Changement climatique, destruction de son habitat, pesticides et maladies… Le dépeuplement des abeilles, dont la population décline dangereusement ces dernières années, fragilise l'ensemble de la biodiversité et pourrait avoir de graves répercussions sur notre agriculture.
Pour tenter d'y remédier, le ministère américain de l'agriculture (USDA) a approuvé le tout premier vaccin destiné aux abeilles mellifères. Développé depuis une dizaine d'années par Dalan Animal Health, une société de biotechnologie implantée en Géorgie (sud-est des Etats-Unis), il vise à protéger cette espèce contre la loque américaine, une maladie qui détruit les ruches . Voici ce qu'il faut savoir sur ce sérum pour l'instant réservé aux Américains.
1. La loque puante a déjà détruit des colonies entières
Les abeilles, grâce à leur important travail de pollinisation, permettent la reproduction de 80% des plantes. Sans elles, c'est un tiers du contenu de nos assiettes qui disparaîtrait. La FDA, l'autorité de santé américaine, estime que la pollinisation par les abeilles représente environ 15 milliards de dollars de valeur ajoutée pour les cultures.
Cependant, l'espèce est sensible aux maladies, et la loque américaine a déjà détruit des colonies entières - en 2019, les apiculteurs américains ont perdu 40% de leurs ruches à cause de cette infection. Sur son site Internet, l'USDA la classe comme « l'une des maladies les plus répandues affectant les abeilles domestiques, et la plus destructrice ». La loque américaine, causée par la bactérie Paenibacillus larvae, s'attaque aux larves, les transformant en une sorte de substance visqueuse et marron et donne aux ruches une odeur rance, d'où son autre surnom de loque puante.
2. Un traitement antibiotique à l'efficacité limitée
Pour lutter contre la maladie, les apiculteurs comptaient jusqu'ici sur les antibiotiques - mais avec une efficacité limitée. Car lorsqu'une ruche commence à montrer des symptômes, il est déjà trop tard : le seul moyen d'empêcher sa propagation est de réduire en cendres la ruche, la colonie et le matériel contaminé, pour sauver ce qui peut encore l'être.
« Si nous pouvons prévenir une infection dans nos ruches, nous pouvons éviter des traitements coûteux et concentrer notre énergie sur d'autres éléments importants pour garder nos abeilles en bonne santé », a déclaré Trevor Tauzer, propriétaire de Tauzer Apiaries et membre du conseil d'administration de la California State Beekeepers Association dans un communiqué.
3. Un vaccin ingéré par la reine
Contrairement à un vaccin traditionnel, celui-ci n'est pas injecté via une seringue. Le processus consiste à introduire le vaccin contenant des larves mortes de Paenibacillus à de la gelée royale, que les abeilles ouvrières donnent à la reine. Une fois ingérée, la progéniture de celle-ci se retrouve alors immunisée contre la bactérie, a expliqué Annette Kleiser, directrice générale de Dalan. Lors des tests en laboratoire, les chercheurs ont constaté un taux de résistance à la maladie grimpant jusqu'à 50 % au sein de la descendance.
Dans un premier temps, Dalan prévoit de distribuer le vaccin à un nombre limité de professionnels du secteur, avant de le rendre disponible à la vente aux Etats-Unis cette année. D'après l'entreprise, cette découverte scientifique pourrait être utilisée pour trouver des vaccins contre d'autres maladies liées aux abeilles, telles que la version européenne de la loque.
Fin des abeilles programmée !
Protègera contre les pesticides ?
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