14 juillet 2018


Depuis le 1er juillet, les travailleurs invalides les plus modestes ont vu leur prime d'activité se réduire comme peau de chagrin, en raison de la fin d'une dérogation qui permettait d'additionner salaire et pension d'invalidité pour le calcul de cette prime. Résultat : pour 6.600 bénéficiaires, une perte nette en moyenne de 158 euros par mois. "Sur le coup, j'en ai pleuré, je me suis dit : 'Ce n’est pas possible, c'est de l'acharnement'", témoigne Valérie Delugin, travailleuse handicapée qui perd en moyenne 149 euros par mois.

Polytraumatisée après un grave accident de la route, cette conseillère clientèle à mi-temps rogne sur toutes ses dépenses. Ses revenus, 1 400 euros nets mensuels, ont fondu : "Je ne peux pas partir en vacances. Je ne peux pas dire à mon enfant : 'Cette année, on ne part pas en vacances', ce n'est pas possible. Et ça joue aussi sur l'alimentaire", confie-t-elle.

"Je ne peux pas partir en vacances"

Les associations de défense des handicapés sont vent debout contre cette mesure : "Aujourd'hui, la prime d'activité, c'est 5 milliards, rappelle Véronique Bustreel, de l'Association des Paralysés de France (APF). Ces personnes à qui on refuse la prime d'activité, c'est 20 millions de ce budget. En fait c'est une fausse économie, et un danger social grave pour toutes ces personnes".

De son côté, le gouvernement met en avant le faible nombre de personnes concernées, et assure que le projet de loi pour choisir son avenir professionnel contiendra des mesures spécifiques aux travailleurs handicapés.

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