13 août 2019

Zucchetto bianco, bianco zucchetto !


-« Il a beau se balader torse nu avec son gros bide à l’air, Salvini, en attendant il manœuvre plutôt pas mal. Avec un peu de chance c’est la Droite qui va ramasser le tapis en Octobre prochain et à partir de ce moment-là on va pouvoir commencer à bosser pour de bon, sans les potes du gros rigolo Grillo pour mettre des bâtons dans les roues! Avec un peu de chance, vous dis-je, parce qu’aujourd’hui une élection verrait une victoire de la Ligue tellement large qu’il pourrait gouverner quasiment seul, Salvini, et là, je vous jure, on envisagerait les choses avec un peu plus d’optimisme…rien qu’à imaginer la tronche de tous les bien-pensants-politiquement-corrects et de tous les Bruxellois enfiévrés qui commencent déjà à s’oublier dans leurs frocs! Espérons juste que ça se passera de la sorte…qui vivra verra, pas vrai? En attendant remettez nous donc une tournée sur mon compte, Madame Thérèse, par ces chaleurs une petite coupette ça rafraîchit mieux qu’un coup de pied au derrière! A votre bonne santé, les copains! »

Ça faisait un bail qu’on ne l’avait pas vu Derrière Napoléon. ce cher Umberto Cazzoficca, cette fois il passe en coup de vent, un vrai météore! On ne sait pas trop ce qu’il fabrique exactement mais il continue sans aucun doute à fonctionner dans les affaires bizarroïdes, voire douteuses, du coup, là nous étions sur sa trajectoire, une petite halte s’imposait, c’est un fidèle le Rital, on ne croirait pas…
Et le voilà donc tout émoustillé à l’idée de voir enfin les nauséabonds de La Ligue sur le point de prendre le pouvoir en Italie, au grand dam de tout le fatras gauchiard qui fait encore un peu la pluie et le beau temps dans l’Union. Parce qu’à l’évidence, l’Italie, membre fondateur historique de l’Europe, qui bascule dans le camp du mal ça décoiffe grave vous savez. J’irais même jusqu’à qualifier l’évènement d’historique, sauf que comme il dit, Umberto, ça reste à faire. Avec la démocratie, on ne sait jamais! Certes, une partie de plus en plus importante du corps électoral Italien, a bien compris, si l’on en croit les sondages, tout l’intérêt qui pourrait s’attacher à confier le Pays à ceux qui veulent le sauver de l’invasion; et même si les bonnes âmes hollywoodiennes, style Richard Gere, le bellâtre sur le retour aux succès fabuleux dans les films à la con, tentent d’expliquer aux populations péninsulaires les mérites incomparables de l’immigration musulmane, l’effet risque de s’en trouver atténué par les réalités tangibles du phénomène. L’Italien, c’est là son moindre défaut, pense d’abord à sa famille, ensuite à son village, vaguement à sa région, et, s’il en reste encore un peu, à son pays. Ce dernier, d’ailleurs, doit son unification à une bande d’exaltés de l’avant-dernier siècle, sans qu’on puisse en déduire un sentiment national puissant et généralisé. Le Sud envie le Nord qui le méprise et le Piémontais conserve un peu de mal à fraterniser avec le Calabrais. En revanche, l’envahisseur leur déplaît à tous! Le type qui se pointe dans le genre ôtez vous de là que je m’y mette est moins chaleureusement accueilli sur les bords du Tibre que sur les quais de la Seine. Ce sont des réalistes, nos -plus ou moins- amis Transalpins. Une très vieille civilisation qui a connu toutes les misères imaginables et qui s’en est toujours dépêtrée, tant bien que mal mais sans jamais perdre son âme. Or l’arrivée en masse des transfuges de la misère africaine c’est bel et bien la promesse d’une disparition annoncée, l’absorption à petit feu par la masse innombrable des nouveaux arrivants! Ils n’y tiennent pas du tout, nos voisins de la Botte, tellement qu’ayant vu leur Ministre de l’Intérieur s’atteler à la tâche, contre vents et marées et en dépit d’une désapprobation quasi universelle, ils tendent à lui faire confiance, plus, en tout cas, qu’aux politicards de pacotille dont ils ont pu apprécier la nocivité. Tous autant qu’ils puissent être, les Berlusconi, Renzi, Monti et autres bateleurs de tribunes tout en gueule et rien dans le futal, répondent d’une dégringolade infernale qui a démarré au moins avec l’Euro. Maintenant ils voient arriver un type qui joint le geste à la parole, qui ferme les ports au déferlement des sub-sahariens et qui semble capable d’aller dans les instances internationales faire entendre une parole susceptible de faire écho à celles de Trump, de Johnson, d’Orban et autres ignobles populistes bien décidés à sauver l’Occident.

L’Occident! Voilà bien le problème. Jusqu’à un passé récent, si vous regardez bien, il parlait d’une seule voix, monocorde et bien-pensante. Quelques trublions, nouveaux arrivants de l’Est à peine sortis du carcan soviétique, les PECO (1) comme on dit, Groupe de Visegrad (2) en tête, tentaient bien de tirer le signal d’alarme pour arrêter le train des âneries suicidaires orchestrés par la mère Angela, accueilleuse à bras ouverts de « réfugiés » patibulaires (mais presque). Toutefois, on regardait ces hurluberlus avec le mépris des riches cultivés pour les ploucs mal dégrossis et le train du désastre poursuivait sa route vers l’abîme insondable de la submersion démographique.
Enfin Donald vint! Et, avec lui, le gros choc, la tremblote, l’incompréhension panique, la frousse indignée! Comment la bien aimée Démocratie Amerloque, la plus vieille du monde, celle qui jaillit un beau jour du sacro-saint creuset maçonnique, avait elle pu engendrer pareille monstruosité? Ils ont bien essayé d’avoir sa peau mais sans succès, il est toujours là, l’affreux, fidèle au poste et capable, sait-on jamais, de se faire ré-élire l’an prochain! Sauf que, depuis trois ans bientôt, il a marqué le monde de son empreinte, le gros puant, il décomplexe un peu les autres, il montre la voie: l’immigration diminue en flèche, le chômage tend vers zéro, la croissance frise les quatre pour cent, les affaires n’ont jamais été aussi florissantes, même sous Reagan… Finalement le « populisme » n’est peut être pas si épouvantable que cela…certains électeurs se le disent in petto, en Italie notamment… Et Salvini entend bien capitaliser là dessus, il a réussi à s’accrocher, il tient bon sur l’essentiel, la perspective de faire quarante pour cent aux législatives anticipées apparaît plutôt raisonnable. Donc il y va!

-« Eh oui, bien sûr, il y va, reprend le camarade Cazzoficca, sauf que les autres vont tout faire pour qu’il se plante, porco dio, c’est couru d’avance! Ils vont jouer la carte Mattarella, le Président de la République, un ventre-mou de la democristiana (3), le type qui a déjà tout essayé, avec ses pouvoirs constitutionnels, pour empêcher la coalition 5 Etoiles-Ligue! On peut compter sur lui pour freiner des quatre fers, il va mettre en branle l’ensemble des dispositions susceptibles de retarder l’échéance afin que dans l’intervalle le nécessaire soit entrepris pour démolir l’ignoble Mattéo dans la tronche des électeurs. Le Pape s’y mettra lui aussi, vous pouvez en être certains, il est plus écouté que Richard Gere, croyez moi! Et d’ailleurs il a déjà commencé, Bergoglio, c’est vous dire s’il prend l’affaire à cœur. Une interview à La Stampa pour expliquer tout bien comme il faut que le souverainisme et le populisme sont les deux mamelles des heures les plus sombres de l’histoire de l’Europe! Ça ne vous dit rien, ça? Il a carrément ressorti Hitler, je vous jure, juste pour insinuer que le Führer et Salvini (sans nommer ce dernier, pas la peine) ce serait zucchetto bianco et bianco zucchetto (4)! Les Nazis et La Ligue, même discours « Nous d’abord, nous, nous …ce sont des pensées qui font peur… cela rappelle l’Allemagne de 1934 » dixit le Souverain Pontife! Vous vous rendez compte de l’effet sur nous autres, qui pour un oui ou pour un non nous signons trois ou quatre fois d’affilée? Qui ne passons pas devant la moindre église sans tomber la casquette? Qui continuons à croire au Ciel et même à l’Enfer, dans les cas les plus extrêmes? Le représentant de Dieu sur terre, pour les gens de chez moi ça reste un monument tabou, indéboulonnable, vous savez; alors quand il prononce ce genre d’anathème, Francesco, vous pouvez compter les voix perdues, ça vaut pratiquement excommunication! Et contre un tel rouleau compresseur, pas moyen de se défendre! Contrairement à votre Mme. Le Pen, Salvini n’a pas protesté, que dalle, silence absolu, on ne polémique pas avec le Vicaire de Notre Seigneur, porca madonna! Vous, dans un sens, vous avez du bol de vous être débarrassés de cette dictature du spirituel, mais en même temps vous en avez récolté une autre, probablement encore pire, celle de la toute puissante pensée humanitaro-gauchiarde… Au final, c’est encore mieux en Italie, vu qu’il va sur les quatre-vingts-trois balais le calotté du Vatican, nous en serons débarrassés largement avant que vous ne parveniez à vous démerder de votre endoctrinement congénital…le tout sera de toucher un Pape moins dangereux le prochain coup, souhaitons que la Divine Providence y pourvoie, vecchio dio! En attendant, il nous reste à prier pour que la Ligue fasse le plein aux prochaines élections, amen! »

Ce sur quoi, il repose délicatement sa coupe, fait la bise à tout le monde et se barre comme il était venu… une sorte d’ange de la miséricorde catholico-politique, cet Umberto! Y a pas de bon dieu, ces gens là sont quand même très spéciaux, pas vrai?
Moi aussi, alors, je me barre. Allez dans la paix du Christ et évitez le Pape, c’est de toute évidence un émissaire de la Sorosphère!

A la semaine prochaine…si Dieu le veut.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1) Pays de l’Europe Centrale et Orientale.

(2) Groupe de Visegrad: Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie: les anti-immigration débridée.

(3) La Démocratie Chrétienne, parti de centre-droit proche du Vatican, désormais disparu.

(4) Le Zucchetto, en français la courgette, désigne la calotte papale, donc ici l’équivalent de « bonnet blanc-blanc bonnet ».

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