06 octobre 2020

Tempête Alex : «Je ne pense pas que nous retournerons vivre» à Saint-Martin-Vésubie




Alain et son épouse coulaient jusqu'à présent une paisible retraite à Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes), aux portes du parc du Mercantour. Leur maison était située à proximité immédiate du Boréon, une rivière qui prend sa source dans le lac du même nom et qui se jette ensuite, à la sortie du village, dans le Vésubie. Mais vendredi en fin d'après-midi, sous les pluies torrentielles provoquées par la tempête Alex, le Boréon s'est transformé en un torrent furieux et destructeur qui a fini par tout emporter et tout fracasser. La végétation, les routes, les voitures, les bâtiments, les ponts… et la maison d'Alain, 72 ans.

« Nous avons tout perdu, souffle-t-il au téléphone depuis un centre d'accueil que le couple a rejoint dans le début de la soirée. C'est dans cette maison que nous avons passé presque toute notre vie, où nos enfants ont grandi. Il ne doit plus en rester grand-chose désormais. L'eau a tout détruit et la boue a enveloppé le rez-de-chaussée. Je ne pense pas que nous retournerons y vivre un jour. »


Thérèse, elle, n'a pas vécu la catastrophe d'aussi près. Mais à l'écouter, c'était presque pire. Cette Niçoise vient de passer une nuit sans sommeil et une partie de la journée rongée par l'inquiétude, sans nouvelles de son fils domicilié à Breil-sur-Roya, une commune limitrophe de l'Italie située dans la vallée de la Roya, où deux personnes prisonnières de leur véhicule étaient toujours portées disparues samedi en fin d'après-midi. 

« Aucune ligne téléphonique ne fonctionne, ni la ligne fixe ni son portable, raconte-t-elle. Alors, avec mon mari, nous avons pris la voiture pour tenter d'aller le voir. Et nous avons eu la chance de pouvoir passer par le col de Brouis. »

Arrivée à l'entrée de la commune ce samedi après-midi, Thérèse a d'abord été stoppée par un barrage de la gendarmerie. Les militaires lui ont demandé de rebrousser chemin avant de la laisser passer, sans doute attendris par les arguments de cette maman soucieuse de l'état de santé de son fils. En marchant dans les rues du village, elle est alors immédiatement saisie par la violence du spectacle.

« La Roya était un torrent d'eau et de bois. Elle a fissuré un pont qui menace de s'écrouler et a emporté toutes les voitures qui étaient garées sur le parking. Mais les bâtiments de la vieille ville, déjà fragilisés bien avant cette catastrophe, semblent avoir tenu bon. » 

Quant à son fils, domicilié au 3e étage et dernier étage d'un petit immeuble, il se porte bien et ne déplore que des infiltrations d'eau.


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