09 novembre 2023

La diplomatie française dans le conflit israélo-arabe (1967-1970)

En revenant au pouvoir en 1958, Charles De Gaulle a maintenu pour l’essentiel l’alliance informelle avec Israël hérité de ses prédécesseurs. Néanmoins il a travaillé à mettre fin à la coopération nucléaire et à une trop grande imbrication des ministères de la Défense des deux pays. Par ailleurs, tout en ayant une grande admiration pour les réalisations israéliennes, il considère que l’État d’Israël a une tendance à l’expansion territoriale, ce qui pourrait être dangereux. Il lui a donc adressé à plusieurs reprises des conseils de « modération ».

2-La fin de la guerre d’Algérie permet la reprise progressive des relations diplomatiques avec les pays de l’Orient arabe. Le président marque qu’il s’agit là d’un retour normal dans une région du monde où la France a toujours exercé son influence, mais ne se montre pas particulièrement pressé dans ce domaine. Ce facteur, ajouté au départ de Ben Gourion du pouvoir, se traduit par un progressif éloignement entre la France et Israël. L’équipe Eshkol-Rabin cherche à un rapprochement avec les États-Unis, qui se traduit par les premières livraisons d’armes américaines à Israël, alors que la France tend à supprimer les signes ostentatoires de sa coopération militaire avec l’État hébreu.

3-Il n’en reste pas moins que jusqu’en 1967 il s’agit-là d’un domaine considéré comme secondaire par une diplomatie française qui prend ses distances par rapport à la politique américaine. De Gaulle considère que les Américains ne peuvent gagner la guerre du Vietnam et qu’il faut qu’ils quittent l’Indochine car cette guerre porte en elle le risque d’un affrontement avec l’Union soviétique et donc un danger de troisième guerre mondiale.

La crise au Moyen-Orient

4Les études récentes ont montré que les origines immédiates de la crise de mai 1967 viennent de la politique offensive israélienne menée dans la zone démilitarisée israélo-syrienne, ce que l’on appelle aujourd’hui le « syndrome syrien » des généraux israéliens. On a ensuite un enchaînement d’erreurs de calculs de la part de tous les acteurs. Le 20 décembre 1966 [1][1]MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 29., le ministre syrien des Affaires étrangères est reçu par le président qui profite pour bien marquer sa position : « Je vais vous parler sincèrement de la question d’Israël. Je vous rappelle que ce sont les Anglais, les Américains et les Russes qui ont constitué cet État. Nous n’y sommes pour rien et la France était dans une telle situation qu’elle ne pouvait jouer un rôle actif dans cette affaire. De toute façon, croyez-moi, il faut considérer Israël comme un fait acquis et conserver la paix à tout prix dans le Moyen-Orient. D’ailleurs, pensez comme les terres arabes sont étendues, combien les Arabes sont nombreux. Il vous faut la paix pour pouvoir organiser et mettre en valeur. C’est sur ce problème de la mise en valeur que nous pouvons vous apporter notre aide. »

5-Plus loin, il ajoute : « Je vous comprends mais je pense que l’objectif principal doit être le maintien de la paix ; l’existence d’Israël est, comme je vous l’ai dit, un fait acquis. Quand Israël exagère, nous lui demandons de ne pas exagérer, et nous avons la même attitude envers les pays arabes. » Or De Gaulle estime que les Israéliens exagèrent à propos du raid contre le village jordanien de Samu.

6-La crise de mai 1967 prend tout le monde par surprise. La politique gaullienne va être de tout faire pour éviter le recours aux armes, car une guerre au Moyen-Orient s’ajoutant à celle du Vietnam risquerait de déboucher sur une troisième guerre mondiale. Ce diagnostic a été sévèrement contesté par les critiques de la politique française, mais il était partagé par d’autres personnalités, comme U-Thant, secrétaire général de l’ONU.

7-De Gaulle a le sentiment de maintenir l’équilibre entre les parties parce qu’il leur tient le même discours. Objectivement sa position profite plus à l’Égypte qui a adopté une position politique offensive et un dispositif militaire défensif qu’à Israël qui face à l’action politique arabe ne dispose que du recours à l’instrument militaire.

8-Le second point est la volonté gaullienne d’avoir un recours aux conversations à quatre pour régler le problème, vieux thème chez lui, qui reprend l’idée du concert des puissances européennes d’avant 1914. Néanmoins il faut aussi voir la constatation que les acteurs proche-orientaux ne peuvent trouver seuls une solution politique à la crise et que le jeu politique régional est étroitement imbriqué avec le jeu politique mondial.

9-Au début juin, De Gaulle semble considérer que la guerre est inéluctable. C’est ce qui ressort de ses propos au roi Faysal d’Arabie saoudite [2][2]MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 30. : « La guerre sera la pire chose pour tout le monde, Arabes et Israéliens. Je pense que la négociation est la première chose à faire pour éviter la guerre et c’est ce que la France préconise. Cette position sera un jour utile, après je ne sais quel drame, aux pays arabes et en particulier à votre pays. »

10-Si l’embargo sur les armes est un avant tout un signal adressé à Israël, il faut néanmoins penser que le scénario alors le plus communément admis était l’envoi d’un navire israélien dans le golfe d’Akaba suivi de tirs égyptiens. Dans ce cas, les Arabes auraient tiré les premiers suivis de l’offensive israélienne. Néanmoins, le gouvernement israélien après avoir reçu un « feu orange clignotant » de Washington a décidé d’attaquer le 5 juin 1967.

11-Pendant la bataille, la diplomatie française tente d’obtenir une action commune des quatre Grands au Conseil de sécurité pour imposer un cessez-le-feu. La concertation la plus importante est avec l’Union soviétique.

12-Il faut un certain temps pour déterminer quelles sont les possibilités de règlement du conflit comme le montre l’entretien De Gaulle-Kossyguine du 16 juin 1967 : « Vous me dites qu’il faut punir l’agresseur et qu’Israël est l’agresseur. Il est vrai qu’il a été le premier à se servir des armes. Mais il y en a beaucoup qui disent qu’il ne pouvait pas faire autrement, qu’il était menacé, que c’est un petit pays. [...] Tout cela conduit à une situation où il serait difficile de rassembler les énergies du monde pour punir Israël. Je ne pense néanmoins pas qu’il faille laisser Israël exagérer et garder toutes ses conquêtes. Il serait à la rigueur possible, après un temps fort long et des négociations très difficiles, d’aboutir à un arrangement raisonnable au Proche-Orient, si tant est qu’une telle chose y soit jamais possible. Je veux dire par là une solution acceptée par Israël et par les Arabes, et qui soit aussi acceptable aux puissances, condition indispensable. Israël perdrait une partie de ce qu’il a pris et garderait quelque chose. Peut-être qu’à partirde là l’on pourrait aboutir à un modus vivendi diplomatique et pratique sur le terrain. Peut-être cela est-il possible. Si cela ne l’était pas, nous continuerions à nous trouver dans une situation de guerre plus ou moins caractérisé. Il est clair que si l’on ne peut pas conclure un tel arrangement, les Arabes s’efforceront de se venger et d’accumuler des forces pour mettre en question ce qui s’est passé. Les États-Unis soutiendront Israël dans cette concurrence, et dans cette concurrence armée. Il y aura donc peu à peu de très graves complications internationales, car vous et les États-Unis, vous êtes partie à l’affaire, et il apparaîtrait bientôt que vous y êtes opposé l’un à l’autre. On verra aussi que les Arabes ne sont pas grand-chose et qu’Israël est rien du tout, mais que la rivalité entre les Américains et les Russes est essentiel. »

13-Kossyguine insiste sur le fait que le retour aux lignes du 4 juin est le point essentiel de tout règlement. De fait, la déclaration du Conseil des ministres du 21 juin condamne l’ouverture des hostilités par Israël. La France ne tient pas pour acquis aucun des changements réalisés sur le terrain par l’action militaire. L’actuelle situation mondiale ne permet pas d’aboutir à un règlement pacifique. La fin de la guerre du Vietnam avec le retrait des forces étrangères changerait favorablement cette situation.

14-À la fin juin, la perspective devient plus claire. Le rôle de la France est d’éviter que le conflit devienne un affrontement entre l’Union soviétique et les États-Unis.

15-Les entretiens avec le roi Hussein du 4 juillet 1967 donnent bien la vision gaullienne : Israël a exagéré et a eu tort d’attaquer [3][3]MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 31. :

« Israël a de grands moyens, nous le savions. De bons armements, nous le savions. Ils étaient rassemblés alors que les Arabes étaient dispersés. Ils ont pu obtenir l’avantage de l’initiative et de la surprise ce qui leur a permis d’emblée d’importants succès militaires. Notre position actuelle est que ces succès militaires ne leur confèrent aucun droit en ce qui concerne les territoires occupés, et notamment en ce qui concerne la Jordanie. Telle est l’attitude que nous avons prise devant le monde. Mais la situation mondiale est telle, et aux États-Unis en particulier, que nous craignons que quelle que soit la déclaration des Nations unies et même si la résolution demandant le retrait des forces israéliennes est adoptée, Israël ne se retire pas. En outre, les États-Unis prendront des mesures pour empêcher qu’Israël ne soit forcé de se retirer. Cela, nous en sommes malheureusement certains. Et contre une telle puissance des États-Unis, il n’y a rien que nous puissions faire pour imposer à Israël le retrait de ses forces — ou alors, c’est la guerre mondiale, ce qui serait le pire pour tout le monde. »
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16-De Gaulle prévoit une guerre longue et larvée avec le risque de graves complications générales. La seule solution passe par une négociation générale qui comprendra le retrait complet des Israéliens et la reconnaissance d’Israël par les États arabes.

17-Dans ses entretiens avec le chancelier Kiesinger, le 12 juillet 1967, De Gaulle reconnaît l’existence d’un problème d’opinion publique [4][4]MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 31. : « Si l’opinion publique est représentée par les journaux et par des hommes politiques, pas tous d’ailleurs, on a constaté une jonction de sympathie pour Israël et une grande détermination d’un certain nombre de personnes politiques en faveur des États-Unis. Il existe en France, un parti pris pour l’Amérique. C’est plus commode et cela plus facile, même plus avantageux. Voilà l’apparence de l’opinion publique. La politique gouvernementale ne correspond pas à cette opinion. Mais si l’opinion publique est représentée par tous les gens, alors ce n’est pas cet avis-là qui prévaut. La masse, en France, a vu que c’était un sujet dangereux et a approuvé le fait que le gouvernement français ne se lance pas dans des menaces et dans des entreprises et a ainsi approuvé notre politique. De cela, je suis certain. »

18-En ce qui concerne le conflit, il marque l’intérêt de se placer du côté des Arabes : « Pour la suite, nous pensons que quels que soient les sentiments, il y a un intérêt politique important à ne pas laisser les Arabes seuls en face des Soviétiques. La France garde donc ses relations avec eux. Nous n’avons aucun intérêt à rendre cent millions d’Arabes enragés et à les rendre hostile à tous, et aucun avantage offert par Israël ne peut être comparé à cela. »

19-Le même jour dans la réunion des ministres européens des Affaires étrangères, Couve de Murville précise à Willy Brandt la position française : « En ce qui concerne la position de la France, la crise lui pose le double problème de ses relations avec Israël et avec les Arabes. Avec les Israéliens, la situation n’est pas facile, car ils sont particulièrement exclusifs : ou on est plus israélien qu’Israël, ou on est un ennemi d’Israël. L’objectivité est difficile. Du côté arabe, depuis la reprise des relations diplomatiques au lendemain du conflit algérien, nous avons des rapports particuliers avec les trois pays d’Afrique du Nord, et nous ne pouvons imaginer quoi que ce soit qui conduise à une rupture avec ceux-ci. De plus, il n’y a pas d’intérêt à ce que tous les pays occidentaux soient en rupture avec les pays arabes (le général Charles De Gaulle l’a dit à M. Kiesinger). Il n’était donc pas conforme à l’intérêt national, et à l’intérêt occidental que la France prit une autre position. Sans rompre avec Israël (qui ressent de l’amertume qu’on ne l’ait pas soutenu à 102 %), elle a agi de manière à garder le contact avec les Arabes. »

20-En dehors de l’évidente courtoisie des rapports diplomatiques, il n’y a pas de double langage dans la diplomatie française comme le montre les entretiens entre De Gaulle et Mahmoud Riyad, ministre des Affaires étrangères de la RAU, le 22 septembre 1967 [5][5]MAE, Afrique-Levant, 1966-1970, République arabe unie, 1843.… : « Comment voyons-nous l’avenir ? Nous croyons que cette affaire durera très longtemps. Israël ne s’en ira pas jusqu’à ce que les Arabes soient devenus tels qu’il se sente obligé de partir. Cela dépend des Arabes, de leur organisation, de leur unité, de leur raison, de leur intelligence pratique plutôt qu’imaginative. Ils ne doivent pas accepter la perte des territoires pris par les Israéliens. Mais que les Arabes laissent entrevoir aucune solution politique serait une mauvaise politique. La situation va devenir de plus en plus pénible pour tous les États, les États-Unis et la Grande-Bretagne compris. Cette situation anormale et coûteuse, peu à peu, ils voudront chercher à la résoudre. Il faut que cela soit possible du côté des Arabes et cela pourra alors être imposé à Israël. Cela reviendra pour les Arabes à reconnaître l’existence d’Israël avec des frontières garanties par une présence militaire des troupes des Nations unies et avec le retrait des Israéliens des territoires occupés. Cela aboutira à une négociation complète au sujet de tous les problèmes : réfugiés, frontières, navigation dans le détroit de Tiran et le canal de Suez, négociation longue et difficile qui aboutira à un arrangement. À mon avis, cela ne sera pas tout de suite. Cela sera possible lorsque les puissances en auront assez. »

21-On sait que la résolution 242 dans sa version française correspond largement aux principes directeurs de la diplomatie française, que l’on peut définir par la formule contemporaine de la paix contre les territoires supervisée et garantie par les grandes puissances. C’est le volet oublié de la célèbre conférence de presse du 27 novembre 1967 :

« Maintenant, il [Israël] organise, sur les territoires qu’il a pris, l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions, et il s’y manifeste contre lui une résistance qu’à son tour, il qualifie de terrorisme. Il est vrai que les deux belligérants observent, pour le moment, d’une manière plus ou moins précaire et irrégulière, le cessez-le-feu prescrit par les Nations unies, mais il est bien évident que le conflit n’est que suspendu et qu’il ne peut pas avoir de solution, sauf par la voie internationale. Mais un règlement dans cette voie, à moins que les Nations unies ne déchirent elles-mêmes leur propre charte, un règlement doit avoir pour base l’évacuation des territoires qui ont été pris par la force, la fin de toute belligérance et la reconnaissance réciproque de chacun des États en cause par tous les autres. Après quoi, par des décisions des Nations unies, en présence et sous la garantie de leurs forces, il serait probablement possible d’arrêter le tracé précis des frontières, les conditions de la vie et de la sécurité des deux côtés, le sort des réfugiés et des minorités et les modalités de la libre navigation pour tous, notamment dans le Golfe d’Akaba et dans le canal de Suez. Suivant la France, dans cette hypothèse, Jérusalem devrait recevoir un statut international.
« Pour qu’un tel règlement puisse être mis en œuvre, il faudrait qu’il y eût l’accord des grandes puissances (qui entraînerait ipso facto celui des Nations unies) et, si un tel accord voyait le jour, la France est d’avance disposée à prêter sur place son concours politique, économique et militaire, pour que cet accord soit effectivement appliqué. Mais on ne voit pas comment un accord quelconque pourrait naître, non point fictivement sur quelque formule creuse, mais effectivement pour une action commune tant que l’un des plus grands des Quatre ne se sera pas dégagé de la guerre odieuse qu’il mène ailleurs.
« Car tout se tient dans le monde d’aujourd’hui. Sans le drame du Vietnam, le conflit entre Israël et les Arabes ne serait pas devenu ce qu’il est, et si demain l’Asie du Sud-Est voyait renaître la paix, le Moyen-Orient l’aurait bientôt recouvrée à la faveur de la détente générale qui suivrait un pareil événement. »

22-Le contenu de cette déclaration publique se retrouve dans pratiquement tous les entretiens avec les représentants des États arabes que mène la diplomatie française dans cette période. Il s’agit bien d’une inlassable pédagogie de la reconnaissance d’Israël fondée sur une répétition constante.

23-En même temps, la diplomatie française utilise sa position renforcée dans le monde musulman pour intervenir, à la demande d’Israël, en faveur des Juifs locaux. Ces interventions « humanitaires » discrètes ont généralement pour but d’autoriser leur départ. C’est d’ailleurs dans cette période que se produit la dernière vague d’émigration des Juifs maghrébins en France.

À la recherche d’une concertation

24-En même temps, la diplomatie française sait qu’elle n’a pas les moyens effectifs d’influencer la situation sur le terrain, d’où le recours permanent à une concertation des grandes puissances. L’analyse française de la situation est bien marquée dans une lettre de Couve de Murville à Abba Eban, le 13 janvier 1968 [6][6]MAE, Afrique-Levant, 1966-1970, Israël, 1772. :

« Dès lors au contraire que les principales puissances réussissent à s’accorder, un résultat peut apparaître même s’il est modeste. Tel est le cas de la résolution du Conseil de sécurité du 22 novembre dernier.
« En rappelant ceci, loin de moi — et la France d’ailleurs serait la dernière à la nourrir — la pensée de contester, ou d’atténuer en quoi que ce soit le fait que les pays du Moyen-Orient, à commencer certes par Israël, mais à continuer par les États arabes, sont des pays pleinement indépendants, qui doivent le demeurer, et auxquels il ne convient pas de rien imposer de l’extérieur. Mais d’autres aussi ont leurs intérêts nationaux, sinon leurs responsabilités générales : qui peut penser que la paix pourrait être rétablie au Moyen-Orient aussi longtemps par exemple qu’une grande puissance appuierait inconditionnellement l’un des belligérants, et une seconde les autres. »

25-Comme cette correspondance est de caractère personnel et confidentiel, le ministre français des Affaires étrangères peut présenter la politique française comme finalement celle qui veille le plus aux intérêts d’Israël.

« J’y ajoute, si vous le permettez, le fait qu’en dehors du Moyen-Orient, nul pays plus que la France ne souhaite qu’une solution puisse être trouvée aux problèmes qui vous affrontent, vous et vos adversaires actuels. Nul aussi, je le crois, ne pense plus sincèrement qu’il existe des possibilités réelles si, de part et d’autre, l’intransigeance n’empêche pas tout rapprochement. L’occasion s’offre peut-être pour Israël d’aboutir à ce qui, dans le présent, dans le proche avenir, et surtout dans la durée, est en définitive l’essentiel, je veux dire la reconnaissance de son État par les pays qui sont et qui resteront nécessairement toujours ses voisins. Il semble que toute autre ambition devrait passer après celle-là, car il n’est rien qui puisse durablement être maintenu dans la contrainte. »

26-La tension dans les relations franco-israéliennes porte sur deux points essentiels, l’armement et l’occupation. En ce qui concerne le premier point, l’embargo est appliqué de façon tellement sélective qu’il est plus que probable que la France livre à Israël de juin 1967 à janvier 1969 plus d’armes que les États-Unis. C’est la question des Mirage qui est l’abcès de fixation. La France ne peut pas les fournir car il serait difficile de les faire passer en « pièces détachées ». En ce qui concerne l’occupation, on a vu que la position française marquait que loin d’assurer la sécurité d’Israël, elle entretiendrait en permanence la violence.

27-À cet éloignement correspond le rapprochement avec les États arabes. On a vu que la politique française y voit la possibilité d’offrir une solution alternative à l’Union soviétique. La concrétisation arrive avec la visite du chef d’État irakien Aref à Paris au début de février 1969. C’est à ce moment-là que sont conclus les premiers accords de coopération économique. L’Irak est ensuite suivi par l’Arabie saoudite. Cette entrée française dans une zone dominée traditionnellement par l’Union soviétique et les Anglo-Saxons est aussi la conséquence de l’annonce du retrait définitif des Britanniques des pays du Golfe pour la fin 1971. Bien évidemment, la France a aussi l’impression de récolter les dividendes de sa politique proche-orientale.

28-De plus De Gaulle, tout en reconnaissant les différences régionales, s’attache à traiter le monde arabe comme un bloc. C’est ce qui apparaît lors de ses entretiens avec l’émir Sultan, ministre saoudien de la Défense, le 19 février 1968 [7][7]MAE, Cabinet du ministre, M. Couve de Murville, 391. : « Nous souhaitons, à cette condition [le retrait israélien], que la paix revienne au Moyen-Orient, dans l’intérêt de l’humanité, mais aussi dans l’intérêt des Arabes, et en particulier des Séoudiens, car Dieu vous a donné de grands moyens matériels et humains : nous connaissons la valeur du peuple arabe et nous estimons que votre tour est venu de vous développer et de réapparaître sur la scène mondiale. Il faut vous organiser, augmenter vos ressources et vous unir. Cette région du monde a une importance sur le plan géographique et historique et elle doit constituer un ensemble uni. C’est pour cela que vous avez besoin de la paix et nous vous la souhaitons. Nous sommes tout disposés à vous aider dans cette voie, car depuis bien des siècles, la France porte un grand intérêt et ressent une profonde amitié pour les Arabes, et nous y sommes également disposés pour des raisons politiques, car l’équilibre au Moyen-Orient est nécessaire pour le bien de l’humanité. »

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29-Il ne semble pas que De Gaulle ait utilisé le terme de « politique arabe de la France ». En revanche, on trouve le terme « franco-arabe » dans un entretien du 4 avril 1968 avec le président du conseil libyen [8][8]MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 33. : « Vous savez qu’il existe à présent une politique franco-arabe bien différente de ce qu’elle fut dans le passé. Nos rapports mutuels se développent de jour en jour. [...] Quant au désir mutuel des Arabes et des Français tendant à une coopération de plus en plus étroite, il est devenu une réalité qui nous satisfait. »

30-En ce qui concerne la question du règlement politique, la diplomatie française reste profondément attentiste durant la plus grande partie de l’année 1968. Il n’y a rien à attendre de la part des Israéliens et de l’administration Johnson. Le général espère beaucoup en Richard Nixon, pour lequel il a la plus grande estime. Il espère qu’il remportera les élections présidentielles et qu’il se lancera ensuite dans une action coordonnée avec les grandes puissances pour imposer la paix au Proche-Orient dans la foulée de la paix au Vietnam.

31-De Gaulle explique ainsi l’affaire au roi Hussein, le 22 octobre 1968 [9][9]MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 36. : « Quand ils auront un nouveau président, les États-Unis seront obligés de prendre position, d’abord parce que la situation ne peut pas être maintenue indéfiniment telle qu’elle est, et ensuite parce que les Soviets vont les presser à prendre position ; et cela voudra dire soit le maintien d’Israël, soit son recul. Alors, l’opération deviendra décisive. Si, pour tranquilliser les Soviets les États-Unis acceptent de faire appliquer la résolution des Nations unies, qui consiste à faire reculer Israël, tout sera changé ; sinon, il y aura des complications internationales plus ou moins sérieuses. Mais quand les États-Unis auront un nouveau président, ce ne sont pas seulement les Soviets qui les inviteront à prendre position ; nous nous en occuperons aussi et nous leur dirons qu’il leur faut se décider. Mais jusque-là, il n’arrivera rien, sinon peut-être une attitude dispersée des Arabes, ce qui ne serait peut-être pas un avantage pour la Jordanie. C’est là mon appréciation personnelle et je n’ai pas d’autre droit que de vous l’indiquer. À vous de faire pour votre pays ce que vous estimez être le mieux. »

32-Sur le plan strictement diplomatique, la France multiplie les échanges de vue avec l’Union soviétique pour définir les cadres d’un règlement de paix. À la fin décembre 1968, l’Union soviétique soumet un plan complet de règlement comprenant des discussions intensives entre les quatre Grands ainsi que des discussions bipartites. La diplomatie française en approuve pour le moins l’esprit. Michel Debré, alors ministre des Affaires étrangères, va jusqu’à envisager d’imposer un règlement à Israël.

33-C’est dans ce contexte qu’a lieu le second embargo beaucoup plus drastique à la suite du raid israélien sur l’aéroport de Beyrouth.

34-La nouvelle administration Nixon se trouve mise ainsi au pied du mur par l’action conjointe de la France et de l’Union soviétique. Les entretiens franco-américains du 14 février 1969 sont l’occasion de préciser les positions françaises [10][10]MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 36, 37, 38.… :

« On nous accuse de vouloir, aux dépens d’Israël, gagnez les faveurs du monde arabe à des fins mercantiles. C’est une calomnie qui n’est même pas réfléchie. Oui, nous avons des intérêts dans le monde arabe, politiques, culturels, économiques, pétroliers : tout le monde le sait ; nous avons des intérêts en Afrique du Nord, dans le bassin méditerranéen ; nous avons une position spéciale au Liban, etc. ; certes, l’attitude que nous avons prise depuis le mois de mai 1967 nous a valu reconnaissance et faveurs, mais ceci nous a été donnée par surcroît, et qui à notre place, l’aurait négligé ? Mais nous aurions obtenu souvent autant, sans avoir fait ce que nous avons fait : nous connaissons le monde arabe et son instabilité, nous savons ce que durent ses enthousiasmes, nous ne fondons pas notre politique sur ces manifestations sentimentales.
« Nous voulons que le monde arabe ne verse pas dans une dangereuse amertume, qu’il ne se livre pas à la domination de l’URSS, et demain de la Chine, qu’il connaisse la réalité d’une sollicitude occidentale, qu’il y trouve le réconfort et l’appui nécessaire pour dépasser ses phobies, pour écouter la voie de la raison, pour s’engager sur le chemin de la paix, de l’indépendance, du développement. Nous aurons ainsi contribué — plusieurs le reconnaissaient avant le conflit — à ce que ce monde n’échappe pas à l’amitié de l’Occident et ne se tourne pas durablement contre lui, c’est-à-dire contre les États-Unis en particulier. »

35-Les entretiens Nixon-De Gaulle de la fin février 1969 à Paris seront un des sommets impressionnants de la rhétorique gaullienne allant prendre jusqu’à des dimensions prophétiques. À son retour, Nixon déclare accepter les discussions à deux et à quatre. C’est en recevant une dernière fois, le 2 avril 1969, le roi Hussein que De Gaulle aborde pour la première fois l’aspect palestinien du problème en lui posant la question de la possibilité d’un État palestinien indépendant, ce qu’évidemment le monarque hachémite rejette.

36-La diplomatie gaullienne de 1967 à 1969 s’inspire fondamentalement d’une perspective géopolitique définie d’abord par le risque d’une troisième guerre mondiale ou pour le moins de l’équivalent d’une seconde guerre du Vietnam en Méditerranée. Si on y retrouve la troisième voie de l’ouverture au Tiers-monde par la coopération, la perception française reste celle d’une concertation des grandes puissances s’appuyant sur l’ONU. En 1969, De Gaulle compte en fait beaucoup sur les États-Unis et le Conseil de sécurité.

Georges Pompidou

37-Georges Pompidou dans ce domaine comme dans bien d’autres sera le continuateur du général De Gaulle, mais avec son style propre. Il a d’ailleurs été associé à cette politique quand il était Premier ministre.

38-Durant les premiers mois de sa présidence, on a les fameuses conversations à deux et à quatre tandis que la tension s’aggrave sur le terrain. Il s’avère rapidement que l’essentiel se déroule plutôt dans les concertations bipartites entre Américains et Soviétiques. Les premiers apparaissant comme les avocats des Israéliens, les seconds des Arabes. Le fond du débat est l’exégèse de la résolution 242, c’est-à-dire mettre fin à ses ambiguïtés en lui donnant le caractère de programme détaillé et applicable.

39-Les entretiens Pompidou-Kissinger du 4 août 1969 marque les limites de la situation : « Il y a aussi le Moyen-Orient, qui est un nid à chagrin. Vous avez en ce moment des conversations avec les Soviétiques. Je souhaite que la concertation à quatre reprenne en septembre. Il est certes difficile de trouver une solution. Au demeurant, je ne suis pas sûr que le temps ne joue pas en faveur des Arabes : il n’y aura en tout cas pas de solution dans les prochains mois. Néanmoins, l’on pourrait à quatre faire évoluer l’attitude des Soviétiques et chercher une solution globale. »

40-Georges Pompidou est ferme sur la question de l’armement. Il est prêt à revenir à l’embargo sélectif d’avant janvier 1969, mais pas plus. Il n’est pas question de livrer les avions Mirage.

41-Dans les rapports avec les États arabes, on s’inscrit maintenant officiellement dans la continuité de la politique menée par le général De Gaulle vis-à-vis du monde arabe. La question du règlement politique est ainsi définie le 12 décembre 1969 par le président français lors de ses entretiens avec le président Charles Helou : « Notre position au Moyen-Orient est toujours la même. Aucune paix n’est possible si elle n’est pas proposée, je ne dis pas imposée, de l’extérieur aux intéressés. En outre, certains pays qui fournissent des armements à Israël peuvent exercer une pression sur Israël. Cette pression peut être efficace. Israël est incapable de fabriquer lui-même les armements dont il a besoin. C’est pourquoi dès le départ, nous avons décrété l’embargo et proposé d’étudier dans le cadre d’une concertation à quatre, un projet de règlement. »

42-Il n’en reste pas moins la difficulté de la situation : « Même si l’on parvenait à un accord, il resterait à faire accepter la solution par tous les pays intéressés. Il faut donc que cette solution tienne compte des réalités, c’est-à-dire des États, mais aussi de cette masse palestinienne encore inorganisée que vous évoquiez tout à l’heure. Il faut un règlement des frontières, mais il faut aussi un règlement du problème des réfugiés palestiniens et la réinstallation de ces réfugiés afin qu’ils soient de nouveau des travailleurs et cessent d’être des réfugiés et des errants. C’est difficile. On peut dire que les points de vue se sont récemment rapprochés et qu’il y a quelques progrès. La preuve, c’est la réaction d’Israël qui est inquiet, et craint d’être abandonné par les États-Unis. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines et le problème de la mise au point finale reste difficile. »

43-Dans ce contexte, trois affaires vont singulièrement aggraver les relations franco-israéliennes. La première est celle des vedettes de Cherbourg à la fin décembre 1969. Cette opération de commandos a bénéficié de complicité dans l’administration française, ce qui provoque la colère du président français. La seconde est celle de la vente de Mirage français à la Libye qui est justifiée de Paris par la nécessité de contrer la politique soviétique en Méditerranée. La troisième est la visite officielle aux États-Unis qui commence le 23 février 1970.

44-À l’occasion de ce voyage, il s’adresse franchement mais en privé à une délégation des Juifs américains à San Francisco, le 27 février 1970 [11][11]Éric Roussel, Georges Pompidou, Paris, J.-C. Lattès, 1994, pp.… : « Mesdames et Messieurs. Vous avez dit, en toute liberté et en toute franchise, ce que vous pensez. J’espère que je peux parler avec la même liberté et la même franchise. D’abord, je me sens obligé d’établir une distinction (qui pourra vous apparaître surprenante) entre les Juifs et l’État d’Israël. Israël, c’est vrai, est un État à prédominance juive, mais c’est un État.

45-« Les Juifs, aux Étals-Unis, sont citoyens américains. Ils ne constituent pas un État au sein des États-Unis. De même les Juifs en France sont des citoyens français et ne constituent pas un État à l’intérieur de la France. Mais Israël est un État et fait nécessairement partie de la politique entre États. Il ne peut pas compter uniquement sur une religion ou sur une identité raciale, ni même sur quelque corps idéologique d’opinion.

46-« La France en tant qu’État est obligée d’entretenir des relations avec d’autres États avec lesquels elle n’a absolument rien en commun. De même, il arrive qu’elle s’oppose à des États avec lesquels elle a beaucoup en commun, qu’ils soient catholiques, comme je le suis, ou protestants, comme beaucoup d’Américains, ou Juifs comme vous l’êtes.

47-« Les États sont des États et c’est une erreur de poser le malheur d’Israël sous un angle exclusivement juif. Le problème deviendra susceptible de solution quand Israël se considérera lui-même comme un État parmi les États et non essentiellement comme une communauté juive. Aussi longtemps qu’Israël continuera à se considérer comme une communauté religieuse, il restera une tête de pont établie dans une terre de religion différente et de la sorte vivra sous une menace constante. Quand Israël se considérera lui-même comme un État du Moyen-Orient, il sera possible d’envisager les voies et les moyens par lesquels la coexistence pourra être assurée.

48-« Bien sûr, je réalise pleinement que cela ne dépend pas seulement d’Israël. Je suis d’accord que les États arabes, de par leur hostilité, accentuent tout autant sinon plus que les autres les différends auxquels j’ai fait référence. Mais les deux parties doivent accepter la perspective de la coexistence en tant qu’État, si Israël veut être capable de jouir de sécurité et d’indépendance.

49-« En disant cela, j’espère que vous comprenez que l’attitude française à l’égard du problème juif, du problème de la persécution des Juifs, où qu’ils se trouvent, est un sujet entièrement différent de notre attitude à l’égard de l’État d’Israël.

50-« Je suis certain que ce que je dis ne sera répété nulle part ailleurs, puisque de telles indiscrétions ne pourraient que mettre en danger la cause que nous cherchons à servir. La France intervient secrètement au nom des Juifs souffrant de persécutions, que ce soit en Iran, ou en Syrie, ou dans n’importe quel autre pays. Et je crois que la France ainsi a fait beaucoup plus qu’aucun autre pays dans cette perspective. Mais c’est un sujet très différent de notre attitude concernant la paix ou la guerre entre l’État d’Israël et ses voisins.

51-« En ce qui concerne la guerre en 1967 la France (le général De Gaulle étant au pouvoir à cette époque) pensait qu’Israël avait tort d’attaquer. Bien sûr, je suis d’accord que les circonstances de l’époque et de l’atmosphère générale dans laquelle Israël fut fondé étaient très menaçantes. Mais nous étions certains que le rapport de forces était entièrement favorable à Israël. Il n’y avait aucun risque que l’Égypte attaque en premier, car le président Nasser savait parfaitement bien quel était l’état du rapport de force. Le problème de la navigation aurait pu trouver une solution comme les autres problèmes existant entre Israël et ses voisins et les quatre grandes puissances auraient pu imposer une solution à l’Égypte.

52-« Mais Israël est passé à l’attaque et continue à prévaloir.

53-« Vous avez parlé de l’embargo. Mais avec quels avions Israël a-t-il gagné et continue-t-il à asseoir sa supériorité aérienne, si ce n’est des avions français ? [...]

54-« Si un jour Israël se trouvait dans la difficulté — et j’espère sincèrement que ce ne sera jamais le cas — notre position actuelle nous donnerait une possibilité beaucoup plus grande d’être utiles à Israël.

55-« Croyez-moi, je vous prie, quand je répète que je veux sincèrement une paix forte et honorable (quand je dis honorable, j’entends bien sûr la paix qu’apporte une solution au problème des réfugiés palestiniens). Notre but est la sécurité et l’indépendance pour tous les États du Moyen-Orient.

56-« Puis-je ajouter un dernier point en réponse à un point soulevé par M. Goldberg ? Quand il a dit que l’aide aux États arabes revient à conforter la position et l’influence soviétiques au Moyen-Orient, croit-il réellement qu’il pourrait être dans l’intérêt de l’Ouest et d’Israël que l’Union soviétique fournisse la Libye et non la France ? »

57Le lendemain, il est pris, lui et sa femme, vivement à partie par une manifestation de Juifs américains à Chicago. À partir de ce moment, il n’est plus question d’une amélioration des relations avec l’État d’Israël.

58-Pour le reste de l’année, la diplomatie française agit essentiellement aux Nations unies et dans les discussions quadripartites, en maintenant ses positions habituelles : retrait des territoires contre fin de l’état de guerre et garanties internationales de sécurité. Elles sont à la fois proches de celles de l’Union soviétique, mais c’est pour priver Moscou du monopole de ce qui est considéré comme des positions « pro-arabes ». Les crises libanaises et jordaniennes sont interprétées comme des conséquences du conflit israélo-arabe et non comme des manœuvres expansionnistes de l’Union soviétique, contrairement à l’interprétation américaine et israélienne.

59-Les représentants de la diplomatie française durant cette période ne se sont pas considérés comme « pro-arabes », mais comme ayant une vraie position d’équilibre (mais non de neutralité) entre les parties. La prise de conscience des dangers géopolitiques du conflit est le premier moteur. Secondairement, ils ont vu la possibilité d’un retour de la France dans cette région du monde pour y jouer un rôle actif, en particulier pour limiter le rôle de l’Union soviétique. Ils savent que leur pays n’a pas les moyens d’imposer une paix. Leur perspective est plutôt de servir de catalyseur à une solution politique qui irait dans le sens d’une formulation allant vers les territoires contre la paix. Il en est résulté un dialogue fructueux avec les représentants arabes qui étaient très demandeurs en raison des rapports de force défavorables pour eux et un dialogue de sourds avec les Israéliens, aggravé rapidement par la violence des termes utilisés de part et d’autre. Les intéressés n’acceptaient pas le discours d’un Georges Pompidou qui tendait à vouloir sauver Israël contre lui-même voire de lui-même...

60H. L.

Notes

  • [1]
    MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 29.
  • [2]
    MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 30.
  • [3]
    MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 31.
  • [4]
    MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 31.
  • [5]
    MAE, Afrique-Levant, 1966-1970, République arabe unie, 1843. MAE, secretariat général, entretiens et messages, 32.
  • [6]
    MAE, Afrique-Levant, 1966-1970, Israël, 1772.
  • [7]
    MAE, Cabinet du ministre, M. Couve de Murville, 391.
  • [8]
    MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 33.
  • [9]
    MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 36.
  • [10]
    MAE, secrétariat général, entretiens et messages, 36, 37, 38. Les émissaires français sont MM. Lucet et Nanteuil.
  • [11]
    Éric Roussel, Georges Pompidou, Paris, J.-C. Lattès, 1994, pp. 362-364.
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/12/2011
https://doi.org/10.3917/mate.096.0002

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