27 mai 2021

Des boîtes noires obligatoires dans les voitures neuves en 2022, d’occasion en 2024


L’Union européenne a décidé de rendre obligatoire un dispositif d’enregistrement des données de conduite. D’autres dispositifs vont également équiper les véhicules

Une boîte noire, comme dans les avions. Ou comme, depuis 2015, dans les voitures américaines. Les véhicules neufs vendus en Europe auront l’obligation de comporter ce type de dispositif à partir de mai 2022. Une directive de la commission européenne qui concernera également ceux d’occasion en mai 2024.

Cette boîte noire se présentera sous la forme d’une puce électronique, sera positionnée à un endroit inaccessible du propriétaire et sera impossible à désactiver. Selon le site l’Argus, elle sera chargée d’enregistrer, 30 secondes avant et après un accident, « les données cruciales ».

Soit les éléments relatifs à la conduite : vitesse, phase d’accélération ou de freinage, port de la ceinture de sécurité, coordonnées GPS de l’accident, mais pas l’utilisation ou non d’un téléphone. Un « enregistreur de données d’événement » qui ne captera pas les sons, donc pas les conversations et dont les données seront consultables uniquement par les forces de l’ordre, pas par les assurances.

« Sauver des milliers de vies »

Une législation qui doit permettre « de sauver des milliers de vies », selon la rapporteuse du projet au Parlement, la Polonaise Roza Thun. « Une excellente nouvelle, une mesure de justice, qui va au-delà de ce que nous espérions », se réjouit Me Philippe Courtois, avocat bordelais de la Fédération nationale des victimes de la route, « car en cas d’accident, la puce permettra de s’appuyer sur des certitudes et non des hypothèses : déterminer, en cas d’absence de témoin, si un automobiliste roulait trop vite ou n’a pas freiné à temps. Éviter que des victimes se retrouvent faussement accusées. Elle incitera aussi certainement les chauffards à lever le pied ».

Le dispositif permettrait enfin de réduire les délais de justice, parfois très longs lorsque les parties se rejettent la responsabilité. Tout comme son coût. « Dans certaines affaires, on se retrouve aujourd’hui avec trois expertises à 5 000 euros chacune et quatre ans de procédure, sans finir par connaître la vérité », se désole Philippe Courtois.

Le problème de l’occasion

L’ajout de cette boîte noire sera-t-il répercuté sur le prix du véhicule ? C’est la question qui fâche les associations d’automobilistes. Car si, selon « Le Parisien », les constructeurs s’engagent à une hausse minime concernant les véhicules neufs, il risque de ne pas en être de même dans l’occasion. « À partir de 2024, le nombre de voitures concernées sera énorme et cela posera problème. D’autant que le prix de l’installation, avec la nécessité de placer le boîtier dans un endroit qui ne permette pas son piratage, sera forcément plus élevé », plaide Claude Expert, président de l’Automobile Club du Sud-Ouest, basé à Bordeaux.

L’autre réserve concerne l’utilisation qui sera faite des données. « Si cela peut faire baisser l’accidentologie, nous sommes évidemment pour, affirme le défenseur des usagers de la route. Mais il ne faut pas que cela se transforme en flicage. » Selon Claude Expert, « le système ne doit en aucun cas être consultable par les compagnies d’assurances, seulement par la police. »

Un limiteur de vitesse intelligent

D’autres équipements seront également rendus obligatoires par l’Union européenne à partir de 2022, comme un détecteur de somnolence ou un limiteur de vitesse intelligent, capable de lire les panneaux. Un dispositif qui pourrait réduire le nombre de décès sur les routes de 20 %, selon les autorités européennes. Enfin, les voitures devront pouvoir faciliter l’installation d’un éthylomètre antidémarrage ainsi qu’un système de surveillance de la pression des pneumatiques.

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