17 avril 2021

Bien-être animal.La Nouvelle-Zélande va arrêter toute exportation de bétail par bateau



Dès 2003, la Nouvelle-Zélande avait interdit que des ovins vivants puissent être exportés par bateau. Vingt ans plus tard, ce sera au tour des bovins de ne plus être malmenés. La décision a été annoncée ce mercredi 14 avril, mais elle ne fait pas que des heureux.

À compter de 2023, plus aucun bovin élevé en Nouvelle-Zélande ne sera exporté par bateau. La décision a été annoncée ce mercredi 14 avril par le ministre de l’Agriculture, Damien O’Connor, et rapportée par le site d’information Stuff.

Ces exportations comptent depuis 2015 pour 0,2 % des revenus du secteur primaire, précise The New Zealand Herald. En 2019, elles ont généré 77 millions de dollars néo-zélandais de recettes (46 millions d’euros). Depuis 2015, une moyenne de 60 000 bovins a été exportée chaque année – en majorité vers la Chine –, avec un pic de 113 000 têtes en 2020.

“Une longueur d’avance”

Mais aujourd’hui, a insisté le ministre, le bien-être animal doit l’emporter sur les résultats économiques. Et, en la matière, la Nouvelle-Zélande tient à “garder une longueur d’avance”.

Il est vrai que le pays, réputé pour ses moutons, avait dès 2003 mis un terme à l’exportation d’ovins vivants par bateau. Et, cinq ans plus tard, poursuit Stuff, le gouvernement avait interdit toute exportation d’animaux destinés à l’abattoir.

La décision annoncée ce 14 avril vient donc conclure une politique amorcée il y a près de vingt ans. Mais c’est aussi le naufrage du Gulf Livestock 1, avec à son bord 40 membres d’équipage et près de 6 000 bœufs vivants qui a accéléré les choses, relève Stuff. Le 2 septembre 2020, le navire bétailler battant pavillon panaméen, parti à destination de la Chine, avait disparu au large du Japon, après avoir été emporté par une vague due à un typhon.

“Coup de bambou”

À la suite de cet accident, la Nouvelle-Zélande avait décidé d’interdire provisoirement les exportations. L’interdiction avait été levée en octobre, “le commerce ayant repris avec de nouvelles règles plus rigoureuses”, précise le site d’information. Mais elle aura pesé dans la réflexion du gouvernement.

Pour les éleveurs, il s’agit d’“un coup de bambou”, écrit le New Zealand Herald, citant Mark Cameron, l’un des porte-parole du parti de droite ACT. “Cette interdiction n’améliorera pas le bien-être animal, parce que les exportations néo-zélandaises seront remplacées par des exportations depuis d’autres pays dont les standards sont bien en deçà des nôtres”, estime ainsi Mark Cameron.

Pour l’organisation Animals Genetics Trade Association, elle aussi en faveur du maintien de ces exportations et citée par Stuff, la mesure “sera dévastatrice pour les paysans” et “exigera l’abattage précoce de milliers de bêtes”, en outre.

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