaisselle lavée en temps et en heure, et le repassage qui ne serait plus une corvée. Je serais le premier acheteur de l'Ucroa femme de ménage, ne trouvant aucun épanouissement particulier dans les tâches ménagères.
Où que l'on regarde, la bataille pour l'emploi, dans son acceptation actuelle, semble définitivement perdue.
Avant que ce phénomène ne se matérialise complètement, que la robotique et l'informatique donne toute leur ampleur, nous nous enfoncerons dans un chômage structurel de plus en plus important, avec de moins en moins salariés, de moins en moins de consommateurs solvables, de plus en plus de dépenses sociales – le tout dans le cadre d'une crise systémique mondiale.
"Tuer" le travail est le sens philosophique du progrès humain
De façon plus philosophique, lorsque l'homme s'est vu chassé du jardin d'Eden (on est pas obligé d'y croire, c'est simplement pour les besoins de la démonstration), il s'est vu condamner au travail et au labeur.
De l'invention du feu à celle de la roue, du palan à la grue, de la machine à vapeur au moteur à explosion, le génie humain a toujours cherché à faciliter le travail de l'homme, à le rendre moins pénible... jusqu'à ce que notre génie humain, nous permette enfin de ne plus travailler.
Car l'aboutissement de cette créativité est bel et bien la suppression même de la notion de travail et le retour au "Paradis".
Mais avant cela, avant cette fin du travail, il y aura une nouvelle bulle, celle de la robotique, des start-up qui fabriqueront et commercialiseront ces robots, des start-up de l'intelligence artificielle qui les rendront presque "futés". Lorsque cette bulle explosera dans quelques années, il nous restera 5 à 10 ans avant que l'ensemble du monde adopte ces nouvelles technologies au quotidien.
Alors, à ce moment-là, il faudra imaginer à quoi pourra ressembler le monde d'après, le monde où le travail n'existe plus car il sera effectué par des machines tout aussi performantes que nous. Que ferons-nous ? Comment le ferons-nous, avec quels modes de répartition de la richesse et sur la base de quels critères ?
"L'âge de pierre ne s'est pas arrêté par manque de pierre".
L'ère du travail ne cessera pas à cause de la disparition de tout travail mais par sa raréfaction.
Les millions de chômeurs à travers la planète peuvent témoigner que le processus est déjà bien entamé.
Charles SANNAT
(*) Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques.
Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l'Information-(secteur banque/assurance).
Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011 et rédige régulièrement sur le site http://www.loretlargent.info/
Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.
Calme les mecs ,s'est des nichons en plastic !
RépondreSupprimerEt les gens dans tout çà ?
Oui mais un robot quand tu lui dit ,tu peut te taire ? et pas besoin de dire "s'il te plait sinon comme a ton bon plaisir" hé bhein y faire sa gueule.
voilà voilà ,une petite intervention juste comme ça !!!
et notre ami pierrot dans tout ça ,y dit quoi lui parce que j'aime bien les trucs qui l'a dit lui
Mathieu
Vous voyez ce teint plastique, presque cadavérique du robot?
RépondreSupprimerOui le voyez... Et vous l'avez déjà vu quelque part... Arielle Dombasle bien sûr!!
La France est très en avance sur ces japonais. Même Arielle est un modèle antédiluvien, largement surclassé par le récent "Carla Bruni Tedeschi", programmé pour alpaguer pire que les philosophe milliardaire, les chefs d'état véreux!!
La fin du travail!
RépondreSupprimerC'est ce que promettait la révolution industrielle à ces débuts, alors on va pas s'en plaindre car on aura enfin le temps d'avoir des activités qui nous intéresse et nous épanouisse.
Le seul petit hic, c'est ki fô de l'energie, donc du pétrole pour faire et faire fonstionner toutes ces jolies choses, et comme ce dernier va devenir de plus en plus rare et cher...Cette bulle roboticoindustrialofuturisticomachin risque de ne même pas avoir le temps de gonfler assez pour éclater.
Enfin peut-être
Et avec quel argent ?
RépondreSupprimerPas de travail, pas de gros sous ! La misère à grande échelle.
L'ami Pierrot ? il dit que ce monde de machines lui fait penser à Matrix, au fond c'est la société du contrôle total par le super-ordinateur géant, appelé "La Bête".
RépondreSupprimerLes robots seront partout, et les quelques humains utiles seront pucés (contrôlés, tracés) et aux ordres des robots et de l'ordinateur. Oui, cela existe déjà, la NSA a un ordinateur d'Intelligence Artificielle appelé "Mr Computer", moi je dis "La Bête".
Donc ces robots, c'est fait par les Corporations mondiales pour éliminer les humains libres, au nom du NOM.
Mais il reste une grosse inconnue : il faut de l'énergie, du "jus" pour alimenter les machines. C'est la faille du système. Faisons sauter tout ça !
Il a l'aire bien le film !!!
Supprimerc'est quoi le titre ?
Mathieu
Des robots vont fabriquer des robots ?... Qui seront jetés ou réparés par d'autres robots lorsqu'ils seront en panne ? Parce que ça tombe assez souvent en panne, les automates programmables !
RépondreSupprimerL'idée me serait séduisante, si on faisait faire par des robots toutes les tâches ingrates et pénibles (moi non plus, je n'aime pas spécialement faire le ménage,) et que l'on donnait à tout le monde le temps de ne travailler que quelques heures par semaine, de ne pas travailler du tout, ou de travailler comme un dingue, si cela est une raison de vivre pour certains.
Dans l'idéal, l'utilisation des robots pourrait nous permettre de mieux nous aimer, de profiter les uns des autres, du soleil, de la musique, des arts,de la nature et de toutes les belles choses de la vie, puisque nous aurions plus de temps 'à nous'.
Cependant, je pense aussi que les vues de "nos gouvernants" sont plutôt néfastes aux gens qui ne font pas partie de "l'élite" (ah ! que je n'aime pas ce mot !)
Le 'Meilleur des mondes" est-il à notre porte ? Peut-être... Mais je ne voudrais pas que ce soit celui d'A. Huxley...
Qui vivra verra. Mais de toute façon nous mourrons tous un jour ou l'autre.
Et puis, tous les projets n'aboutissent pas forcément comme le voudraient leurs concepteurs...
C'est une question de moyens...Ceux de l'oligarchie planétaire sont illimités.
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