04 mai 2019

Big Brother : c'est fait !


La semaine dernière, le Parlement européen a voté en faveur de l'interconnexion d'une série de systèmes comprenant le contrôle des frontières, de l’immigration et d'un fichier centralisé des condamnations, le tout contenu dans une gigantesque base de données, en lien avec un suivi biométrique des citoyens européens et non européens.

Cette nouvelle base de données sera connue sous le nom de Common Identity Repository (CIR) et est conçue pour unifier les enregistrements de plus de 350 millions de personnes, soit tous les européens.

Selon sa conception, CIR regroupera à la fois les enregistrements d’identité (noms, dates de naissance, numéros de passeport et autres détails d’identité), la biométrie (empreintes digitales et numérisations faciales) et mettra ses données à la disposition de toutes les autorités frontalières et de police.

Son rôle principal sera de simplifier le travail des polices des frontières de l'Union européenne, qui seront en mesure de consulter un système unifié très rapidement, plutôt que de rechercher dans des bases de données spécifiques à chaque pays.
"Les systèmes couverts par les nouvelles règles comprendraient le système d'information Schengen, Eurodac, le système d'information sur les visas (VIS) et trois nouveaux systèmes: le système européen du casier judiciaire des ressortissants de pays tiers (ECRIS-TCN), le système d'entrée / sortie ( EES) et le système européen d’information et d’autorisation de voyage (ETIAS)", ont déclaré des responsables de l’UE la semaine dernière.

 

Le CIR a été adopté par le Parlement européen le lundi 15 avril dernier, lors de deux votes séparés. Les règles du CIR en matière de contrôle des frontières et des visas ont été adoptées à 511 voix contre 123 et neuf abstentions, tandis que la législation du CIR en matière de coopération policière et judiciaire, d'asile et de migration a été approuvée à 510 voix contre 130, et neuf abstentions.

Le Parlement européen et le Conseil européen ont promis des "garanties appropriées" pour protéger le droit des personnes à la vie privée et réglementer l'accès des agents aux données.

L'UE va gérer l'une des plus grandes bases de données biométriques au monde

Depuis que les projets de création de cette base de données biométriques partagée ont été rendus publics l'année dernière, les défenseurs de la vie privée ont critiqué l'UE, qualifiant la création de CIR de " point de non retour " et de création d'une "base de données centralisée européenne Big Brother".

Une fois opérationnel, CIR deviendra l'une des plus grandes bases de données de surveillance des personnes au monde, juste derrière les systèmes utilisés par le gouvernement chinois et le système indien Aadhar.

Aux États-Unis, le Département des douanes et de la protection des frontières (CBP) et le Federal Bureau of Investigations gèrent des bases de données biométriques similaires.

L'existence de la base de données est prétextée par la nécessité de doter les forces de l'ordre de meilleurs outils de suivi des migrants et des criminels. La crainte, qui se justifiera immanquablement, est que ce système soit utilisé pour suivre tous les citoyens, même ceux qui ne font l'objet d'aucune enquête judiciaire.

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