23 mai 2018

Niqab : les politiques, les juges et la police ont renoncé à appliquer la loi



Le 17 octobre 2015, alors qu’il faisait ses courses dans un centre commercial de Gruchet-le-Valasse (Seine-Maritime), un homme de 70 ans a vu une femme avec un niqab. Il lui a donc fait remarquer qu'il est interdit, en France, de porter un niqab dans l'espace public.
Comme l’a affirmé cette personne aux policiers, ce retraité « aurait essayé de la prendre en photographie avec son téléphone portable et "l'aurait insulté", avant de soulever son voile en tirant dessus », rapporte Le Point ce mardi 22 mai, ajoutant que l’intéressé a contesté cette version des faits.

Relaxé puis condamné en appel

En septembre 2016, il est renvoyé devant le tribunal correctionnel du Havre pour violences volontaires avec la circonstance aggravante d'avoir commis des faits en raison de la « religion » de la plaignante, indique Le Point. Il a reconnu devant le juge « avoir ‘tiré sur le voile pour compléter le geste de prendre une photo’ », écrit le quotidien. De son côté, la jeune femme a présenté un certificat médical qui « conclut à une légère entorse du rachis cervical », ajoute Le Point. En outre, la jeune femme a affirmé qu’elle porte le niqab pour se protéger du regard des hommes et parce qu'elle souffre d’une maladie de la peau. Mais le juge décide de relaxer le retraité. Cependant, le parquet, la jeune femme et le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qui s'était constitué partie civile, décident de faire appel à cette décision.

Lundi 15 janvier 2018, l’homme de 70 ans a été condamné à une amende de 300 euros. « Contrairement à ce qu'a considéré le tribunal correctionnel, ce simple fait consistant à retirer un voile du visage d'une femme pour la photographier est constitutif d'une violence dès lors qu'il est pratiqué de force, avec une certaine agressivité, et sans l'assentiment de l'intéressée », cite l’arrêt du tribunal le Point. Selon les juges, le retraité aurait dû simplement indiquer à la jeune femme qu’elle est hors la loi, avant de « solliciter le cas échéant l'intervention des forces de l'ordre ». « En contraignant Sarah à retirer le voile qui lui dissimulait le visage, Didier a nécessairement entendu critiquer la manière dont elle pratiquait sa religion », précisent les juges, selon Le Point.

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