Le reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne a été volé dans la nuit de vendredi à samedi. | archives
Le reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne, pièce majeure du musée Dobrée, à Nantes, a été dérobé dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 avril. D’autres objets précieux ont également été volés.
« La pièce majeure » du musée nantais Thomas-Dobrée. Selon sa directrice, Julie Pellegrin. Un objet funéraire de « niveau patrimoine international absolument unique ».
Que représente le reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne ?
Fabriqué en 1514 par un orfèvre, vraisemblablement de la cour de Blois, il se compose d’une boîte en forme de cœur, constituée de deux valves en tôle d’or réunies par une cordelière d’or. Et surmontée d’une couronne d’or sur laquelle alternent neuf fleurs de lys et autant de trèfles.
« Obligée, de par sa dignité de reine de France, d’être inhumée en l’abbatiale de Saint-Denis, où étaient placés les tombeaux des souverains de France, la reine Anne voulut que son cœur reposât auprès de ses parents à Nantes, dans son duché de Bretagne » , écrit Jacques Santrot, ancien conservateur du musée Dobrée.
Le reliquaire, conservé dans le musée nantais depuis 1886, avait été exposé au château de Nantes en 2007. Mais aussi au musée de Bretagne, à Rennes, en 2014, à l’occasion du 500e anniversaire de la mort de la duchesse. Son transfert avait été alors ultra-sécurisé.
Le reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne, conservé au musée Dobrée, à Nantes, depuis 1886 | Ouest-France
« Bien plus qu’un symbole, l’écrin du cœur d’Anne de Bretagne appartient à notre histoire », réagit Philippe Grosvalet, le président du département, propriétaire du musée. « Il revêt pour l’ensemble des Nantais, une importance sentimentale particulière », appuie Johanna Rolland, la maire de Nantes.
Quels sont les autres objets volés ?
Il s’agit d’une statuette hindoue dorée, datant de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. Provenant de Chine, elle a été léguée au musée Dobrée en 1927. Une cinquantaine de pièces médiévales, frappée à l’époque d’Anne de Bretagne, ont été également dérobées.
Que sait-on du vol ?
Il a été commis dans la nuit du vendredi 13 au à samedi 14 avril, vers 3 h 30. Pas à l’intérieur de la partie la plus ancienne du musée mais au sein du bâtiment attenant, construit dans les années 70 et « totalement sécurisé » , où étaient exposés ces objets. Plusieurs individus auraient pénétré dans l’établissement.
« Le lieu aurait été repéré avant, indique Julie Pellegrin. Le vol a été commis très vite. » L’alarme a bien fonctionné. « Nous allons tenter de comprendre comment cela a pu se passer », affirme Catherine Touchefeux, la vice-présidente du Département, en charge du patrimoine.
L’enquête a été confiée à l’antenne de la police judiciaire de Nantes. Hier soir, les enquêteurs se trouvaient toujours dans le musée pour recueillir le maximum d’éléments.
S’agit-il d’un vol ciblé ?
Julie Pellegrin ne croit pas un cambriolage commandité par une personne qui aurait souhaité posséder ces œuvres. Elle craint que les voleurs aient simplement été attirés par « l’or qui brillait. Nous voulons éviter que les voleurs ne perdent définitivement ces œuvres en fondant l’or. C’est ce que nous redoutons. Qu’ils commettent l’irréparable. »
Jean-François MARTIN
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