Enfin, vers les midi il faut bien se rendre à l’évidence, comme les poulagas franchouilles, eux, se sont rendus en Écosse aux fins d’identifier le soi-disant fugitif. Et patatras, voilà que tout s’écroule ! Ho flûte, ben c’était pas lui, dites donc, juste un pauvre couillon de retraité des Yvelines qui se rendait en villégiature à Glasgow ! Mais vous n’imaginez tout de même pas qu’ils auraient écrasé le coup avec leur mouchoir par dessus, les journalopes de la TV, oh que non point, au contraire ! Et là c’est reparti pour tout un tsunami d’explications alambiquées comme quoi, avec les techniques d’aujourd’hui plus rien ne saurait échapper aux enquêteurs. L’ADN ne ment pas, lui, contrairement à nos informateurs chéris, et puis aussi la reconnaissance faciale, grâce à l’intelligence artificielle, celle qui servira de prothèse, bientôt, à l’ensemble des crétins qui forment l’essentiel de nos populations. Contrairement aux empreintes digitales, technique grossière autant qu’obsolète, ça prend une chiée de points sur la trombine d’un clampin et ça les compare à sa photo, vous vous rendez compte? Infaillible !
Vous me direz, dans le cas du présumé parricide nantais, vu qu’il se coltine treize ans de moins tout en mesurant vingt centimètres de plus que le septuagénaire arrêté à Glasgow, on pouvait difficilement croire, tout de même, à un exploit chirurgical à ce point époustouflant; d’autant que le vieux birbe ressemble autant à Dupont que votre belle-mère à un cheval de course, et peut être même encore moins ! Bien entendu, nul ne parle plus du fameux passeport falsifié, jeté sans commentaire dans la poubelle des inventions journalistiques, à côté du couteau en céramique du camarade Harpon et autres gadgets bricolés ad usum stulti telespectatori (1). Sans compter qu’au surplus, les voisins de l’infortuné vieillard Yvelinien protestent unanimement de son existence absolue en tant que lui même, sans probabilité aucune qu’il puisse être quelqu’un d’autre, fût-ce le monstre de Loire Atlantique ! On ne compte même plus les braves bougres qui attestent le connaître depuis les culottes courtes, avoir assisté aux mariages et enterrements d’un nombre incalculables de parents et alliés du faux Dupont, et taper avec ce dernier, qui les boules en été, qui le carton au Café du Commerce en hiver. Plus de place pour la moindre ambiguïté, cela va de soi! En somme une grosse pantalonnade qui n’eût toutefois revêtu aucune importance et serait passée inaperçue, n’était l’effroyable empressement des media à sauter sur toute occasion de nous gaver avec n’importe quoi, sans prudence, sans modération et, en un mot, sans le moindre scrupule. Pourvu que ça fasse le buzz, et ce jusqu’à l’indigestion, voire l’occlusion intestinale !
A l’heure où j’écris ces lignes, ils en sont encore à gloser sur les causes d’une pareille foutraquitude policière, la fiabilité douteuse des empreintes digitales, l’incompétence présumée des flics écossais dont l’ébriété quasi-permanente est suggérée en filigranes dans le globiboulga de la logorrhée médiatique. Et encore des experts comme s’il en pleuvait, à croire qu’on arrive dans ce pays à dégotter des spécialistes hyper-compétents, capables de traiter au débotté d’à peu près tous les sujets. Une fois retirés les lieux communs, les âneries, les contre-vérités et les approximations fuligineuses, il ne reste plus grand chose à se coller sous la dent…mais on s’en fout, on a meublé à bloc et, compte tenu de l’attrait, certes un peu morbide mais tout à fait extra-ordinaire quand même, exercé par Xavier le Massacreur sur les foules sentimentales, on aura comptabilisé un putain d’audimat que je ne vous dis que ça ! On entend d’ici dégringoler le jackpot dans les escarcelles télévisuelles ! Alors, dans le fond, du moment que ça fait plaisir au bon peuple, ça ou autre chose, pas vrai, tout ce qui rentre fait ventre, comme disait Mémé. Il faut des pisse-vinaigres comme votre serviteur pour rouspéter comme quoi on nous prend pour des jambonneaux incapables de démêler le vrai du bidonné… à juste titre d’ailleurs, alors pourquoi s’en plaindre?
Oui, pourquoi ? En réalité, tout ce bordel de sous-préfecture, ce souk el arab, ce caravansérail de pacotille, fait partie d’un vaste ensemble, un peu incohérent mais bien solide quand même, que l’on désigne sous le nom sacré (sacré nom!) de démocratie. Le gros connard de base, qualifié « citoyen » par notre droit hérité des révolutionnaires de quatre vingt neuf, disons plutôt de quatre vingt treize -nombre manifestement maudit à plus d’un titre- est censé détenir la puissance souveraine, laquelle il délègue, dans nos régimes, à des représentants élus de temps à autres par ses soins. Le zigoto en question, non seulement il apparaît, neuf fois sur dix, comme un parfait abruti, mais encore, si par impossible il tentait de s’informer des évènements susceptibles d’influer sur la chose publique, il se trouverait à la merci des BFM TV et autres media trafiqués qui lui colleraient dans la tronche du n’importe quoi bien emballé dans un somptueux papier d’argent. Il n’a aucune chance, le citoyen-électeur, de sortir un jour de son caca : imbécillisé par l’Éducation Nationale, trompé par les politicards de toute obédience et désinformé par la presse, qu’elle soit écrite, parlée, télévisée ou internetisée, il demeurera un pauvre niais jusqu’au cercueil! Entre-tant, il aura « fait son devoir » en se rendant aux urnes à cinquante reprises au moins…je ne vous raconte pas les dégâts, vous n’avez qu’à regarder alentour pour les constater.
Désormais avance l’après midi de ce Dimanche de mi-Octobre. On ne parle déjà presque plus du quiproquo écossais, la vie médiatique est ainsi faite qu’un clou chasse l’autre avec une célérité relativiste, comme dirait le père Einstein. On a vidé le cas Dupont de Ligonnès, dont la carcasse doit, selon toute probabilité, finir de se déliter dans quelque coin obscur et reculé; il faut maintenant trouver autre chose.
Ils ont trouvé ! Bon, c’est moins sexy, plus ordinaire, plus clivant aussi, mais pour finir la journée ça fera la rue-michel: l’affaire du Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté ! Oh, rien qui arrive à la cheville de l’embrouille précitée, mais tout de même, de quoi faire pérorer quelque peu sur les plateaux. En résumé, une délégation de petites mamans des écoles de la Répupu accompagnant leurs moutards dans le grand hémicycle du Conseil susvisé. Parmi les intéressées, une « dame », comme ils disent, portant un chouette voile islamique. A ce spectacle, le sang du Président du Groupe Rassemblement National ne fait qu’un tour, il enjoint illico à la personne en cause de retirer son voile, lequel n’a rien à foutre, selon lui, dans une enceinte laïque autant que républicaine. Aussitôt, dans le public, on s’emploie à pincer copieusement les fesses des bambins afin d’obtenir un concert de pleurs et de cris du plus heureux effet. Et voilà le sale facho mis en accusation publique, cloué au pilori médiatique et lâché, même, par ses potes du R.N. bien décidés à ne pas se laisser re-diaboliser, fût-ce pour soutenir un copain en difficulté. On ne touche pas au voile islamique, qu’on se le dise, surtout si ça vient des Nauséabonds et que ça fait pleurer les petits nenfants. Voilà ! Je suis bien d’accord avec vous, tout cela ne présente d’autre intérêt que de démontrer, une nouvelle fois, à quel point nous vivons dans un pays de déments suicidaires livrés à la merci de folliculaires inféodés à la bien-pensance, de politicards dépourvus des testicules qui leur permettrait de faire correctement leur boulot, et d’un système mortifère qui les conduits tout doucement à la Charia…
Qu’est-ce qu’on lui reproche, déjà, à Dupont de Ligonnès? Ah oui, d’avoir zigouillé tous les siens…en même temps c’est un peu ce qu’elle est en train de nous faire, la Répupu, non?
Bon courage à tous pour la suite!
Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN
(1) « A l’usage du con de téléspectateur » (Sénèque le Cynique)
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