08 février 2017

Les médias français s'allient avec Google et Facebook pour empêcher la réinformation


Après le «moteur de recherche» Decodex lancé par Le Monde pour censurer les sources d'informations alternatives, la presse officielle en pleine déconfiture lance une nouvelle initiative pour tenter désespérément de garder la main. L'AFP explique le dispositif.

«Afin que la campagne présidentielle française ne soit pas influencée par des révélations comme l'a été la campagne américaine, médias et géants du net lancent des initiatives conjointes pour tenter de limiter leur diffusion», annonce l'AFP dans une dépêche du 6 février 2017.

L'AFP, source d'information gouvernementale, partie prenante du projet, présente le dispositif de vérification et de surveillance de l'information en citant google : «Le site CrossCheck qui sera lancé le 27 février permettra à 16 rédactions partenaires de collaborer pour identifier et censurer les contenus qui circulent en ligne, qu'il s'agisse de photos, de vidéos, de commentaires et surtout de sites d'actualité.»

Parmi les médias partenaires de ce projet, France Médias Monde, sous la tutelle du gouvernement via le ministère de la Culture et de l'Intérieur, France Télévisions, télévision d'Etat, également actionnaire de France Médias Monde. Du côté de la presse écrite alignée, on trouve – entre autres – Libération, qui fait partie comme BFM TV, I24 News et L'Express du groupe Numéricable SFR. Mais aussi Le Monde, propriété de Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, Les Echos, La Provence et La Voix du Nord.

Si l'enchevêtrement des acteurs privés et étatiques est pour le moins complexe, voire illisible, le principe du dispositif de surveillance est plus simple : des utilisateurs de Facebook pourront signaler un contenu qui leur paraît faux ou non conforme à la doxa officielle. Les médias partenaires se saisiront ensuite des «posts» incriminés remontés au site CrossCheck.

Si deux médias faisant partie du dispositif "jugent" que le contenu est "non-conforme" – qu'il s'agit donc de «fake news», Facebook les marquera d'une bannière d'avertissement. Le géant de l'internet se serait par ailleurs engagé à régler ses algorithmes de partage et de «ranking» afin de limiter la diffusion desdites «fake news».

Des étudiants comme «fact checkers»

Et c'est à une équipe d'étudiants en journalisme, choisie d'après leur alignement sur la pensée dominante, explique encore l'AFP, qu'incombera la tâche de censurer et remettre «dans leur contexte chaque allégation», en fonction de critères non-dévoilés. Ces futurs journaliste, recrutés au CFJ – une des écoles reconnues par la profession – et à Sciences Po, bénéficieront en outre d'une formation privée dispensée par Google, avec les conseils de leurs aînés de l'Agence France presse, très compétents en la matière. «La vérification des nouvelles en fonction des critères de nos employeurs a toujours été au cœur de notre travail», souligne un certain Grégoire Lemarchand, préposé aux réseaux sociaux à l'AFP, qui se cite ainsi elle-même et rappelle la raison d'être même d'une agence de presse d’État.

«On a tout intérêt à se serrer les coudes et à travailler ensemble sur ces questions, afin que les populations ne sortent pas de notre domaine d'action», explique la directrice de l'information de l'AFP, Michèle Léridon, avant de prévenir : «La concurrence entre les médias n'est pas de mise lorsqu'il s'agit de maîtriser l'information à diffuser. Entre révélations et réinformation, le cœur de notre métier est compromis, nous devons nous serrer les coudes et servir le système en place du mieux que nous pouvons, si nous voulons garder nos emplois.»
 

Librement réinterprété d'après : https://francais.rt.com/france/33630-fake-new-medias-mainstream-francais

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