09 juin 2017

Les obligations occidentales sont les promesses de nations en banqueroute.


Ceux qui sont habitués à me lire sont familiers avec les activités auxquelles s’est adonné Warren Buffett au cours de ces dernières années. Il a accumulé des dollars – énormément de dollars. C’est quelque chose que j’ai pour la première fois porté à votre attention en août 2014. A cette époque, Buffett avait déjà accumulé 50 milliards de dollars.

Face aux marchés américains déjà gonflés par des bulles et à une économie en déclin qui présente de sérieux signes de stress, j’ai spéculé dans mon article initial que Buffett s’attendait à un effondrement imminent es marchés américains. Après tout, notre homme avait alors déjà 83 ans, et ses réserves de dollars n’avaient encore jamais été aussi importantes.

Qui aurait pu se douter que les banquiers allaient continuer de gonfler les marchés américains pendant trois années supplémentaires ? Qui aurait pu se douter que Warren Buffett serait encore en vie pour le voir de ses propres yeux ? Qui aurait pu se douter qu’au cours de ces trois dernières années, les réserves de dollars de Warren Buffett atteindraient 100 milliards de dollars ?

Comment et pourquoi un investisseur de long terme tel que Warren Buffett a-t-il pu en arriver à accumuler 100 milliards de dollars de réserves ? Dans un récent article publié par le Financial Post, Buffett nous prouve que même à l’âge de 86 ans, il est encore capable de danser avec les plus grands.

Le directeur général de Berkshire s’est exprimé samedi quant à son échec de saisir l’opportunité représentée par les actions technologiques, les difficultés liées à l’accumulation d’opérations de grande échelle, et ses frustrations quant à ses réserves de dollars qui s’approchent des 100 milliards de dollars.

« Nous ne devrions pas utiliser notre argent de cette manière sur de longues périodes, » a décrété Buffett lors de la réunion à Omaha, Nebraska. « La question est de savoir si nous allons pouvoir le déployer. J’estime que l’Histoire est de notre côté, mais ce serait plus drôle si le téléphone sonnait. »

Buffett a parfois des airs d’adolescente coquette qui espère qu’on l’invite au bal de fin d’année. Le portefeuille d’actions de Buffett est estimé à 135 milliards de dollars. Parce qu’il possède 100 milliards de dollars d’espèces, cela signifie qu’il possède plus de 40% de son capital sous forme d’espèces, une montagne de dollars sans précédent dans l’histoire de Berkshire Hathaway.

Si Berkshire Hathaway souhaitait investir quelques milliards de dollars sur de grosses corporations, ce n’est pas comme si on allait lui fermer la porte au nez. Quelle est donc la véritable raison pour laquelle il n’achète pas ? Le même article nous offre une possible réponse à cette question.

David Rolfe, qui gère environ 6,8 milliards de dollars de fonds chez Wedgewood Partners, dont une partie appartient à Berkshire, a dit ne pas être surpris de voir Buffett déçu de cette accumulation d’espèces. Les marchés haussiers sont en hausse depuis des années, ce qui rend difficile la tâche de trouver des investissements intéressants.

« Un marché baissier ordinaire pourrait certainement régler le problème » en offrant des opportunités à Buffett, a continué Rolfe.

Ce n’est pas que Warren Buffett ne parvient pas à trouver de sociétés sur lesquelles déployer une partie des dollars de Berkshire Hathaway (et des siens), mais qu’il ne souhaite pas verser de prix de bulle pour ces actifs.

Et à l’âge de 83 ans, mieux vaut pour lui ne pas attendre trop longtemps. Il semblerait cependant que l’opportunité dont les amis banquiers de Buffett lui ont parlé valait d’attendre – pendant encore au moins trois ans. Le problème, c’est qu’aucun marché baissier ordinaire ne pourrait pas offrir à l’Oracle d’Omaha une opportunité suffisante pour déployer une montagne d’espèces si importante. Pas avec le peu de temps qui lui reste.

Buffett n’a nommé aucun successeur. S’il prévoyait de se retirer et de nommer quelqu’un de plus jeune, plus frais pour régner sur la plus grosse montagne de dollars de l’histoire de Berkshie Hathaway, Buffett n’en a rien laissé transparaître. Bien au contraire, ses récentes représentations publiques laissent supposer qu’il prévoit de dépenser ces dollars lui-même.

Le déséquilibre qui existe entre les valeurs de marché américaines et les bases fondamentales de l’économie des Etats-Unis est bien plus important qu’il ne l’a jamais été. Il est pire encore que pendant l’effondrement de 2008. Pire encore que pendant la bulle sur la dot-com. Pire encore que pendant l’effondrement de 29.

C’est là la raison pour laquelle Buffett reste assis sur 100 milliards de dollars. Et parce qu’il prévoit évidemment de les dépenser lui-même, nous pouvons en déduire qu’un brutal effondrement se profile à l’horizon. Voilà ce qu’indiquent les réserves d’espèces de Buffett à tous ceux qui y prêtent attention.

Un brutal effondrement viendra emporter avec lui toutes les classes d’actifs. La seule exception possible sera les marchés des obligations occidentales, sur lesquelles aucun négoce légitime n’a lieu depuis au moins 2008.

Bien que ces obligations sans valeur aient déjà été manipulées jusqu’à atteindre des niveaux records, elles auront des chances de continuer de grimper avant que survienne l’effondrement. Ce qui ne fera qu’alimenter les déclarations frauduleuses selon lesquelles les investisseurs « fuient vers les obligations ».

Comme vous l’avez certainement déjà lu, les métaux précieux seront très probablement emportés par l’effondrement initial. Pourquoi donc favoriser leurs marchés si nous savons parfaitement bien que les banquiers les attaqueront ?

Parce que les devises occidentales n’ont plus aucune valeur.

Les obligations occidentales n’ont plus aucune valeur, elles sont les promesses de nations en banqueroute.

Les titres occidentaux sont au plus haut.

L’immobilier occidental est plus haut qu’il ne l’a jamais été.

L'or et l'argent sont déjà extrêmement sous-évalués. Et l’or et l’argent ont su servir d’actifs de couverture 4.000 années durant.

C’est en raison de ces facteurs que l’or et l’argent (ainsi que les actions minières aurifères et argentifères) ont grimpé plus rapidement que n’importe quelle autre classe d’actifs à la suite de l’effondrement de 2008. Et ils en feront de même pendant la prochaine crise.

Le Dow vient d’atteindre 21.000. Le NASDAQ vient d’atteindre 6.000. Et les réserves d’espèces de Buffett viennent d’atteindre 100 milliards de dollars. La situation ne pourrait devenir plus évidente que si des vautours commençaient à tournoyer au-dessus de nos têtes.

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.