03 janvier 2018

Laurent Franck Lienard : « Les policiers doivent se former au combat. »

Ce sont des vœux un peu particuliers qu’a formulés l’avocat Laurent Franck Liénard sur sa page Facebook. Celui que l’on surnomme « l’avocat des flics » monte au créneau pour apporter son soutien aux policiers, notamment suite au lynchage de deux d’entre eux qui a eu lieu à Champigny sur Marne, lynchage opéré par une foule sauvage et enragée, majoritairement composée d’individus d’origine extra-européenne.


Maitre Liénard, avocat depuis 1992, défend régulièrement les membres des forces de l’ordre, mis en cause ou victimes dans des affaires où ils ont fait usage de leurs armes de service, auprès des commissions de discipline, mais aussi s’ils ont été l’objet de décisions leur portant grief (notation, mutation, refus d’avancement…). Il intervient également dans les litiges concernant la détention des armes par les particuliers, tant devant les tribunaux administratifs (refus d’autorisation, décision de retrait d’autorisation, refus de renouvellement….) que devant les juridictions pénales (détention d’armes prohibée).

Il est un défenseur de la légitime défense pour les policiers et le port d’arme par les policiers municipaux. Voici son message ci-dessous :


Mes chers Amis,

Permettez-moi de vous présenter mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.

Je sais qu’au commencement de 2018 chacun d’entre vous doute, et chacun d’entre vous espère.
Les raisons de douter sont nombreuses : l’impunité des délinquants est toujours plus présente, la violence contre les membres des forces de l’ordre toujours plus brutale, les errements hiérarchiques, syndicaux, législatifs, ont de quoi faire perdre la tête au policier le plus serein…l’autorité de l’État, que vous représentez, a rarement été autant mise à mal.
Pourtant il faut espérer. D’abord parce que vous avez toujours démontré que malgré le stress, les pressions, l’absence de toute reconnaissance, il y avait en vous une motivation et une énergie qui forcent l’admiration et qui créent la différence avec vos adversaires. Ensuite parce que plus que jamais les citoyens ont besoin de vous, en rempart contre la sauvagerie montante. Enfin parce que de manière inédite l’Etat semble se renforcer, s’affirmer, déployer des efforts considérables et obtenir des résultats.

Le chemin est encore long. Il y aura d’autres agressions, d’autres blessures, d’autres morts…il y aura d’autres terribles frustrations…mais le mouvement est amorcé. Partout des voix s’élèvent pour vous soutenir. Les positions que je défends depuis plus de vingt-cinq ans sont maintenant reprises et partagées dans tous les milieux, alors qu’auparavant j’étais traité au mieux d’original paranoïaque et au pire de dangereux extrémiste. Gardez espoir, gardez intacte votre motivation. Vous faites le bien…et plus que jamais nous avons besoin de votre engagement.
Bien sûr on m’objectera que l’actualité ne pousse pas à l’optimisme. L’agression de Champigny-sur-Marne offre des images totalement insupportables. Elle représente le défi que vous avez à relever : manque d’effectifs et de moyens, sauvagerie totale des adversaires et absence de toute conscience humaine de la part des agresseurs, agissant en meute animale.

Les réactions des politiciens (je n’ose pas écrire « responsables » politiques tant leur irresponsabilité est criante) sont totalement aberrantes. Certains osent réclamer une présomption de légitime défense alors que désormais tout le monde a compris combien cette mesure serait inefficace et contraire à vos intérêts. La réponse adaptée à cette agression ne réside pas dans un énième changement de la loi. Elle suppose un changement radical de mentalités d’un bout à l’autre de la chaine policière et judiciaire. Les policiers doivent se former au combat. Ils doivent comprendre qu’ils seront seuls, confrontés à la pire des violences, et qu’ils ne devront compter que sur leur formation, leurs capacités physiques et techniques, leur connaissance des conditions légales de l’exercice de la force armée, pour en sortir sans dégât. Les magistrats doivent quant à eux modifier en profondeur leur prisme de réponse : dure avec le crime et au soutien de l’action policière.

La restauration de l’autorité de l’État passe par là. Tant que les délinquants ne subiront pas le caractère pénible du châtiment ils poursuivront leur trajectoire toujours plus violente. La peine doit être certaine et pénible, sinon elle n’a pas de sens. Aujourd’hui l’impunité est une réalité, ce n’est pas un sentiment. Les auteurs d’infractions ne subissent rien…la réponse pénale est devenue un vide absolu. Ce n’est pas la loi qui crée cette situation, ce sont bien ceux qui l’appliquent. Les raisons sont évidemment multiples : idéologiques pour certains, matérielles pour d’autres, méconnaissance pour les derniers. Il faut que ça change, d’urgence. Le grand chantier sera celui-là. Redonner sens à la sanction pour fixer les limites ; pour faire comprendre à ceux qui ont frappé vos collègues ce qu’est l’inacceptable : ce qu’on ne peut pas tolérer, et qui engendre une réponse sévère, brutale et sans concession.

Je vous ai invités à espérer. Je garde aussi intacte ma motivation et espère ce changement. J’y travaille tous les jours. Vous pouvez compter sur mon engagement comme je sais pouvoir compter sur le vôtre. Et désormais je ne suis plus seul !

Bonne année à tous !

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