16 décembre 2019

Les grands mensonges des médias aux ordres a propos de la réforme des retraites


Vent debout contre cette réforme, les « experts » se succèdent pour défendre le modèle social français que le monde entier nous envie mais que personne ne copie. L'occasion de mieux comprendre notre système de sécurité sociale.

Parmi ces experts qui défilent sur les plateaux, peu de chefs d'entreprises et d'agriculteurs, seulement des fonctionnaires qui s'opposent au changement au motif que la Sécurité Sociale ne serait pas en déficit. Je fais référence notamment aux interventions d'Henry Sterdyniak pour Le Média TV et Gilles Raveaud pour BFM TV.

Henry Sterdyniak, des économistes atterrés, reprend les informations publiées sur Médiapart par un employé de la Cour des Comptes. Il nous explique d'abord que « SI » le Régime Général gardait l'argent affecté à la CADES au titre du remboursement de la dette sociale (16 milliards), le Régime Général serait excédentaire alors qu'un élève en première année de comptabilité sait que « Emplois = Ressources ».

S' il y a ces remboursements en faveur de la CADES c'est bien parce que de l'argent a été prêté au Régime Général par des créanciers. Ce sont 260 milliards d'euros qui ont été prêtés au Régime Général pour combler ses déficits… Sans quoi le régime serait bien davantage déficitaire.


D'autre part, il nous dit que lorsque la dette sociale aura été remboursée, les 16 milliards qui lui sont affectés seront disponibles mais c'est encore faux car ces charges sociales doivent être supprimées si la Cades n'existe plus.

Dernière chose, il fait croire que cette dette est due à la crise financière alors qu'elle date de 1996…

Gilles Raveaud, professeur d'économie, nous explique que la Sécurité Sociale n'est pas en déficit car les régimes complémentaires ont des réserves (116 milliards). Alors avec lui on arrive au bout de la logique socialiste où tout le monde est l'esclave de tout le monde et l'argent qui a été cotisé par certains appartient à tous. Au bout du compte « ON A », dit-il, 150 milliards avec le Fonds de Réserve des Retraites.


Quant aux 33 milliards du Fonds de Réserve des Retraites dont il parle, ils ont été siphonnés depuis bien longtemps sous l'ère Sarkozy, lors d'une énième réforme des retraites…

La tentation était trop forte. « Le ministre du travail Eric Woerth a tenté de justifier ce détournement de fonds, estimant que, à cause de la crise financière (de 2008), le déséquilibre du régime des retraites s'était déclaré dix ans plus tôt que prévu » (Slate, 31 octobre 2010, Main basse sur la cagnotte des retraites).

En tout cas, ils auront réalisé l'exploit de faire leur propagande sans employer une seule fois les termes BANQUE, FINANCE, PARADIS FISCAUX, MARCHES FINANCIERS, LIBOR, ARNAQUE, DETOURNEMENT DE FONDS, MANIPULATION DE TAUX, BULLE FINANCIERE, INTERETS, bref, le champ lexical de l'arnaque...

Une prouesse car la Sécurité Sociale française est l'un des premiers organismes de placements financiers du MONDE ! Et que c'est pour cela qu'elle est dans une situation inextricable.

Le Régime Général est dans cette impasse car en 1996 a été créée par Alain Juppé cette fameuse CADES. Son rôle est de financer les déficits du régime par des emprunts auprès des marchés financiers. Tous les régimes du système de Sécurité Sociale font des placements, mais le Régime Général est le seul qui fait de la gestion de passif en se finançant sur les marchés internationaux de capitaux. Pour une activité d'assurance sociale OBLIGATOIRE c'est criminel ! D'ailleurs, les emprunts de l'Etat ne doivent financer que des dépenses d'investissements.

En 22 ans, 155 milliards de dettes ont été remboursées.

La CADES est censée disparaître en 2024, il reste pourtant 100 milliards à rembourser dans une conjoncture économique défavorable. Un peu de bon sens suffit à chacun pour se faire un avis sur la probabilité qu'un tel miracle se produise…

Cette réalité ne trouve aucun écho médiatique.

Maintenant que le Régime Général est pris au piège de la logique des marchés tout le monde va payer. Le projet politique est de regrouper tous les régimes et en priorité ceux qui sont excédentaires.

Regrouper les réserves des régimes de retraite complémentaire compte parmi les ambitions de Jean-Paul Delevoye pour faire face aux déficits de certains régimes déficitaires dont le Régime Général. La fonction publique d'Etat, la SNCF et la RATP sont également dans le rouge. Certains régimes ont constitué des réserves financières : 70 milliards d'euros pour les salariés du privé, 24 milliards pour les professions libérales, et 18 milliards pour les indépendants.

Pour conclure, l'Etat est en train de faire payer aux français la financiarisation de son système de sécurité sociale au prix fort. Lorsque j'enquêtais sur l'affaire Kerviel, il y avait de nombreuses filiales du groupe qui avaient pour activité la « gestion de fonds pour institutionnels ».

Domiciliées à La Défense, le groupement de sociétés était piloté par une maison mère à New-York et avait des ramifications jusqu'au Delaware. Il va de soi qu'une réforme est nécessaire mais, a contrario de ce qui est proposé, il sera nécessaire d'aller vers moins de centralisation, moins de financiarisation et plus de libertés pour les français pour réduire le montant des cotisations sociales qui mettent en péril l'économie.

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