20 mai 2022

Guerre d’Ukraine -Jours 83-84-85 – Mais de quoi le Chef d’Etat-major des armées a-t-il pu s’entretenir avec son homologue ukrainien?

Jusqu’où l’actuel gouvernement laissera-t-il s’abaisser l’armée française construite par la Monarchie et la République? 

Nous pensons être, dans nos bulletins réguliers sur la Guerre d’Ukraine, assez au fait des événements militaires. Il nous arrive de vérifier nos informations auprès d’officiers français bien plus experts que nous, pour évaluer leur solidité. Or, aujourd’hui, il ne fait aucun doute que l’armée ukrainienne est en train de subir la défaite inéluctable annoncée. A partir de là, de deux choses l’une : 

  • soit la France pense qu’au nom de l’équilibre européen il faut créer ou participer à une coalition qui entre en guerre contre la Russie, pour sauver ce qu'il reste de l'armée ukrainienne. Ce serait une décision très lourde de conséquences pour notre pays. Et très risquée vu l’incompétence stratégique du président de la République, chef des armées. 
  • soit le CEMA fait ce que devrait lui dicter le bon sens : faire pression au sein de l’OTAN pour mettre fin à la prolongation inutile par les livraisons d’armement à l’Ukraine. Elles ne font que retarder l’inéluctable et accroissent les souffrances des populations vivant en Ukraine. 

Pourtant, ce n’est pas la voie choisie par le Général Burkhard. Il se situe dans un entre-deux: officiellement nous ne sommes pas en guerre avec la Russie; il parle néanmoins de “l’appui apporté à l’armée ukrainienne en particulier par les armées françaises”! 

Le Chef d’Etat-Major des Armées se rend-il compte qu’après un tel message, la Russie est en droit de déclencher des représailles contre notre pays? Nous n’aurons pas la cruauté de souligner que l’appui réel de l’armée française à l’Ukraine est en fait très limité. Donc Moscou traitera cela par l’ignorance vraisemblablement. Ce n’est pas une raison pour excuser un tel message. 

Ajoutons que ce n’est pas très sérieux au moment où responsables militaires américains et russes se parlent à nouveau à très haut niveau, à la demande des États-Unis. 

Enfin, comment peut-on compromettre à ce point l’honneur de l’armée française en l’alliant à un pays dont le gouvernement est l’un des plus corrompus au monde et s’appuie sur des milices fascistes pour maintenir son emprise sur la population? 

Parcours d'un volontaire américain pro-ukrainien bien peu exemplaire

Intéressante enquête sur le parcours bien peu exemplaire d’un néonazi américain parti se battre avec le bataillon Azov : 

Kent Ryan McLellan est né le 22 avril 1990 à St. Cloud (Floride) dans la famille du néo-fasciste américain Ken McLellan, leader du groupe de rock “BRUTAL ATTACK”. Sous l’influence de son père, il rejoint l’idéologie néo-nazie alors qu’il est encore lycéen. Et au lycée, il est déjà devenu membre de l’organisation raciste “The American Front” (le Front américain).

Il a été arrêté pour la première fois à l’âge de 18 ans, en septembre 2008, pour avoir fait des graffitis racistes sur une église et un restaurant de Crescent City. En 2010, il a purgé une peine pour vandalisme et pour avoir battu des immigrants. En mai 2012, le FBI avait déjà arrêté McLellan et ses complices du “Front américain” pour avoir préparé un acte terroriste contre des minorités nationales en Floride.

À partir de ce moment, la vie de Kent a commencé à changer sérieusement et il a commencé à se transformer progressivement en un véritable “Boneface“” – “face de squelette”; c’est le surnom qu’il se donne désormais sur les réseaux sociaux.  “Premièrement, comme la plupart des personnes partageant les mêmes idées, il a commencé à couvrir son visage et son corps de tatouages avec des symboles nazis et aryens. Et deuxièmement, le “jeune homme prometteur”, apparemment, a été remarqué par les services américains.  On lui a attribué une mission importante dans la réalisation du coup d’État en Ukraine en 2014“. Autrement dit, McLellan s’est vu offrir de sortir de prison pourvu qu’il aille participer au coup de Maidan!

“La plupart des sources indiquent qu’il a rejoint les rangs du “Corps ukrainien des volontaires du secteur droit” (…)  en 2014. (…) Il a participé directement au coup d’État puis  s’est engagé dans le recrutement de volontaires aux États-Unis et dans d’autres pays. Puis il a rejoint l’opération punitive dans le Donbass dans les rangs d'”Azov”“.

Une enquête un peu plus fouillée permet de voir que  McLellan “a commencé dès 2013 en tant que chef du groupe mercenaire The Misanthropic Division. Ils ont organisé un réseau de groupes fascistes paramilitaires en utilisant les ressources du darknet comme IronMarch. D’ailleurs, c’est en décembre 2013 que McLellan a ouvert un compte Twitter Après son retour aux États-Unis en 2015, Boneface s’est à nouveau rendu dans une institution correctionnelle à la recherche de criminels qui veulent partir en guerre dans le Donbass“.

Les services américains l’ont coffré à nouveau en le faisant arrêter pour trafic de drogue. Il s’agissait d’être sûr que tout était encore sous contrôle – selon la célèbre formule américaine, il faut qu’un salopard reste “leur salopard“. 

McLellan avait été privé de tout accès à ses réseaux sociaux puis, après avoir à nouveau prouvé sa loyauté, il a été autorisé à utiliser Internet à nouveau et a repris sa mission de recrutement d’étrangers. En juillet 2021, le FBI l’a de nouveau envoyé en prison. Pour un contrôle de loyauté, à nouveau. Avant d’être autorisé à reprensre ses activités ukrainiennes.  McLellan  a déclaré à ses réseaux après cela qu’il avait l’intention de retourner en Ukraine, qu’il allait “tirer sur les Novorossiens“.

D’autres sources rapportent qu’en janvier 2022, des néofascistes étrangers ayant le même profil que McLellan ont finalement rejoint les rangs d'”Azov”. “, pour le moment, Kent “Boneface” McLellan est  en train de se battre en Ukraine tout en alimentant  Instagram Facebook, Twitter, Facebook, Telegram, Et il admet bien volontiers que sa chaîne YouTube est gérée par des amis d’Azov – sans qu’aucun des réseaux sociaux dont nous parlons n’ait exercé aucune censure! 

La thèse principale que McLellan répète constamment dans toute sa correspondance est qu’Azov ne se bat pas pour Zelenski, ni pour l’OTAN, ni pour l’UE. Selon lui, “Azov” n’est pas tant un régiment que l’idée d’un “renouveau” néo-nazi de l’Ukraine. Dans ses messages, McLellan parle du manque d’eau, de munitions et de la trahison du commandement ukrainien et de Zelenski personnellement”.

Il est toujours préférable de savoir qui les États-Unis et l’OTAN soutiennent. Les gouvernants occidentaux ne pourront pas prétendre après coup qu’ils ne savaient pas.

La Bataille d'Ukraine

En suivant Southfront.org

+ L’avancée de l’armée ukrainienne dans la région de Kharkov est arrêtée. Des unités de défense territoriale sont transférées dans les localités de Pokrovka, Grabovskoïe, Slavgorod et Popovka dans la région de Soumy. Autant dire que l’armée russe se montre rusée, comme depuis le début: avec son principe de “défense élastique”, (1)elle fixe des troupes ukrainiennes dans le nord du pays, qui ne sont pas utilisées dans le Donbass; (2) elle attire l’armée ukrainienne en rase campagne et en fait une cible pour l’artillerie russe.

+ Malgré les tentatives du régime de Kiev de présenter ses défaites comme des victoires, l’armée russe a remporté plusieurs succès ces derniers jours. Après des batailles acharnées sur toute la ligne de front dans la région du Donbass, les forces conjointes dirigées par la Russie ont fait sortir l’armée ukrainienne de ses positions retranchées. Les troupes de la République populaire de Lougansk ont en particulier réalisé des prises de contrôle remarquables. 

+ Dans la République populaire de Lougansk, les forces armées ont pris le contrôle du village d’Orehovo situé sur la route entre Popasnaïaa et Lisichansk. Au sud de Popasnaïa, le village de Novozvankova est également tombé sous le contrôle de la République populaire de Lougansk

+ La ville de Zolotoïe reste sous le contrôle des forces armées ukrainiennes, mais leurs positions militaires sont lourdement bombardées par l’artillerie et l’aviation russes. Il faut s’attendre à un assaut sur la ville car les unités de la République populaire de Lougansk sont sur le point de l’encercler.

+ Les affrontements se poursuivent dans la région de Popasnaïa, où les forces russes étendent leur zone de contrôle. Au nord, les forces de la République populaire de Lougansk prennent d’assaut les villes de Kamishevakha et Toskovka. À l’ouest de Lisitchansk, les affrontements se poursuivent près de Privolie et de Belogorovka.

+ Les forces dirigées par la Russie se sont approchées des faubourgs de la ville de Severodonetsk. Aucun assaut majeur n’a été lancé jusqu’à présent, tandis que les affrontements se poursuivent à la périphérie. Selon les responsables militaires de la République populaire de Lougansk, il y a encore un groupement d’environ 15-16 000 militaires déployé dans la région de Severodonetsk -Lisichansk.

+ À l’ouest de Severodonetsk, les forces dirigées par la Russie ont forcé les Kiéviens à sortir de leurs positions dans la région de Liman. La milice populaire de la République populaire de Donetsk revendique le contrôle du village de Drobichevo.

+ En République populaire de Donetsk, le village de Novoselovka situé à moins de dix kilomètres au nord d’Avdiivka est également sous le contrôle de la République. Les routes menant aux bastions de l’Armée ukrainienne à Avdiivka sont déjà sous le contrôle des forces dirigées par la Russie.

+ Dans la région de Gorlovka, les forces de la République populaire de Donetsk continuent l’assaut de Novgorodskie (“New York”).

+ Dans la région de Zaporojie, les batailles de position se poursuivent. Aucune avancée n’est signalée par l’un ou l’autre des belligérants après que l’armée ukrainienne a échoué à contre-attaquer les militaires russes il y a quelques jours. Le ministère russe de la Défense a révélé les détails de l’opération offensive de l’armée ukrainienne, qui a eu lieu le 14 mai près du village de Vishnevoïe. Deux bataillons ukrainiens ont participé à l’opération. Les frappes des drones et de l’artillerie russes ont permis de détruire 26 chars et 12 véhicules de combat d’infanterie. Une centaine de militaires ukrainiens ont été tués.

+ Bien netendu la grande nouvelle de ces derniers jours a été la reddition des militaires ukrainiens, y compris des membres des bataillons nationalistes de l’usine Azovstal à Marioupol.  Au moment où nous bouclons ce bulletin, plus de 1.700 combattants d’Azovstal se sont rendus. Même si les médias occidentaux ont un temps repris les “éléments de langage” de Zelenski et voulu faire croire à un échange “blessés d’Azovstal” contre prisonniers de guerre russes, les combattants ukrainiens sont des prisnniers de guerre et le gouvernement russe n’a aucune intention de les échanger.  

Le déclin de l'Empire américain

+ Bernie Sanders confirme qu’il n’est pas un homme sérieux: il a voté le paquet de 40 milliards supplémentaires de soutien à l’Ukraine. Dans le drame shakespearien que nous vivons, il y a des scènes grinçantes, porteuses d’un indéniable comique: le sénateur gauchiste millionnaire américain qui vote pour soutenir un gouvernement oligarchique s’appuyant sur des milices fascistes et enrichissant l’industrie américaine de l’armement en est un.  

+ On ne résiste pas à signaler le lapsus de George W. Bush dans un discours où il dénonçait l’attaque russe de l’Ukraine, dénonçant “‘un manque de freins et contrepoids en Russie et une décision d’un seul homme de lancer une invasion totalement injustifiée et brutale de l’Irak… Je veux dire l’Ukraine”. 

+ Le gouvernement américain panique: ils  réfléchissent à sanctionner les pays qui continuent à acheter du pétrole russe! Ils essaient d’obtenir que le Pakistan aide à faire pression sur l’Inde pour forcer cette dernière à exporter des céréales. 

+ Avis au Quai d’Orsay: il pourrait être utile de lire régulièrement M.K. Bhadrakumar. Par exemple sa dernière livraison sur la visite d’une délégation américaine de très haut niveau aux Emirats Arabes Unis:

Washington s’est emballé en pensant que l’Asie occidentale n’était plus une priorité, la stratégie indo-pacifique étant devenue la préoccupation majeure. Cette erreur a été renversée du jour au lendemain, car le besoin obsessionnel de Biden d’isoler et d’affaiblir la Russie dépend essentiellement de la destruction de l’OPEP+ que Moscou utilise avec un effet dévastateur pour se coordonner avec les pays producteurs de pétrole. Le commerce du pétrole est la principale source de revenus de la Russie, et plus le prix du pétrole est élevé, plus la politique du Kremlin est florissante. Le pétrole de l’Asie occidentale est crucial pour sevrer l’Europe de sa forte dépendance à l’égard de l’énergie russe.

Jusqu’à présent, les pays d’Asie occidentale ont fait la sourde oreille aux supplications de Washington et continuent de travailler avec la Russie dans le cadre de l’OPEP+. L’OPEP met en garde contre toute sanction pétrolière de l’UE à l’encontre de la Russie. (Le ministre des affaires étrangères des EAU s’est rendu à Moscou après le début de l’opération russe en Ukraine).

Bien sûr, le pétrodollar est un pilier essentiel du système bancaire occidental et soutient le dollar comme monnaie mondiale. Cependant, l’Arabie saoudite discute déjà d’une partie de son énorme commerce pétrolier avec la Chine qui serait effectuée en yuan et l’Égypte prévoit d’émettre des obligations en yuan. Les Émirats arabes unis ont conclu un accord d’échange de devises avec la Chine.

Biden a donc décidé qu’une réinitialisation avec les EAU était une nécessité impérative. La grande question est celle du calibrage de cette remise à zéro. La délégation de haut niveau envoyée à Abu Dhabi montre où sont les priorités de l’administration. Washington réaffirme avec force l’engagement des États-Unis en faveur de la sécurité des EAU. Cela se traduit par de futures ventes d’armes et par l’apaisement des préoccupations sécuritaires des EAU. Cette priorité ira-t-elle assez loin pour répondre à l’attente des Émirats saoudiens d’une garantie de sécurité formelle de type article 5 de la part de Washington ? Telle est la question à un million de dollars. Il ne fait aucun doute que les EAU ont de profonds problèmes avec le rétablissement de l’accord nucléaire de 2015 avec Téhéran et la levée des sanctions.

Mais si les États-Unis concluent un accord de sécurité formel au titre de l’article 5 avec les EAU, l’Arabie saoudite, le Qatar, etc. ne manqueront pas d’exiger la même chose. Et en l’état actuel des choses, les États-Unis sont débordés en Europe et dans la région indo-pacifique. Ne vous y trompez pas, l’Arabie saoudite se dirige également vers une transition historique. Le paradoxe est que Washington s’inquiète également du fait que les Saoudiens et les Emiratis pourraient bien se tourner vers la Chine et la Russie pour de futures ventes d’armes, ce qui affaiblirait davantage l’influence régionale des Etats-Unis en Asie occidentale.

Fondamentalement, il y a là une contradiction. Le grand message qui ressort de l’envoi d’une telle délégation de haut niveau à Abu Dhabi est que l’administration Biden revient aux anciennes stratégies axées sur l’alliance des États-Unis avec Israël, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, dont le leitmotiv est l’endiguement de l’Iran. Il faudra surveiller la façon dont cela se passe, étant donné les liens étroits de l’Iran avec la Russie (et la Chine).

L’accord de déconfliction d’Israël avec la Russie en Syrie s’est effiloché à la suite de sa culbute en Ukraine (sous la pression des États-Unis). Ce n’est certainement pas une coïncidence si, pour la première fois, la Russie a tiré des missiles S-300 pour contrecarrer une attaque israélienne en Syrie, alors même qu’une délégation américaine de haut niveau était en visite dans la région.

En fin de compte, la confrontation entre les États-Unis et la Russie en Ukraine jette des ombres sur la région de l’Asie occidentale. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a laissé entendre dans une remarque hier que les États-Unis, “inamicaux” selon la description faite par Moscou jusqu’à présent, sont plutôt qualifiés de pays “hostiles”. C’est dans ce contexte complexe qu’il convient d’évaluer la tentative de l’administration Biden de rétablir les liens entre les États-Unis et les Émirats arabes unis, un allié majeur en Asie occidentale.

La présence d’Austin et de Burns dans la délégation de Harris – bien au-delà des exigences du protocole – sera soigneusement notée à Moscou. Ils sont les chevilles ouvrières de la stratégie de Biden visant à “saigner” la Russie et à l’affaiblir définitivement sur la scène mondiale“.

Ne nous faisons pas d’illusions: l’actuelle classe dirigeante américaine lutte pour sa survie, littéralement. L’hégémonie mondiale du dollar est largement entamée. Le basculement définitif de l’Arabie Saoudite et des pays du Golfe dans un monde à plusieurs monnaies de référence mettrait fin à ce qui a fait la force du dollar malgré son émission inflationniste depuis cinquante ans: le libellé des transactions pétrolières en dollars. Saddam Hussein et Mouammar Khadafi ont payé de leur vie leurs tentatives de mettre fin à ce système. Aujourd’hui, les Etats-Unis ne sont en mesure ni d’écraser la Russie ni de mettre sous pression l’Arabie Saoudite et les monarchies du Golfe.  Mais ne dotons pas que les semaines et les mois qui viennent vont voir l’émergence d’une grande violence, au moins en intention – celle des puissances en déclin. 

Personnellement, je suppose que les Etats-Unis ont déjà perdu. Pourtant, attendons-nous, par exemple, à un renforcement de des attaques, directes ou indirectes contre tous ceux qui ne rentrent pas dans le rang. En Allemagne, au Parlement européen, on parle de sanctionner Gerhard Schröder, l’ancien Chancelier allemand, qui refuse d’abandonner ses mandats d’administrateur dans des sociétés russes. 

Ajoutez votre titre ici

+ La lecture du Handeslblatt, quotidien proche du patronat allemand, ce vendredi 20 mai 2022, est édifiante: la récession est dans toutes les têtes.  
+ L’inflation ralentit considérablement en Russie; et le rouble est passé en-dessous de 60 dollars! 

+ Lu sur Zero Hedge:

“La Chine est en pourparlers avec la Russie pour acheter son pétrole bon marché afin de reconstituer ses réserves stratégiques. C’est le dernier signe en date du renforcement des liens énergétiques entre les deux grandes puissances, rivales des États-Unis. Il s’agit également du dernier signe en date indiquant qu’un embargo sur le pétrole russe envisagé par l’UE pourrait finalement être annulé avant même d’avoir été mis en place, dans un contexte de résistance persistante au sein de l’UE, menée par la Hongrie.

Bloomberg rapporte jeudi que “le brut serait utilisé pour remplir les réserves stratégiques de pétrole de la Chine, et les discussions sont menées au niveau gouvernemental avec peu d’implication directe des compagnies pétrolières, a déclaré une personne ayant connaissance du plan”.
L’interdiction préalable des États-Unis sur les importations de pétrole russe, qui est intervenue au début de l’invasion de l’Ukraine, a déjà servi à pousser davantage de pétroliers russes vers l’Asie, en les détournant des marchés occidentaux. L’Inde aurait également profité des prix comparativement plus bas.

Une source au courant des pourparlers a déclaré qu’ils n’étaient pas assez proches pour garantir la signature d’un accord, et que le volume estimé de brut que Pékin chercherait à obtenir n’était pas connu à ce stade.

“Il y a encore de la place pour reconstituer les stocks et ce serait une bonne occasion pour eux de le faire, s’ils peuvent s’approvisionner à des conditions commercialement attractives”, a déclaré à Bloomberg Jane Xie, analyste pétrolier senior au cabinet industriel Kpler.

Le rapport cite la société d’analyse de données pour estimer que les “stocks globaux de la Chine sont de 926,1 millions de barils, en hausse par rapport aux 869 millions de barils de la mi-mars – mais toujours inférieurs de 6 % au record de septembre 2020”. Et à titre de comparaison, “la réserve stratégique américaine de pétrole a une capacité de 714 millions de barils. Elle détient actuellement environ 538 millions de barils.”

La Chine reste le plus gros acheteur mondial de pétrole russe, les chiffres officiels du gouvernement chinois pour 2021 montrant qu’elle a importé près de 1,6 million de barils par jour de brut russe cette année-là.

Mais l’impact immédiat des mesures punitives occidentales visant Moscou a vu davantage d’expéditions envoyées en Asie. “La Chine achète désormais clairement plus de cargaisons ouraliennes. Les exportations ouraliennes vers la Chine ont plus que triplé. Et ce, malgré un affaiblissement des importations chinoises”, a déclaré Homayoun Falakshahi, analyste principal chez Kpler, cité par Reuters”.

+ Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres demande, pour l’approvisionnement alimentaire mondial, que l’embargo sur les céréales et sur les engrais russes soit levé. 

+ L’entreprise ENI (géant de l’énergie en Italie) accepte la procédure de “paiement en roubles” du gaz russe. On estime que la moitié des pays européens sont passés à la procédure de sécurisation des revenus énergétiques  mise en place par Moscou pour éviter de voir ces revenus se volatiliser lors d’un nouveau train de sanctions. Les gouvernements européens et la Commission de Bruxelles regardent de l’autre côté quand les entreprises effectuent les opérations. 

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