11 décembre 2017

Woody Allen aussi...

 

“Nous sommes au cœur d’une révolution. Des accusations contre des responsables de studios et des journalistes, jusqu’aux femmes de chambres dans les hôtels qui relatent des abus dans leur travail, les femmes exposent la vérité et les hommes perdent leur travail. Mais cette révolution est sélective. Je maintiens depuis longtemps que, lorsque j’avais 7 ans, Woody Allen m’a emmenée dans un grenier, à l’écart des babysitters qui avaient reçu l’ordre de ne jamais me laisser seule avec lui. Il m’a ensuite agressée sexuellement. J’ai raconté la vérité aux autorités à l’époque, et je la raconte, inchangée, depuis plus de 20 ans. Comment se fait-il qu’Harvey Weinstein et d’autres célébrités accusées aient été écartées d’Hollywood, tandis qu’Allen vient de signer un contrat de distribution à plusieurs millions de dollars avec Amazon, approuvé par l’ancien cadre d’Amazon Studios Roy Price avant que ce dernier ne soit suspendu pour des accusations de comportements déplacés? Le dernier film d’Allen, Wonder Wheel, est sorti au cinéma le 1er décembre.

Allen nie mes accusations. Mais ce n’est pas juste sa parole contre la mienne. Des amis et des membres de la famille ont été témoins des comportements inappropriés d’Allen -mettre son pouce dans ma bouche, grimper sur mon lit en sous-vêtements, prédation sexuelle et attouchements constants. A l’époque des agressions, il suivait une thérapie pour sa conduite envers moi. Trois témoins oculaires ont corroboré mes propos, dont une babysitter qui a vu Allen avec sa tête fourrée entre mes genoux après qu’il a retiré mes sous-vêtements. Allen a refusé de passer au détecteur de mensonge, comme cela avait été demandé par la police du Connecticut.”

Lors d’une tribune publiée le 6 décembre dans le L.A. Times, Dylan Farrow, fille adoptive de Woody Allen, qu’elle accuse de l’avoir agressée sexuellement, s’est indignée que son agresseur continue d’évoluer à Hollywood en toute impunité. Dans ce texte révoltant qu’elle écrit à la première personne, la jeune femme de 32 ans explique comment Woody Allen bénéficie du même système qu’Harvey Weinstein -rappelons que Ronan Farrow, le frère de Dylan, est à l’origine de l’enquête sur ce dernier parue dans le New Yorker– pour continuer à travailler dans l’industrie du cinéma sans être inquiété pour ses actes.

A lire en version originale sur le site du L.A. Times

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