08 novembre 2018

Dictature 2.0. L’enfer, c’est pour bientôt


[...] Dans cet article, le camarade commissaire politique Sylvain Devaux revient sur le nouveau système de contrôle des masses que l’on pourrait appeler la dictature 2.0, mis en place par les camarades du politburo chinois.

On appelle cela pudiquement le « contrôle social ». Ici, en Occident, le contrôle social commence par les réseaux sociaux et la surveillance de nos propos. Interdit de penser en dehors des clous et comme il faut. Dommage. Dommage, car ceux qui ne veulent voir qu’une seule tête oublient que « quand tout le monde pense pareil, plus personne ne pense ».

Nous ne nous rendons pas compte, endormis, biberonnés à la consommation, pensant qu’être libres c’est avoir le droit d’acheter et de se déplacer librement jusqu’au supermarché.

La liberté est un concept bien plus vaste que cela évidemment.

Jamais nos libertés n’ont été autant menacées.

Le contrôle social arrivera en France. L’Europe va s’emparer de ces technologies, car c’est à ce prix de dictature « soft » qu’elle pourra se maintenir encore un peu plus longtemps.

Charles SANNAT


Attention, vous êtes surveillés ! Comme tout le monde ou presque, vous laissez des traces de vos données personnelles un peu partout. Sur Internet et les réseaux sociaux, avec votre téléphone, votre carte de crédit, en vous déplaçant (signal de portable, caméras de surveillance) et j’en passe. Évidemment, il est possible de voir partout des théories du complot, mais si ce n’est pas ma tasse de thé, c’est cependant une réalité ! Le traitement de ces données par l’intelligence artificielle permet toutes les fantaisies. Je vous l’accorde, cela se passe en Chine, et comme toujours, du point de vue d’un Européen, c’est assez incompréhensible. J’ajouterais que s’il semblerait (j’emploie volontairement le conditionnel) que les Chinois soient majoritairement pour ce système, il y en a tout de même que cela inquiète. Oui, en Chine, le bien commun est souvent primordial sur le bien individuel, ce qui rend possible ce genre de chose. Cela s’appelle le crédit social. Un peu comme une e-réputation sur Internet, mais cette fois dans tous les domaines. Le système, testé depuis 2014, prend en compte tous les aspects de l’individu. Ses finances, mais aussi son comportement en général ! Vous passez trop de temps sur les réseaux sociaux, vous pratiquez des activités qualifiées de « futiles » peut suffire à vous faire baisser votre crédit social. Un peu comme les agences de notation des États, vous pouvez voir votre « note » baisser.

Le problème c’est lorsque votre crédit social est insuffisant, vous êtes puni. Et là, on ne rigole plus du tout ! Plus d’accès aux transports par exemple ou plus d’emploi, tout y passe. Dans la zone test, ce sont déjà 10 millions de Chinois qui ont un crédit social insuffisant et ne peuvent plus prendre un vol local. J’imagine que ce système pourrait bien, à terme, bloquer toute l’économie ! Le cas d’un journaliste devient effrayant, mais il est vrai que ce métier en Chine est toujours à haut risque. Le journaliste d’investigation Liu Hu, déjà condamné à plusieurs reprises pour ses dénonciations de corruption du régime, a été classé parmi les 100 héros de Reporter sans Frontières. Depuis la mise en place de cet incroyable « Big Brother » à la sauce chinoise, son accès aux transports ferroviaires et tous ses comptes de réseaux sociaux ont été annulés. Pour lui, la passivité docile des Chinois envers leur gouvernement est en cause : « Vous pouvez voir l’état d’esprit du peuple chinois. Leurs yeux sont clos et leurs oreilles sont bouchées. Ils connaissent peu le monde et vivent dans une illusion. »

Le système est encore en phase de test, mais sera totalement opérationnel et déployé en 2020. Un mauvais classement vous interdit déjà l’accès à certains jobs ou universités et même à certaines chambres d’hôtel. Je ne m’étendrai pas sur la collecte des données parce qu’évidemment, personne ou presque ne sait comment elles sont récupérées. Cela peut même se faire par reconnaissance faciale par des caméras. Quasi impossible de passer à travers les mailles du filet. Difficile à imaginer en France ? Probablement, mais pas si certain. Cela peut se faire sans doute de manière moins visible et j’imagine bien, par exemple, que des remboursements de sécurité sociale sur certains traitements pourraient être stoppés si votre mode de vie favorise la maladie… Ce ne serait pas si compliqué !

Il n’est pas trop tard… Mais presque !

Sylvain DEVAUX

Rédacteur en chef

« L’homme a la possibilité non seulement de penser, mais encore de savoir qu’il pense ! C’est ce qui le distinguera toujours du robot le plus perfectionné. »


Jean Delumeau

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