29 mai 2022

La sécession est un sport de combat collectif

Dans cette conclusion de mon ouvrage sur la sécession, j'évoque les questions sensibles liées aux modalités pratiques de la sécession, source de nombreuses questions chez ceux qui se sont intéressés à ce sujet. En particulier, j'explore les dimensions profondes de ce que la sécession représente réellement, et j'en étudie les rapports avec le respect de la loi. De mon point de vue, la question de l'objection de conscience vaccinale constituera le fait générateur d'un basculement dans un nouveau modèle de société, foncièrement horizontal, en réaction à la verticalité imposée par la caste.

Depuis que j’évoque régulièrement la sécession, je m’aperçois que certains auditeurs ou lecteurs commettent un contre-sens régulier, que je voudrais corriger aujourd’hui. Dans leur esprit, la sécession ressemble fortement à une entrée au couvent, à un renoncement aux choses séculières : on se retire du monde en bon ordre, et on ne s’occupe plus de ce qui se passe dans la société mondialisée. D’où une abstention permanente pour la vie contemporaine. On s’en absente dans une parfaite indifférence, de telle sorte que l’on ne se bat plus pour la reconnaissance de ses droits politiques. 

Plusieurs aspects m’embarrassent dans cette compréhension de la sécession. 

Le premier est celui de l’individualisme extrême qu’il sous-tend. Au fond, il serait possible de faire sécession dans son coin, de se replier sur soi-même et, d’un coup de baguette magique, de faire abstraction des autres, et surtout du cadre tyrannique que la caste mondialisée impose. Or nous avons vu au chapitre précédent que, tôt ou tard, la sécession impose une action collective.

Le deuxième aspect qui me gêne est celui du caractère pour ainsi dire contemplatif que certains prêteraient à la sécession. Dans leur vision du monde, il suffirait de se déclarer en sécession pour que rien ne change, ou pas grand chose. Ce serait la même vie, mais vue d’un point de vue aérien, en quelque sorte, comme si on se mettait à survoler le monde sans plus lui appartenir. 

Le troisième aspect, qui est un corollaire, est celui du légalisme. Nous pourrions donc faire sécession de ce monde sans être inquiété par les lois en vigueur, ni sans avoir à affronter le courrou de la caste qui exige de nous des choses que nous lui refusons. J’entends régulièrement des personnes hostiles à la vaccination obligatoire me demander comment faire pour résister sans s’exposer à des sanctions légales et, si possible, en passant totalement inaperçu. 

Ces directions me paraissent erronées, et quelques éclairages sont ici nécessaires pour donner à la sécession tout son relief. 

La sécession porte en elle une vision alternative de la société

La sécession donne à chacun le pouvoir de s’abstraire de la domination verticale de la caste. C’est un formidable pouvoir qui se révèle tout à fait redoutable à condition qu’il soit utilisé intelligemment. 

Si la sécession peut ruiner un régime politique, c’est parce qu’elle s’appuie sur le principe fondamental de toute société : la supériorité de l’ordre spontané sur l’ordre vertical ou administré. 

Concrètement, cela signifie qu’une société fonctionne mieux sans bureaucratie, sans norme, sans réglementation, elle délivre de meilleurs services, qu’une société ordonnée par une prétendue élite qui prétend corriger les dysfonctionnements inhérents aux humains et leur permettre de dépasser leur condition ou leurs imperfections. 

Ce principe est au coeur de ce qu’on appelle le libertarisme, tel qu’il a été défendu depuis plusieurs siècles, notamment dans la fable des abeilles dès le début de l’époque moderne, puis par des auteurs météoritiques comme Frédéric Bastiat. Dans le sillon du traumatisme causé par le nazisme, ce qu’on appelle l’école autrichienne en a repris les fondements. Les amateurs en trouveront l’essentiel dans la Route de la Servitude de Friedrich Hayek qui reste, encore aujourd’hui, un ouvrage de référence pour décrypter le “narratif” utilisé par la caste dans son obsession de faire passer sa tyrannie pour un système démocratique. 

Un contresens souvent commis sur l’ordre spontané des sociétés consiste à le confondre avec l’ordre du n’importe quoi. Beaucoup de gens pensent avoir besoin de bureaucratie et de règles pour éviter l’instauration d’une jungle humaine où tout serait possible, à commencer par la violence, la rapine, le meurtre. Peu comprennent que la bureaucratie n’élimine jamais la violence, elle se contente de la mettre à son service en la rendant supportable et légitime, du moins en apparence. 

Les Gilets Jaunes qui ont été impunément éborgnés par la police durant les manifestations de 2018 et 2019 en savent quelque chose. On a le droit de penser beaucoup de mal de ce mouvement populaire. Mais il est évident que la police officielle l’a réprimé avec une violence qui excède le cadre démocratique prétendument en vigueur dans notre pays. Le fait qu’aucune sanction disciplinaire n’ait été prise contre des policiers qui parfois à bout portant visaient les visages des manifestants avec des armes extrêmement puissantes est en soi révélateur du mensonge sur lequel la bureaucratie s’appuie pour faire croire qu’elle garantit le droit contre “l’anarchie”. En réalité, elle utilise la violence à son profit en disqualifiant artificiellement l’ordre spontané qu’elle confisque. 

Sur le fond, cet ordre spontané des sociétés a besoin, pour être préservé, de barrières et de garde-fous, à commencer par des contre-pouvoirs empêchant la confiscation de la spontanéité au profit d’une caste malveillante. Ces barrières et ces garde-fous reposent d’abord sur ce que Montesquieu avait appelé en son temps la séparation des pouvoirs, c’est-à-dire la limitation méthodique du pouvoir accordé au gouvernement. 

Depuis l’arrivée du général De Gaulle au pouvoir, la France a renoué avec une vieille tradition centralisatrice et autoritaire qui n’est guère favorable à cet ordre spontané. L’élection d’Emmanuel Macron en 2017 en a sonné le glas définitif, à l’unisson du projet autoritaire de Great Reset prôné par la caste mondialisée. Grâce aux techniques que j’analyse dans mon Agenda du Chaos (à paraître aux éditions Culture & Racines), la caste, spécialement en France, est parvenue à abolir tous les contre-pouvoirs, à commencer par l’autorité judiciaire, au nom d’une urgence sanitaire dramatisée de toutes pièces. 

L’objectif de la sécession est de mettre cette stratégie de confiscation du pouvoir en échec, en nous appuyant sur notre capacité à nous organiser de façon spontanée. 

En ce sens, la sécession n’est pas seulement une méthode pour contester le primat de la caste, elle en est une alternative. Elle entend remplacer la verticalité du pouvoir exercé par quelques-uns par l’horizontalité, la liquidité, d’une organisation bien plus puissante, celle du peuple par le peuple. 

Les quatre états de la sécession face aux lois

Si je reformule cette ambition collective dont les affirmations individuelles sont l’unique vecteur, je distingue quatre états de l’ordre spontané et de la sécession face aux lois en vigueur. 

L’état que nous préférons tous est celui de la conformité. Lorsque les lois ne violent pas nos droits naturels, nous pouvons y obéir sans difficulté. Dans ce cas, la sécession ne nécessite pas de se mettre hors-la-loi. 

Un état plus préoccupant est celui d’une loi nous appelant à violer les droits naturels des autres sans pour autant menacer directement notre propre liberté. C’est par exemple le cas du contrôle du passe sanitaire dans les restaurants, sanctionné par une simple mise en garde administrative. Le patron de restaurant peut alors appliquer la résistance passive. Sans s’opposer officiellement à la loi, il prend sur lui de ne pas l’appliquer. 

Un troisième état est celui où les lois nous appellent à violer les libertés, et violent les nôtres par la même occasion. C’est le cas de la vaccination obligatoire dans certaines professions. On ne peut s’y soustraire qu’en prenant un risque légal important, notamment celui d’encourir une perte d’emploi. Dans ce genre de situation, la désobéissance civile devient nécessaire. Elle a par exemple consisté, pour certains employeurs, à “fermer les yeux” sur des situations compliquées, et pour certains médecins à certifier qu’ils avaient vacciné des personnes alors que ce n’était pas le cas. 

Enfin un quatrième état est celui où les lois en vigueur mettent notre vie en danger. C’est par exemple le cas avec la vaccination obligatoire des enfants, qui provoque plus de risques sanitaires graves que le coronavirus et constitue donc une dangereuse mise en danger de la vie d’autrui. Dans ce cas, l’Etat nous oblige à la sédition, c’est-à-dire à nous révolter contre l’abus de droit qu’il commet. 

On peut voir ici la déclinaison patiente des quatre états de la sécession, dont on voit qu’elle n’est certainement pas un repli sur soi, mais au contraire l’affirmation volontaire, et même enthousiaste, d’une alternative à la société mondialisée que des fantoches tentent de nous imposer. Encore faut-il comprendre quelles conditions doivent être réunies pour se mettre en branle et réussir à paralyser le pouvoir vertical. 

Je propose de passer en revue quelques éléments de réponse sur ces différents points. 

Un bref guide pour la résistance passive

La résistance passive est le premier stade de violation de la loi. On pourrait presque dire qu’il s’agit d’une violation par omission, ou par inattention. Tel préposé oublie de vérifier un document prévu par la loi, et autorise ainsi un non-vacciné à fréquenter un lieu public qui lui est en principe interdit. Tel animateur de club, tel professeur de yoga, tel entraîneur d’équitation ou de tennis commence son cours sans “scanner” les QR codes de son ou de ses élèves. Sauf à ce que la police soit particulièrement désoeuvrée ce jour-là, ou à ce qu’un délateur fondu du vaccin ne procède à une dénonciation, le risque de se “faire pincer” est totalement nul. 

Cette forme de résistance passive est difficile à organiser car elle dépend d’un choix individuel (le préposé décide seul de ne pas agir ce jour-là) qui mélange de la tolérance, de l’humanité, et une forme de capacité à affronter la loi. Pour l’essentiel, la résistance passive repose donc sur les bonnes volontés, et renvoit chacun à sa liberté individuelle d’agir ou non. 

Néanmoins, j’ai la conviction qu’il est possible de créer un terreau favorable à la résistance passive, en développant les liens préalables de confiance entre les personnes. Un employé de bibliothèque municipale prend un risque en ne contrôlant pas le passe sanitaire d’une maman qui accompagne ses enfants. Il s’agit peut-être d’une taupe qui va le dénoncer au maire, ou d’une personne trop bavarde qui va se vanter de pouvoir entrer sans problème à la bibliothèque et ainsi, par son indiscrétion, mettre l’employé en danger. 

La constitution d’un réseau de confiance me paraît un élément essentiel pour minimiser les risques encourus par les résistants passifs. Jusqu’à Internet et à la profusion des réseaux cryptés, cette confiance relevait de l’exercice d’équilibriste. Désormais, il me semble que l’on peut raisonnablement utiliser les différents canaux numériques pour tisser des liens rassurants. 

Certains, je le sais, aiment opposer la relation virtuelle et la relation réelle. Je propose pour ma part, et c’est ainsi que l’association Rester libre ! que j’ai fondée suggère de fonctionner, d’utiliser l’un comme le complément efficace de l’autre. Rester libre ! met un forum à disposition de ses adhérents pour pouvoir se regrouper géographiquement et s’organiser dans la vraie vie. 

Les sections locales fonctionnent comme autant de liens de confiance. Elles permettent aux gens de se connaître, de se fréquenter, et d’apprendre à se faire confiance pour une résistance passive raisonnée. 

J’ajoute que le développement d’applications dédiées, comme WayWayWay, l’application de co-voiturage que Rester libre ! à financer pour regrouper tous ceux qui s’engagent à ne pratiquer aucune discrimination en raison de la vaccination, sont aussi l’occasion de créer des communautés affinitaires indispensables pour réussir le projet de la résistance passive face à l’oppression. 

Désobéissance civile et objection de conscience vaccinale

La question la plus sensible, la plus imminente sans doute, est évidemment celle de la désobéissance civile à laquelle ceux qui refusent la vaccination obligatoire avec des produits suspects et même dangereux devront rapidement se confronter. Malgré le narratif de l’industrie vaccinale pour nous convaincre de l’innocuité de vaccins conçus à la va-vite, beaucoup continuent en effet à opposer une résistance opiniâtre pour préserver leur santé. Malgré cette résistance, des gouvernements oublieux de ce qu’est la démocratie persistent à vouloir imposer de façon autoritaire la vaccination obligatoire, alors même que celle-ci n’empêche pas la circulation du virus. 

Si le gouvernement vous déchoit d’une partie de vos droits civiques parce que vous n’êtes pas vacciné avec ces produits dangereux, ou s’il vous soumet à un impot spécial (par exemple sous forme d’amende) pour la même raison, ou s’il s’en prend à vos enfants, notamment en menaçant de vous déchoir de votre autorité parentale tant qu’ils n’ont pas reçu cette injection qui met leur vie en danger, alors le gouvernement viole vos droits naturels et vous met en position d’organiser une vaste désobéissance civile. 

Celle-ci consiste à refuser d’obéir aux instructions liberticides. 

Partant de cette orientation générale, il me semble efficace de fixer à celle-ci la poursuite d’un objecif rationnel et constructif. On ne désobéit par principe, ou par réaction. On désobéit pour atteindre un objectif concret et durable : il s’agit de la reconnaissance du statut d’objecteur de conscience vaccinal, reconnu par le Conseil de l’Europe dans son arrêt Wavrinka d’avril 2021. 

Selon cet arrêt, tout citoyen européen peut revendiquer une objection de conscience pour justifier son refus d’être vacciné. Ce statut lui garantit une limitation dans les discriminations dont il fait l’objet. 

Il me semble légitime que, à l’horizon de l’instauration d’une vaccination obligatoire, nous objections massivement conscience contre cette vaccination qui, en principe, ne peut être imposée et doit respecter le principe du consentement libre et éclairé de chacun. 

Je ne vais pas reprendre ici tout l’argumentaire qui justifie de façon raisonnable le refus de recevoir des injections de produits sur lesquels nous manquons tous de recul : ils sont suffisamment connus par ailleurs. Je voudrais simplement souligner que nous ne manquons pas d’argument pour que nos Etats ne finissent par reconnaître le bon sens d’une objection de conscience vaccinale. 

Simplement, celle-ci ne coule pas de source, car elle ne pourra être reconnue qu’au terme d’une bataille semblable à celle que les objecteurs de conscience militaire ont menée. Autrement dit, elle procède de la désobéissance civile, et elle supposera de nombreux efforts dont il faut avoir conscience avant de se déclarer objecteur de conscience. 

Je le sais, ramollis par des années de spectacle télévisuel à haute dose, beaucoup ont eu l’illusion qu’ils n’auraient pas à se battre pour que leurs droits soient reconnus. Ils ont pensé qu’il suffisait de signer une attestation d’objection de conscience pour être protégé. Que l’Histoire serait simple si elle se résumait à ces affrontements de bisounours, à coup de formulaires et de déclarations. 

Malheureusement, le tragique de l’Histoire est un peu plus tenace, et la reconnaissance de l’objection de conscience vaccinale suppose un combat long et dense qui découragera sans doute un certain nombre d’esprits habitués au confort du monde vertical, où tout est servi sur un plateau pourvu qu’il nourrisse les intérêts de la caste. Sans surprise, d’ailleurs, de prétendus opposants tout entier inféodés au pouvoir quoiqu’ils s’en défendent, sont tombés à bras raccourci sur cette pauvre objection de conscience vaccinale, en la présentant comme une monstruosité. Ceux-là ne pouvaient signer de meilleurs aveux sur leur appartenance réelle à la cinquième colonne. 

En attendant, je souhaite marteler que nous ne pourrons combattre l’obligation vaccinale sans une vaste désobéissance civile, et cette désobéissance civile a un nom : c’est l’objection de conscience vaccinale, qui suppose un travail collectif intense et organisé. 

Partout, il faut que des groupes d’objection se constituent pour demander, chaque fois qu’ils le peuvent, la reconnaissance de leur statut : dans les hôpitaux, dans les bibliothèques municipales, dans les clubs de sport, dans les restaurants, et partout ailleurs. Avec la ténacité du castor qui construit son barrage, il faut, en groupe si possible, consigner le fait que les autorités discriminent les non-vaccinés et intenter des actions en justice pour contester cette discrimination, jusqu’à ce que des jurisprudences favorables surviennent, pour reconnaître peu à peu l’existence de ce statut. 

Comme disent les spécialistes du droit, l’objection de conscience vaccinale ne peut être qu’une création prétorienne, c’est-à-dire des juges, qui s’imposera ensuite dans la loi. Elle suppose un effort intense et de longue haleine. 

Je n’ai aucun doute sur le fait que cette objection sera reconnue, et même qu’elle le sera assez rapidement pour peu qu’une large mobilisation intervienne. L’association Rester libre ! propose à cette fin des fiches techniques et des dispositifs de protection pour faciliter les actions militantes. 

On le voit, la désobéissance civile qui est proposée n’est pas l’anarchie. Elle est une action collective concertée, conforme au droit européen dont la France est signataire, et fondée sur des solides arguments rationnels. C’est en elle que l’intelligence spontanée des sociétés trouve l’une de ses plus belles réalisations. 

La question particulière de la sédition

Je ne traiterai que très bien la question de la sédition, qui est le quatrième état de la sécession face à la loi, mais qui me semble prématuré au vu de l’état réel des sociétés occidentales au moment où j’écris ces lignes. 

La sédition se justifie lorsque l’Etat viole brutalement les droits naturels. Par exemple, s’il était décidé “d’isoler”, c’est-à-dire d’emprisonner d’une façon ou d’une autre les non-vaccinés, ou s’il était décidé de les affamer comme le proposent certains médecins membres de l’Institut Santé de Frédéric Bizard, nous aurions à nous révolter contre le gouvernement pour sauver nos vies. 

Ce droit à la sédition fait partie du corpus de nos droits naturels. De toute éternité, en effet, les individus ont été légitimes à se révolter contre un gouvernement qui mettait leur vie en danger par l’usage injuste des lois et de la force. 

Là encore, une sédition politiquement raisonnée (ce qui la distingue de la jacquerie, qui est éruptive) a besoin de réseaux fiables. 

Je ne puis qu’inviter tous ceux qui désapprouvent farouchement les excès de nos régimes actuels à tisser dès maintenant des relations de confiance et des partages de compétences pour être prêts, de la même manière que les Américains s’arment pour résister un jour à la tyrannie. 

Redisons-le, la sécession est un sport de combat collectif. Il suppose un entraînement régulier et une préparation rigoureuse si l’on veut atteindre un haut niveau. 

Confiance et engagement sont les deux mamelles de la sécession

Je parle de sécession depuis plusieurs mois, et je m’aperçois qu’un seul type de comportement permettra de la réussir, celui qui allie la confiance et l’engagement. 

L’engagement est la valeur la plus rare, me semble-t-il, mais aussi la plus simple à acquérir. Combien, en plusieurs mois de résistance, n’ai-je vu de donneurs de leçons m’expliquer ce que je devais faire, dire, améliorer, et ne me prêter jamais aucun concours pour y parvenir. Je pourrais ici rédiger une anthologie des mauvaises raisons que j’ai entendues pour justifier l’abstention. Je pense ici à un père chômeur qui me demandait de m’engager pour que ses adolescents puissent continuer à faire du football. Et quand je lui expliquais que je ne pouvais être partout et que j’avais besoin de son aide, il m’expliquait qu’il était trop occupé. En réalité, son occupation principale consistait à regarder la télévision, à fumer des cigares et à observer son nombril. 

Je pense aussi à un couple de chefs d’entreprise qui trouvait toujours que je ne produisais pas assez de vidéos, de contenus, d’articles… et qui m’opposait une phrase rituelle quand je leur demandais de l’aide : on ne veut pas prendre de risque, on veut passer inaperçu. 

Cette abstention est le véritable cancer de la sécession, car il prive l’organisation spontanée de la société des bonnes volontés dont elle a besoin. 

Une autre valeur est plus répandue et pourtant plus compliquée à construire de mon point de vue : la confiance. 

La confiance, c’est la sécurité que l’on ressent dans ses échanges avec les autres. 

Elle est essentielle pour réussir la sécession, car, comme je l’ai beaucoup répété, la sécession est une démarche collective. Il faut donc créer des cellules, des équipes, des relais entre gens qui ne se trahissent pas. 

Je ne puis que mettre en garde les militants sur ce point. Beaucoup viennent à l’action avec de la bonne volonté, et souvent de la naïveté. Mais il faut apprendre à se méfier de ceux que l’on croit des amis. Les services de police sont, en France, experts pour noyauter les collectifs et les groupes dissidents. Ils utilisent deux types de personnalité : les “trolls” qui font capoter les réunions et les actions collectives en prenant la parole de façon intempestive pour démoraliser ou bloquer les groupes, et les “experts” qui colonisent les fonctions où ils ont accès aux fichiers d’adhérents. Si, lors de vos premières réunions, vous avez le sentiment que certains sont là pour ramer en sens contraire ou avoir accès aux informations sensibles, vous avez déjà un bon indice de l’intrusion de la police dans votre groupe. 

Je sais que tout le monde n’est pas rodé à cet exercice. Je vous conseille donc de pécher par excès de méfiance plus que par excès de confiance. 

Si vous réussissez à rassembler des gens engagés et de confiance, vous serez les agents actifs de la sécession, et rien ne pourra vous arrêter. Vous compterez parmi les plus beaux héros du combat pour la reconquête de nos libertés. 

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