27 juin 2022

Ils veulent la guerre totale, mais à la façon des lâches

Photo de classe de l'OTAN

Chaque jour apporte son lot d’informations sur la politique vénéneuse dans laquelle l’Occident s’est engouffré. Une précipitation de mesures les unes plus irrationnelles que les autres, qui pourraient peut-être cadrer avec une conspiration, en supposant qu’il y ait une intention délibérée de créer une conflagration internationale et un objectif associé.

Mais foin de conspiration, plutôt conjuration d’imbéciles, d’excités ayant perdu tout pied avec la réalité, le droit, le bon sens, se sentant unis dans une communauté de destin d’élus auto-perçus. Sans pour autant sous-estimer les énormes conflits d’intérêts qui les animent. Car la génération de politiques qui nous gouverne, très idéologisée en apparence, est composée de tout sauf de purs esprits.

La pression mise sur la Russie pour la pousser à sortir du cadre (de ce qui n’est autre qu’intervention de police en quelque sorte), dans le Donbass, pour pallier ce que la communauté internationale n’a pas su faire en huit ans, qui est de garantir la sécurité et les droits de l’homme de la population russophone ukrainienne, discriminée, parfois torturée, bombardée par les bataillons philonazis incorporés aux forces de l’ordre par Volodymyr Zelensky, va en augmentation. Grâce à l’arsenal plus sophistiqué reçu par Occident, les forces ukrainiennes ont engagé des attaques sur différents sites stratégiques en territoire russe. Le 22 juin dernier, c’était une centrale pétrolière à Rostov-sur-le-Don, dans le Sud de la Russie, qui était attaquée par des drones. Il y a deux jours, c’étaient trois plateformes pétrolières en mer Noire. À cela s’ajoute l’absurde blocage imposé par la Lituanie sur l’enclave de Kaliningrad. Action qui au demeurant pose plus de problème à la Lituanie qu’il n’en résout à ses alliés de l’Otan. Entre autres parce que ce blocus représente une rupture unilatérale de la part de la Lituanie d’un accord signé en 2004, selon lequel la Russie reconnue par les deux parties, héritier naturel des frontières de l’USSR, s’engage à reconnaître les frontières de la Lituanie, à condition que la république balte lui garantisse le libre accès à Kaliningrad.

Face à ces provocations et la litanie d’humiliations diplomatiques, tel que l’interdiction de survol de la Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro faites à l’avion de Serguei Lavrov, la Russie fait preuve d’un louable stoïcisme. Sur l’attaque à la centrale pétrolière de Rostov-sur-le-Don, le gouvernement russe s’est gardé d’en attribuer la responsabilité à l’Ukraine. Le cas échéant, il s’agirait d’un autre type de conflit. Rappelons que la Russie ne se considère jusqu’à présent pas en guerre avec l’Ukraine.

L’Occident s’est engagé dans une guerre sale. Une guerre de lâches. Lâche, car opérée au travers de proxys. Et entre ces proxys, se trouvent les États les plus vulnérables de l’hémisphère Nord, qui sont les Républiques d’Europe de l’Est, lesquelles dépendent en grande partie de la Russie, pour l’énergie. En plus de partager le tronc commun slave, voire orthodoxe. La politique clientéliste de la puissance otanienne, essentiellement anglo-saxonne, sera au moindre faux pas, rétribuée en mépris. Toute chose que ces États apprendront à leurs dépens. La France, allié historique de l’Otan, a pu être humiliée sur l’affaire des sous-marins à l’Australie. La Roumanie et la Bulgarie, une fois qu’elles ne seront plus nécessaires, redeviendront des bergers des Carpates pour le noyau dur atlantiste.

Ce noyau dur ne veut pas se salir les mains, parce que dans le fond, si la Russie représente la menace par antonomase du monde libre, faisons-lui la guerre ! Qu’attendons-nous ? La Russie nous a libéré de l’aventure américaine dans le Sham et des dizaines de milices djihadistes hyper terroristes armées entre autres par l’Ukraine, mais peut-être y a-t-il quelque chose que nous n’avons pas encore saisi sur les vertus ontologiques de l’Ukraine et la bassesse sui generis de la Russie. Dans ce cas, il ne faut utiliser la Pologne. Il faut y aller.

Mais non. Non seulement l’Occident se complait à ces jeux mesquins consistant à réchauffer des conflits ethniques entre États faillis, comme elle le fait avec l’Ukraine depuis 2014, mais encore elle ferme l’accès à toutes les enceintes dans lesquelles la Russie pourrait faire entendre sa voix. Peut-être y a-t-il une part de vérité dans son discours. Peut-être y a-t-il des aspects sur lesquels la diplomatie pourrait broder une sortie de crise. C’est le contraire qui se produit. Il serait maintenant question d’expulser de l’OSCE, la Russie. Ce, dès juillet.  Ce qui au passage nous fermerait à la coopération russe en matière de sécurité.

Depuis la dernière fournée du pèlerinage ferroviaire de leaders occidentaux, dont Emmanuel Macron à Kiev, il n’est plus du tout question de négociation. Kiev n’a aucun intérêt à négocier. Les oligarques sont en train de s’enrichir à un niveau impensable, et dans le fond, le conflit se passe strictement à l’Est, comme depuis huit ans. Rien de nouveau si ce ne sont les milliards reçus de l’Occident aussitôt siphonnés. En mars, les Turcs avaient réussi un tour de force diplomatique, consistant à faire en sorte que Moscou desserre l’étau militaire de Kiev. Les deux parties étaient disposées à signer un accord entre Vladimir Poutine en personne et Volodymyr Zelensky. Ce jour-là, comme par enchantement, l’Occident découvrait les cadavres de Boutcha, coquettement exposés à la vue de toutes les caméras, dix jours après le départ des troupes russes. Les Ukrainiens n’ont aucune envie de négocier, et si l’envie leur en prenait, l’Occident saurait comment les en guérir.

La génération de gouvernants du monde, autrefois réputé libre, a perdu toute notion diplomatie, de courage, démontre un total détachement face aux faits, à la vérité. Elle se ridiculise, hystérise tout ce qu’elle touche, en permanence. Elle nous met en danger, mais sans pour autant que cela passe par des actes héroïques. Elle nous fait honte. 

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